Dans la continuité de mon book de conseils et articles autour de l'écriture, je vous propose dans celui-ci des portraits d'auteurs et des critiques de livres pour enrichir un peu plus votre culture littéraire et découvrir des personnalités sympathiq...
Bonjour à tous ! On se retrouve pour une nouvelle chronique avec un texte qui était censé arriver plus tard dans ma liste de lecture, mais que j'ai été incapable d'arrêter de lire après avoir commencé le premier chapitre. Ce sont des choses qui arrivent !
Attention, cette chronique contient des spoilers du premier livre de la duologie. Pour découvrir le premier tome, suivez le lien en commentaire !
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Du paradis aux tréfonds de l'enfer
Après les terribles découvertes sur Eden Island, Analia et Aylan ont décidé de quitter l'île pour tenter leur chance ailleurs. Malheureusement, au moment de les laisser partir, leurs bourreaux proposent à Aylan de laisser Analia partir seul pour qu'il puisse retrouver sa famille. Analia saute la première, persuadée que son ami va la rejoindre... En vain. Aylan ne saute pas de l'avion.
Livrée à elle-même sur une île couverte de déchets et le cœur en miettes à cause de la trahison de celui en qui elle avait placée toute sa confiance, Analia, qui a toujours connu le confort et la plénitude, va apprendre amèrement que, dehors, c'est chacun pour soi. Sauvée d'une mort certaine par un groupe de femmes non-loin de là, elle va devoir s'adapter et donner de sa personne si elle veut s'en sortir.
Cependant, le jour où la mère et la sœur d'Aylan débarquent sur son île, affaiblies et blessées, tout est remis en question. Le jeune homme n'a jamais retrouvé sa famille. Qu'est-ce qui a bien pu lui arriver ? Déterminée à en savoir plus, elle s'embarque dans une aventure mouvementée sur et sous les eaux en compagne de New-York et Louka, ses nouveaux alliés.
Même si son éjection d'Eden Island était supposée lui apprendre à ne plus mettre son nez dans les affaires des autres, les secrets qu'elle va découvrir en route la pousse dangereusement vers des pentes plus mortelles encore que sur son île d'origine.
Le tome 2 est disponible au format papier et numérique depuis le 5 juin 2021. Vous pouvez le retrouver, ainsi que le tome 1 de cette duologie, sur le site web des éditions Inceptio ! Le lien est en commentaire.
La mer est bleue comme ta peau
Comme je l'ai dit en préambule, j'attendais cette deuxième partie avec beaucoup d'impatience. La première était déjà un gros coup de cœur et j'avais hâte de voir ce que la suite nous réservait.
Pour rappel, le premier tome s'était achevé sur un énorme cliffhanger. Après toutes les révélations concernant la matière utilisée pour tout construire à Eden Island, Analia et Aylan ont été exilés. Malheureusement, au moment de les laisser partir, Analia s'est retrouvée seule. Il semble avoir décidé de choisir sa famille plutôt qu'elle. J'avais beaucoup aimé cette fin, qui était vraiment dramatique et aussi terriblement gonflée.
Pour ce deuxième tome, on laisse un peu Eden Island de côté pour aller explorer le monde de l'autrice. Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'on va beaucoup voyager cette fois-ci. Analia voulait voir du pays, eh bien, elle est servie. L'histoire se passe sur une période de temps assez longue où l'on suit les aventures de la jeune femme en plusieurs étapes. D'abord sur l'Île des Récupératrices, les femmes qui l'ont trouvée et remise sur pieds, puis ailleurs lorsqu'arrive l'élément déclencheur de cette histoire : l'arrivée de la femme et de la petite sœur d'Aylan, qui lui annonce qu'Aylan n'est jamais revenu. Vous vous en doutez, elle ne reste pas les bras croisés et part à sa recherche, pour le meilleur... et surtout le pire.
C'est un monde bien plus sombre que l'on découvre hors des barrières d'Eden Island, peuplé de monstres mutants et de monstres humains, tous luttant pour leur survie. Ce que l'on a vu de la vie d'Aylan sur son île dans le premier tome semble se confirmer : les communautés de survivants ont de plus en plus de mal à trouver des ressources pour survivre, ce qui provoque de plus en plus des tensions et des violences qui mettent à mal la pérennité de celles-ci. Et comme ça ne suffit pas, en plus de la famine, la maladie vient se mêler à leur quotidien, sous forme d'une épidémie qui voyage d'île en île et ne laisse derrière elle que désolation et morts. J'ai beaucoup aimé l'aspect actuel de cette deuxième partie, qui reprend un peu notre situation politique, poussée à l'extrême, certes, mais quand on voit ce qui se passe dehors en ce moment, tout ceci ne semble finalement pas si lointain.
