[Auto-édition] L'Œuf de la Destinée - T1 : Le Crépuscule des Varms - Toba Jolt

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Hello, hello ! Dernière chronique du mois de novembre ! On part sur une bonne série de romans de fantasy, à commencer par celui d'un auteur auto-édité très, très prometteur !

Hello, hello ! Dernière chronique du mois de novembre ! On part sur une bonne série de romans de fantasy, à commencer par celui d'un auteur auto-édité très, très prometteur !

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Qui vole un œuf se prend le karma dans la gueule

Denegan Ithowa fait partie du peuple des Varms, des créatures félines humanoïdes pacifistes. Malgré les recommandations de son entourage qui lui demande de ne pas se livrer trop souvent à l'aventure, il a pris l'habitude d'errer dans les environs de son village avec son frère. Alors qu'ils explorent une grotte, ils découvrent un œuf étrange que des gobelins sont en train de vénérer. Joueurs, les hommes-chats s'en emparent et s'enfuient avec.

Mais voilà, à trop jouer avec le destin, on finit par s'en mordre les doigts. Il s'avère que l'oeuf est un puissant artefact magique, supposé avoir un grand rôle à jouer dans une quelconque prophétie, et tous les peuples du continent le veulent. Le village des Varms est ravagé par le sang et les flammes, et Denegan se voit contraint de fuir, avec l'aide d'un humain, maître d'armes, à qui il n'a d'autre choix que de faire confiance aveuglément.

Endeuillé, Denegan décide de faire de l'œuf son fardeau personnel, et de le protéger des viles mains qui tentent de s'en emparer. Ils s'engagent avec son nouvel allié dans un très long voyage pour en découvrir plus sur l'étrange artefact. Mais lorsqu'on a vécu toute sa vie sans se soucier du moindre danger, déjouer les vices, les trahisons et les nombreux autres obstacles qui se dresse sur sa route peut s'avérer fort compliqué.

Le roman est disponible depuis le 14 avril 2021 sur la plupart des plateformes de ventes en ligne, comme Librinova ou Amazon. Il est trouvable au format papier et numérique. Les liens sont en commentaire !

Chat perché et nains grognons

J'avoue que je ne savais pas trop dans quoi je m'embarquais avec cette histoire. Le résumé était intriguant de par la présence de cet homme-chat en tant que personnage principal, mais l'intrigue m'avait l'air un chouillas trop classique, ce qui fait que j'avais quelques réserves. J'ai été très agréablement surprise.

Nous nous trouvons dans une histoire d'heroic fantasy, dans un monde assez original qui mêle à la fois des créations propres à l'auteur et des tropes bien connues de la fantasy classique, ce qui donne un univers à la fois novateur et qui permet une introduction en douceur dans ce type de textes, pour des lecteurs qui n'ont pas forcément l'habitude d'en lire.

C'est un monde médiévalisant, peuplé de nains, d'elfes, de gobelins et d'orques, mais que l'auteur cherche à réinventer, tout en gardant ce qui a fait leur popularité. On y retrouve notamment des nains grognons et avides d'or, mais avec une vraie morale et un vrai background à la fois politique et religieux. De même, on a des peuples qui peuvent être pris pour des Orques, mais qui n'en sont pas vraiment, ce que j'ai trouvé vraiment bien fait parce que ça crée tout un jeu sur la confiance.

La grande star de ce roman, c'est Denegan, un homme-chat. L'idée est très originale et n'est pas sans rappeler les Khajiits de The Elder Scrolls. J'ai bien aimé que les Varms soient un peuple entièrement pacifique, qui détestent la malhonnêteté et la violence. En ressort un personnage assez vierge de tout, qui devient peu à peu la figure du lecteur dans l'histoire, puisqu'il a absolument tout à apprendre. Partir d'un personnage tout blanc permet aussi de repérer plus facilement les taches qui apparaissent sur sa belle fourrure au fur et à mesure de l'aventure. On ne devient pas aventurier sans casser des œufs Ou des orques et des humains dans notre cas. La naïveté donne aussi lieu à des moments assez touchants où le personnage est complètement largué, avec une très bonne utilisation de l'ironie dramatique qui rend tout très drôle.

