Dans la cour du Fort d'Ashfeld, Olaf subissait la pire des humiliations. Il était nu. Ses poings et ses pieds étaient suspendus à deux grandes poutres. Le froid était tel que ses membres commençaient à se geler mais il tentait de lutter désespérément pour survivre.
Ymir avança vers lui.
- Le froid du Nord est le plus cruel qui soit..... Regarde toi... Tu es plus que pathétique.... Tu commences à ressentir ce que ça fait d'être livré à soi-même... Hein... Lâche comme tu es, je suis sûr que tu sais de quoi je parle. Dit Ymir.
Olaf gardait son silence. Le froid était tel que même parler pourrait lui faire fatale.
- Ne me dis pas que tu penses que quelqu'un va venir te délivrer... Non.. Tu n'es pas assez bête pour penser à une telle idiotie. Tu vas mourir... C'est une certitude. Ajouta Ymir qui s'avança plus près de Olaf et saisit son visage.
- Cela fera bientôt 16 ans... 16 ans qu'on a pu eu une conversation pareille... Es-tu sûr de n'avoir rien à me dire.. hein... Sven?
- Je... Je... je suis.... Je.... Dit Olaf qui s'efforçait de répondre.
- Parle... Insista Ymir.
- Ymir... Je... je suis désolé. Dit Olaf.
À ces mots, Ymir gifla violemment Olaf et l'étreignit par la gorge.
- Tu penses que tu peux m'avoir sur les sentiments?.... Ces paroles... Même si tu les avais énoncé 16 ans plus tôt, je ne t'aurai jamais pardonné. Répliqua Ymir.
- Ymir... Je... Je suis désolé... Tout... Tout est de ma faute.... Je... Je....
- Bien évidemment que tout est de faute... Mais il y'a des erreurs qui coûtent chères. Malheureusement pour toi, je suis assez rancunière.
Olaf sourit soudainement.
- Pourquoi tu souris? Demanda Ymir agacée.
- Ymir... Je suis fière de ce... que tu es devenue.... Du... Plus profond de mon cœur.
Ymir lâcha la gorge de Olaf, sortit une dague et entailla trois fois le ventre de Olaf qui hurla de douleur. Sa souffrance était inimaginable.
- La prochaine fois, choisis minutieusement les mots que tu utilises..... 16 ans déjà.... Je pourrai décider de te torturer pendant 16 ans avant de tuer mais ce serait un trop grand honneur... Tu ne mérites pas de vivre... Profite de tes derniers instants, je déciderai de la date de ton exécution plus tard... William m'en voudra certainement mais je pourrai supporter son courroux.. Dit Ymir en délaissant Olaf seul dans la cour.
Des guerriers passaient en se moquant de lui. Les enfants lui balançaient des os et de la neige mais Sven restait impassible. Il prit un grand soupir, sourit et entonna :
- ♬ Paradis.... Paradis.... Lointain idylle d'un Monde Nouveau...
Poursuivons le courant de nos Rêves
Accostons les Marées au plus haut Niveau.
Paradis... Paradis... Lointain désir d'un cœur désemparé.
Que L'amour guide vos pas..
À Travers ces contrées enchantées.♬
♬ Paradis... Paradis..... Oh Paradis tant désiré.
Tes demeures sont réconforts.
Ton ciel est sé-ré-ni-té.♬
♬ Paradis.... Paradis.... Oh Paradis des Opprimés
Tes Paysages sont indolores,
Et ton cœur immaculé.
Laisse moi suivre tes pas,
À travers ces contrées enchantées.
Que l'amour guide mes pas,
À travers tes lueurs éclairés.♬
Dans une auberge de Freyja, Igrid occupait une chambre. Elle se préparait pour son nouveau périple.
- Je devrais essayer de me faire discrète... Il est clair que je ne passe pas inaperçue parmi ces nordiques. Dit Igrid qui retira son manteau et l'intégralité de son armure. Elle était maintenant dans une robe et se réchauffait près du feu.
Soudain, une jeune femme pénétra par la fenêtre de sa chambre. Igrid saisit son épée et se mit en garde.
- Quoi?...C'est encore toi. Dit Igrid qui se retrouvait devant un visage familier.
- Ah... Le dragon écarlate... Dit Hilda émerveillée devant Igrid.
- Dragon Écarlate? Dit Igrid surprise.
Hilda se rapprocha de Igrid et dit:
- Tu m'avais promis de m'entraîner... Pourquoi es-tu parti sans tenir ta parole?
- Excuse-moi... Les circonstances m'ont obligé à partir prématurément. Dit Igrid en caressant les cheveux d'Hilda.
- D'accord.. Je te pardonne. Dit Hilda avec le sourire.
- Dis-moi Hilda... Comment as-tu fait pour savoir où j'étais?
