Dans la continuité de mon book de conseils et articles autour de l'écriture, je vous propose dans celui-ci des portraits d'auteurs et des critiques de livres pour enrichir un peu plus votre culture littéraire et découvrir des personnalités sympathiq...
Bonjour à tous ! Décidément, c'est un mois chargé, puisque voici une nouvelle grosse chronique pour un roman feuilleton qui m'a tenue en haleine pendant un petit moment et dont voici enfin la chronique entière !
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Chasseurs de problèmes
Séraphin Bèdéfer est à la tête d'un groupe de chasseurs de primes arrogants qui cherche à se faire une réputation dans le milieu. Ils sillonnent les voies à bord d'un train pour offrir leurs services au plus offrant, à condition que la paie soit bonne.
Lorsqu'un contrat étrange leur est proposé, ils acceptent bien sûr sans sourciller. La prime dépasse l'entendement, et même si la mission contient beaucoup de points sombres et de potentiels dangers, ils sont prêts à tout pour la mener à bien. Mais lorsqu'ils rencontrent leur commanditaire, toutefois, Séraphin doute. Très vite, ce qui devait être un contrat lucratif tourne à l'obligation. Ellias, le mentor de Séraphin et un de ses plus fidèles ami, voit son destin lié à un collier capable de le tuer si la mission n'est pas accomplie dans les temps.
Lorsqu'ils comprennent qu'ils ont été piégés, les mercenaires ne peuvent plus faire marche arrière. Ils doivent se diriger vers le désert, à la recherche d'un artefact mystérieux dont ils ne savent pas grand-chose. Mais la route est semée de dangers et leur arrogance pourrait bien leur coûter bien plus cher que quelques pièces d'or.
Les Voies de Brume sont disponibles au format numérique sur le site web des éditions Inceptio. Le pack comprend les 14 épisodes. Le lien est en commentaire à cette ligne !
Destination finale
C'est une très chouette lecture dans un format inhabituel que nous propose Inception cette fois-ci. J'ai beaucoup aimé l'univers et les personnages, et je pense que ça pourrait convaincre sans problème certains de mes lecteurs de s'y lancer.
Nous nous trouvons dans un monde qui oscille entre fantasy et steampunk. On y trouve des créatures surnaturelles et de la technologie à vapeur un peu partout. L'autrice nous fait pas mal visiter son univers, puisque l'on traverse à la fois des cités à l'esthétique steampunk marquée, une cité volante, un désert et une forêt étrange. C'est très varié, et ça donne un petit air de roman d'aventure au récit, inspiration on ne peut plus marquée dans le premier épisode, notamment, où la tonalité western est clairement présente. On a aussi sans doute un peu de roman de voyage, après tout, pas mal de parties du texte se passent sur la route.
La petite particularité de ce roman réside dans son format. C'est un roman-feuilleton, c'est à dire un récit découpé en épisode. Ce qui change par rapport à une publication sur Wattpad, c'est que le lecteur ne doit pas être perdu en route, étant donné que le but est qu'il reste jusqu'au bout. Cela signifie que beaucoup de fin d'épisodes se terminent sur un gros cliffhanger qui vous retourne le cerveau jusqu'à la semaine suivante. Ainsi, sur la version complète, l'abus de ces derniers peut interpeler, mais il faut le voir dans le contexte où le texte a été posté. C'est mon premier roman-feuilleton pour une chronique, et le format m'a beaucoup plu ! J'avoue avoir eu un peu de mal à garder le rythme sur la fin, à cause des partiels principalement, mais l'espace entre les épisodes permet de faire des tas de théories sur ce qui va se passer ensuite, ce qui n'est pas plus mal.
Chaque épisode prend en moyenne une vingtaine de minutes à lire, ce qui est très raisonnable. J'avais un peu peur de me perdre dans les personnages, mais Inceptio les rappelle à chaque début d'épisode ce qui permet de garder la trace de ce que l'on est en train de lire. De toute façon, les épisodes sont en eux-mêmes suffisamment marquant pour ne pas oublier ce qui se passe d'une semaine à l'autre, vous pouvez me croire.