Le seul petit point noir de cette méthode, c'est que l'auteur a tendance à utiliser trop souvent la naïveté du personnage pour introduire du lore, au point que ça tourne parfois un peu à l'encyclopédie. Je pense que le trope de Denegan qui demande des informations à tel ou tel personnage a bien, bien été utilisée dans ce premier tome, et qu'il faudrait veiller à l'utiliser un peu moins dans la suite, d'autant plus que ce ne sera plus aussi simple à justifier maintenant que le personnage a évolué !

Néanmoins, ces passages (même s'ils pourraient être incorporés de manière plus subtile) nous donnent beaucoup d'informations sur les particularités de l'univers. Sur la politique, la religion, mais aussi sur la culture. C'est clairement les passages que j'ai préférés, parce qu'en fantasy, on a plus l'habitude de traiter hiérarchies, églises et guerres, et on oublie un peu qu'il y a des choses au-delà.

Dans l'ensemble, les personnages sont très variés et attachants. Le groupe évolue au cours de l'intrigue avec des arrivées, des départs, ce qui donne un bon rythme au récit. Chacun y trouve sa place facilement et la dynamique entre les personnages fonctionne bien. On sent néanmoins des tensions apparaître avec les secrets que les uns et les autres tentent de conserver, et avec également des choix surprenants. J'ai beaucoup aimé le groupe de nains de la première partie (un peu moins ensuite pour des raisons assez évidentes ahaha), mais j'ai eu un gros coup de cœur pour Renard et Torntter. Pour ce dernier, mais c'est peut-être moi, j'ai l'impression qu'il y a un peu d'inspiration tiré de La Ligne Verte. J'ai beaucoup apprécié cette figure de géant tout doux, tout gentil, et je me demande comment il va évoluer.

Les deux personnages principaux, Denegan et le Maître d'Armes, sont également très intéressants et fonctionnent bien à deux. Malgré tout, j'ai de plus en plus de doutes sur les intentions du Maître d'Armes. Même s'il essaie de rattraper un peu le coup dans l'intrigue, j'ai l'impression qu'il n'est pas très net.

Le texte est très bien écrit et très efficace. Le découpage des parties est peut-être un peu long et disparate, mais la qualité d'écriture est très chouette et on sent les inspirations des grands classiques du genre dans les descriptions.

J'ai passé un très bon moment de lecture et je pense que j'irai jeter un coup d'œil à la suite quand elle sortira. Il y a beaucoup de potentiel pour faire quelque chose de bien, à voir maintenant comment ça va évoluer ! Je recommande !

Un petit extrait ?

D'un moulinet puissant de son bâton, il envoya au tapis deux gardes supplémentaires qui s'étaient rués sur lui pour lui couper la course. Alors qu'il levait enfin son arme pour l'abattre sur Krirode, ce dernier utilisa de nouveau la magie pour soulever le corps de son assaillant. Cette fois, le Varm se sentit projeté à grande vitesse en arrière. Il percuta violemment une bibliothèque, se blessant au fessier et au bras droit. Tandis qu'il s'écroulait à plat ventre, les yeux embués de colère et de douleur, il aperçut Ekdal qui protégeait Charlton des quatre adversaires restants. Un sourire perfide se dessina sur le visage du sorcier. « Je dois me relever ! » grogna Denegan en multipliant les efforts.

— Personne ne me résiste impunément, triompha Krirode en s'approchant du Varm.

Un garde s'effondra en travers de sa route, une vilaine plaie à l'abdomen, mais il n'y prêta aucune attention. Enjambant le malheureux, il fit un pas supplémentaire. La pierre de son bâton rougeoya d'une lumière de mauvais augure. Denegan entendit un horrible craquement derrière lui. Encore à genoux, il constata avec désespoir que le choc qu'il avait subi ne lui permettait pas d'échapper aux griffes du mage. La lourde bibliothèque se libéré des ferrures qui l'entravaient au mur dans un claquement sec. D'un ultime élan, le Varm tenta de se projeter en avant, mais il ne fut pas assez prompt. L'imposant rayonnage de livres s'écrasa sur son dos.

Et voilà, c'est tout pour aujourd'hui 😀 Je vous souhaite une excellente journée et vous donne rendez-vous bientôt pour de nouveaux articles ! Des bisouilles !

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