Dans la continuité de mon book de conseils et articles autour de l'écriture, je vous propose dans celui-ci des portraits d'auteurs et des critiques de livres pour enrichir un peu plus votre culture littéraire et découvrir des personnalités sympathiq...
Bonjour ! On se retrouve pour la suite de Dieu 2.0 ! Vous vous en doutez sûrement étant donné que la chronique du tome 1 date d'il y a très peu de temps, la lecture a été rapide et c'est pour une bonne raison ! Pfiou, ce deuxième tome m'a tellement pris aux tripes que je n'arrivais plus à le lâcher ahah.
Avant de commencer, je rappelle qu'il s'agit de la chronique du tome 2, et que, de ce fait, cette chronique contient des spoilers du tome 1 dont vous pouvez retrouver la chronique juste ici !
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1. Le grand cataclysme
W3 avait prévenu Gabriel. Le monde est sur le point de changer radicalement. Le grand cataclysme est là.
Alors que personne ne s'y attendait, un gigantesque séisme secoue le monde, suivi de grands tsunamis qui ravagent tout sur leur passage. Plusieurs pays sont rayés de la carte, en quelques secondes, et les autres vont devoir s'adapter pour ne pas voir la société s'effondrer complètement, et avec elle, toute l'histoire du monde.
Pour sauver ce qui reste, la Coalition, avec l'aide de la Papesse Orianne 1er, se lance dans la création de grands camps pour aider et nourrir la population. Dans cette atmosphère de fin du monde, cependant, tout le monde n'est pas pourvu de bienveillance.
Verinas, humilié par Gabriel et W3 vingt ans plus tôt, s'est lancé dans la conception d'une nouvelle religion. Mais sa mégalomanie à l'image de son opportunisme risque bien de faire planer sur le monde un vent de nouveauté. Pour le meilleur ou le pire ? Gabriel n'est pas forcément pressé de le découvrir.
La trilogie Dieu 2.0 est disponible depuis le 29 septembre 2020 aux éditions Beta Publisher ! Vous pouvez la trouver sur le site web de la maison d'édition. Je la recommande très, très fort.
2. Jeux de pouvoirs, jeux de malware
Woaw. C'est tout ce que j'ai à dire. Ce tome 2 m'a laissé totalement sur les fesses, ahah. Les événements prennent une tournure vraiment incroyable et les enjeux de l'histoire montent de plusieurs kilomètres.
Nous avions donc laissé Gabriel et W3 sur un aurevoir tristounet qui insistait, encore une fois sur la catastrophe à venir. Eh bien, en effet, c'est une grosse catastrophe qui arrive, ahah. Dans ce deuxième tome, on passe de l'anticipation à la dystopie, et même au post-apocalyptique pour une partie de l'intrigue. C'est véritablement terrifiant. Les pages défilent et vous ne savez toujours pas si vous devez rire nerveusement ou vous mettre en PLS sous un bureau en attendant de pouvoir lire le tome 3 et voir comment ça peut aller encore plus mal. L'intrigue est divisée dans ce tome en deux grosse partie.
On a tout d'abord la partie avant et après le cataclysme, où l'on retrouve les personnages qui ont fait le charme du tome 1. J'ai adoré comment le cataclysme est développé dans l'histoire. On vit littéralement la fin du monde, et c'est violent. Toute la problématique de celui-ci réside dans un monde brutalement coupé de la technologie qui le faisait vivre. En effet, comme on l'a vu dans le tome 1, le papier a été banni et seule la technologie a pris le relai comme source d'informations. Mais si cette unique source d'informations disparait, que se passe-t-il ? Peu à peu au fil de l'intrigue, on assiste à la dérive de l'humanité et à la naissance de sa résistance, qui, vous vous en doutez, est représentée par Gabriel et sa famille, de manière consciente ou non, par ailleurs. Il y a aussi, bien sûr, le camp des grands opportunistes, et ce cher Verinas qui n'a visiblement pas digéré son humiliation publique après tout ce temps, semble bien, bien placé pour plonger le monde encore plus dans le chaos. Je vous laisse découvrir comment par vous-même, mais il est bien plus dangereux que dans le premier tome, où il restait une sorte de moustique à écraser sous une semelle, parce que c'était tout ce qu'il méritait en réalité.
Cette première partie de l'intrigue est une formidable critique du fanatisme religieux et de l'addiction du monde aux écrans. Les messages sont développés extrêmement clairement, et j'ai vraiment trouvé la manière donc cela a été fait originale, puissante et efficace. Sans oublier bien sûr l'humour un peu grinçant de l'auteur qui vient ridiculiser de temps à autre d'autres préceptes et arracher un sourire au lecteur.