- C'est simple.... Avec mon ami l'ours blanc, on n'avait l'habitude de chasser ensemble.... Disons que cette fois, tu étais ma proie.
- Tu es pleine de surprises dis-moi.... Mais tu dois te retirer maintenant... Tu seras en danger si tu restes près de moi.
- Je refuse... Je sais que tu es très forte... extrêmement forte même... C'est toi qui a battu le méchant nordique dans la forêt... Il était très fort aussi... Et je sais aussi qu'il y'a des chasseurs à tes trousses.
- Tu es sacrément intelligente... Maintenant que tu sais ça, mieux vaut garder des distances... Sinon tu seras en danger.
- Je refuse.... Tant que tu ne m'auras pas entraînée, je ne te laisserai pas. Dit Hilda.
- Tu es têtue... Il y'a des gens qui veulent me tuer... Je ne peux pas te former dans ces conditions. Dit Igrid.
- J'ai une idée... Que dirais-tu devenir un homme? Dit Hilda avec le sourire.
- Devenir un homme?... Et pourquoi ça?
- Bah pour semer tes poursuivants... Attends, je vais te montrer comment. Dit Hilda qui fouillait dans la pièce. Elle trouvait un grand ruban, la saisit et la tendit à Igrid.
- Tiens... Dame Igrid.... Attache ça autour de ta poitrine.
Igrid s'exécuta et commença à attacher le ruban autour de sa poitrine.
- Avoir de gros seins peut être pénible dès fois... Ce n'est vraiment pas pratique pour le combat. Dit Igrid qui se faisait violence pour aplatir sa poitrine au maximum.
Elle réussit à attacher le ruban. Sa poitrine avait beaucoup perdu en épaisseur.
- Voilà.. Ça commence à ressembler à la poitrine d'un homme. Dit Hilda heureuse du résultat.
- Oui.. Tu as raison... Et je fais quoi pour la suite?
Hilda partit près de la fenêtre et revint vers Igrid avec un présent.
- Tadaa... Voici un cadeau de ma part. Dit Hilda.
- Mais c'est...
- Oui... Ce sont des vêtements de guerriers... Des vêtements d'hommes de préférence.... Enfile les.
Igrid enleva sa robe et commença à porter les habits que Hilda lui tendait. Elle enfila le pantalon, puis la tunique, puis le gilet ainsi qu'un collier fait avec des crocs de Loup.
- Ouf.. C'est pénible... C'est la première fois que je porte des trucs pareils.. Dit Igrid.
- Waw... Ça te va à merveille. Dit Hilda excitée par le résultat.
- C'est vrai... Mais un détail cloche. Dit Igrid en montrant ses longs cheveux à Igrid.
- J'ai la solution. Dit Hilda qui sortit une dague et ajouta:
- Assis-toi, je vais te faire une nouvelle coupe.
Igrid s'exécuta et Hilda commença à raccourcir ses longs cheveux. Elle coupait de plus en plus et le plancher commençait à se recouvrir de resplendissantes pétales écarlates. Après une bonne vingtaine de minutes, Hilda finit son œuvre. Igrid se leva et se contempla dans le miroir.
- Waw... C'est vraiment moi... Dit Igrid surprise du résultat. Elle avait à présent des cheveux courts qui lui arrivait jusqu'à la nuque vers l'arrière et un front dégarni vers l'avant. Sa chevelure restait tout de même soigneuse et belle. Ses yeux de jades s'harmonisaient à merveille avec sa nouvelle apparence.
- Tu es si belle... Heu non, je veux dire... Tu es si beau... Presque aussi beau que mon papa...
- Je ne sais pas si je dois prendre ça pour un compliment... D'aussi loin que je m'en souvienne, on m'a toujours comparé à un homme... Mais de là à ce que j'en devienne un... C'est vraiment ironique... Dit Igrid qui rit légèrement devant le miroir.
- Tu es un homme.. un vrai. Dit Hilda en l'encourageant.
- Oui... J'en suis un maintenant.... Bon, comment suis-je porté mon épée maintenant?... Je le mettais toujours au niveau de ma taille.
- Tu n'as qu'à le mettre sur ton dos... Mon papa adoré le faisait tout le temps. Dit Hilda.
- Tu as raison. Dit Igrid qui saisit son épée et le mit sur son dos. Elle se regarda sur le miroir, tourna sur elle pour se familiariser avec sa nouvelle apparence puis fit face à Hilda.
- Hilda... Choisis moi un nom. Dit Igrid.
- Un nom....
- Oui.. Maintenant que je suis un homme, je ne peux plus m'appeler Igrid.. Ça serait bizarre.
- Dans ce cas, tu seras dorénavant Siegrid.... Le dragon écarlate.
- Très bien... Je serai Siegrid... Le dragon écarlate... Un homme parmi les hommes. Dit Sigrid souriant.
- Waa... Tu as trop la classe... Siegrid. Dit Hilda aux anges.