J'ai aussi beaucoup apprécié le fait qu'on bouge un peu plus que dans le premier tome. En revanche, certaines intrigues lancées sur Eden Island restent inachevées ou réglées à toute hâte, ce qui peut faire passer le premier tome comme une aventure annexe, plutôt que deux tomes qui se suivent. Je pense notamment à la question de la gouvernance d'Eden Island, dont on nous parle au détour d'un dialogue alors que ça a occupé une grande partie de l'intrigue précédente. Je trouve que c'est un choix surprenant, mais compréhensible lorsqu'on voit la richesse de cette deuxième partie d'intrigue.
Contrairement au premier tome, on suit presque exclusivement Analia ici. Aylan revient vers la fin, mais à part ça, il reste presque complètement invisible. On suit la transformation et l'adaptation de la jeune femme à ce nouveau monde. J'ai beaucoup apprécié son évolution dans ce tome. Elle gagne en maturité et en expérience de par tout ce qui lui est arrivé.
Ce tome voit aussi l'introduction de nouveaux personnages, notamment Garance, la chef des Récupératrices, que j'ai beaucoup appréciée, Louka, un petit revendeur de drogues futé mais nerveux, et New York, un colosse qui parle peu mais à la sensibilité exacerbée et au sens artistique exceptionnel. J'ai adoré ce dernier personnage. On s'attache immédiatement à lui et on n'a pas envie de le laisser partir. Enfin, on a également l'introduction de Rosabel, la femme à la tête d'une ville sous-marine et qui semble rechercher Analia. Mais pourquoi donc ? Oh, vous verrez bien, mais ça vaut le coup d'œil. J'ai bien aimé le personnage, même si j'aurais apprécié un peu plus de nuances dans son caractère pour ne pas la cantonner trop entre les parois de son rôle. On retrouve aussi les personnages du premier tome, de manière plus anecdotique, mais cela permet de conclure les grands arcs de leurs personnages.
En bref, ce deuxième tome est de la même qualité que le premier, avec une intrigue soignée et des personnages toujours aussi attachants. Le style d'écriture est toujours aussi addictif et fluide, c'est un vrai plaisir de lire ce texte et il est assez difficile d'arrêter une fois qu'on l'a commencé. On sent un peu plus les influences extérieures sur cette deuxième partie, notamment celle d'Hunger Games dans toute la partie sur Rosabel. C'est une très bonne petite dystopie Young Adult que je ne regrette absolument pas d'avoir découverte !
Je la recommande pour des lecteurs aussi bien adolescents que plus âgés, chacun y retrouvera assurément son compte.
Un petit extrait ?
— Qu'est-ce que c'est que ça !? hurle-t-il soudain.
Un gigantesque croaque est en train de se diriger vers eux. Sa gueule se détache des ordures et les trois hommes semblent, l'espace d'un instant, totalement pétrifiés par cette vision cauchemardesque. Puis ils s'élancent à l'unisson en direction d'Analia. Elle embrasse, d'un même regard, les trois visages figés dans une identique expression de pure terreur tandis que la bête abjecte n'est plus qu'à quelques centimètres d'eux. La fente dans sa gueule est ouverte en un trou béant d'où sort son immense langue noire. Avec une joie sauvage, elle voit le premier homme être irrémédiablement aspiré par la créature. Les deux autres se sont tournés et tirent à bout portant. La tête de la bête s'agite en tous sens dans un long hurlement silencieux avant qu'un deuxième pantin gesticulant ne soit aspiré à son tour.
Le troisième homme s'est immobilisé. Le monstre est maintenant tout près de l'adolescente qui n'a toujours pas esquissé le moindre mouvement. Sans doute atteinte par les balles des hommes, la bête se tord frénétiquement dans une sorte de danse macabre avant de fondre à nouveau dans les déchets. Le dernier homme est vivant, mais totalement tétanisé. Leurs regards se croisent sans qu'il ébauche le moindre mouvement. Et soudain, il semble retrouver ses esprits pour s'enfuir en direction de la plage.
C'est alors seulement que, s'arrachant à sa stupéfaction, Analia se met à courir vers le camp !
C'est tout pour aujourd'hui 😀 On se donne rendez-vous bientôt pour de nouvelles chroniques ! Des bisouilles !