Les personnages sont toujours extrêmement bien travaillés. J'ai adoré le développement de Gabriel. On sent que c'est un personnage qui vieillit et qui a de plus en plus de mal à trouver sa place dans ce monde où tout est en train d'être bousculé. De son côté, Yosa continue d'explorer les théories du voyage dans le temps dans un monde où la science est reléguée au second plan... Voire en voie de disparition. J'ai beaucoup aimé comment il se débrouille pour arriver à ses objectifs, et je commence à voir où va l'intrigue dans le tome 3 avec cette histoire. Ensuite, il y a votre tonton relou et fermé d'esprit Verinas qui devient de moins en moins sympathique. Je suis curieuse de voir jusqu'où il va aller, mais ça ne présage rien de bon pour la suite. Quand à W3, c'est un énorme retournement de situation. Quand on en vient à aimer une IA à ce point, on peut se demander qui est le plus humain de tous. J'ai extrêmement hâte de découvrir ce qui va arriver à tout ce beau monde dans la suite de l'intrigue.
Ensuite, il y a une deuxième partie de l'intrigue, sur laquelle je ne vais pas trop m'appesantir, parce qu'il faut vraiment la découvrir par vous-même tellement l'expérience est prenante et flippante. On se retrouve 225 ans après le cataclysme décrit par la première partie et le monde s'est totalement effondré pour revenir à des principes archaïques : la survie, la vie et la mort. C'est un excellent modèle de rétrocivilisation comme on en voit peu dans la fiction aujourd'hui, et je vous laisse en découvrir plus par vous même. On découvre dans cette partie un nouveau personnage, ou plutôt deux, Voyageur, composé de deux têtes robotiques à l'humour grinçant et dont la mission est d'établir une cartographie de ce nouveau monde. Ce n'est pas gagné. J'ai adoré ces deux nouveaux personnages, qui m'ont fait hurler de rire tant ils sont décalés de la situation, qui elle est tout sauf drôle et véritablement flippante.
Toute cette partie est un ajout très intéressant à l'histoire qui fait pencher le roman entier vers des concepts plus effrayants, violents et bien plus sérieux que le tome 1. Le style de l'auteur est une nouvelle fois génial et je n'ai qu'une hâte : me jeter sur la suite.
Une trilogie à suivre de toute urgence, elle est vraiment incroyable et à découvrir par vous-même pour apprécier pleinement l'expérience !
3. Un petit extrait ?
Oranne première parle doucement. Ici, son habituelle locution, puissante et enveloppée d'intonations calculées n'a pas lieu d'être. Aujourd'hui, sa voix est délicate, docile.
Elle parle. Elle n'a aucune idée de l'heure. Ni depuis combien de temps elle a repris conscience. Sous les décombres, elle bouge difficilement les bras. Respirer est incommode mais pas impossible : par miracle, la large poutre de métal qui barre son bassin éclaté ne l'en empêche pas. Plaquée au sol, immobilisée par des tonnes de débris grinçants, elle incline la tête et entrevoit ses jambes brisées. Elle ne ressent aucune douleur mais est incapable de bouger.
Peu importe, elle continue : doucement, sans s'arrêter, elle parle. Cette voix est celle qu'elle a toujours réservée à ceux qu'elle aime. Cette voix, c'est celle qui a bercé ses petits. Celle qu'elle offre à son mari, dont le corps gît à quelques mètres, déformé et sans vie. D'une main, elle caresse la tête inerte et ensanglantée de son aîné, Lucius. Jeune capitaine de l'armée européenne, son fils s'est jeté sur elle dès qu'il a saisi ce qui allait arriver. Un enfant et un homme merveilleux. Encore une fois, Lucius aura réussi. Elle est en vie grâce à lui dont le torse est transpercé de deux grandes tiges de fer. Sa main passe et repasse sans toutefois rendre vie aux cheveux blonds collés par le sang.
Un mètre plus près, elle aurait pu atteindre la crinière de son cadet, tué sur le coup, lardé par de grandes plaques de verre. Elle ne s'est pas arrêtée de parler non plus, quand deux de ses autres fils, agonisants, geignant de terreur et de douleur ont rendu leur dernier souffle. Jusqu'au bout, elle les a rassurés, calmement, les a accompagnés en chantonnant, parfois même en priant. Elle aurait tant aimé pouvoir leur tenir la main et murmurer des mots apaisants, afin qu'ils partent en paix.
[...] Mais elle parle toujours. Elle parle à son dernier : Silvère, huit ans, le benjamin, est coincé à quelques mètres. Il est vivant. Oranne ne cesse de remercier Dieu de l'avoir épargné. Au moins lui reste-t-il un fils. Par un interstice entre les décombres, le petit garçon apeuré écoute sa mètre.
C'est tout pour aujourd'hui ! J'espère que cette petite chronique vous a plu 😀 On se retrouve bientôt pour de nouveaux articles !