Nous suivons donc une troupe de chasseurs de primes plus ou moins expérimentés et qui nous sont présentés immédiatement comme très sûrs d'eux-mêmes, et, pour certains, particulièrement imbus de leur personne. On a Séraphin, le chef, très doué au revolver et très attiré par le profit, Martin, son bras droit, un peu plus raisonnable, Abélard et Célestin, deux jeunes qu'ils ont pris sous leur aile, Diwan, un homme étrange qui peut voler et traverser les murs, et Ellias, un gros minou humanoïde spécialisé en ingénierie, et en particulier celle des trains. Ils parcourent les routes à bord d'un train pour trouver des contrats alléchants. Le premier épisode présente majoritairement ce qu'est leur vie habituellement, et c'est super chouette et rythmé.
Cependant, on se rend rapidement compte que leur façade de durs à cuire a de nombreuses fissures. Plusieurs membres de l'équipe cachent des secrets qui se dévoilent et s'épaississent tout au long de l'intrigue, et d'autres ont une résistance aux difficultés de la vie très limitée. J'ai beaucoup aimé le développement de Célestin sur ce dernier point, après un événement majeur de l'histoire, et où on le voit peu à peu perdre pied, au point que ça en devienne inconfortable à la fois pour les personnages et pour le lecteur. J'en ai encore des frissons. Dans le genre secret, celui que cache Séraphin est aussi très intéressant, et je ne m'attendais pas du tout à son développement final. Ça fait du bien d'être surpris de temps en temps.
L'intrigue est une quête un peu classique : aller dans un lieu dangereux pour y récupérer un artefact magique louche. C'est le voyage pour y arriver qui est incroyable. Le passage dans la cité volante d'Evianor est particulièrement marquant, mais aussi toute la partie dans le désert, un milieu peu utilisé en fantasy et ici rendu si dangereux et hostile qu'on a du mal à lâcher notre lecture. Et bien sûr toute la dernière partie, qui penche vers le registre fantastique et qui fait assez froid dans le dos.
Le texte est rempli d'excellentes surprises. L'univers est très original, complet et mystérieux, au point qu'on a presque envie d'avoir des compléments sur son histoire à la fin. Les personnages sont attachants, humains, et ce qu'ils subissent est absolument atroce. Il y a de l'aventure, de l'humour, du surnaturel, des choses qui font flipper, beaucoup de drama, le tout sur fond d'amitiés sincères et de conflits intérieurs. Le style d'écriture est efficace et addictif, acéré quand il le faut, dramatique quand il y en a besoin, et j'ai vraiment beaucoup accroché à ce texte.
Il y a plein de potentiels de suites, et j'attends de voir avec impatience où est-ce que ça va mener !
Un petit extrait ?
— Qu'est-ce que c'était ? demanda Séraphin.
— Une tempête monumentale nous arrive dessus. Fermez les persiennes et couchez-vous.
— Qu'est-ce que tu racontes ?
Séraphin esquissa un geste pour sortir du compartiment, mais Martin se jeta sur lui et le cloua au sol de tout son poids.
— Mais Abélard et Ellias ? s'inquiéta Célestin que l'impétuosité du vent qui s'acharnait sur le train avait enfin éveillé et qui commençait à comprendre le danger qui les menaçait.
— Pas le temps ! Couche...
Martin n'eut pas le loisir de finir sa phrase que la tourmente s'abattit sur eux. Les boiseries craquèrent sous l'assaut des bourrasques tandis que les essieux grincèrent. Des grêlons se mirent à marteler la voiture dont le toit se plait sous la force des impacts. Les rafales balayaient le train. Les vitres se brisèrent malgré les plaques de fer qui les protégeaient. Brusquement, le compartiment trembla dangereusement et se renversa alors que la tempête s'acharnait. Des tourbillons de vent se formèrent et soulevèrent le train pour mieux le disloquer en une multitude de morceaux. Des éclairs éclatèrent dans les cieux qui se déchaînaient. Un rire cristallin menait la tourmente.
L'ouragan s'apaisa soudainement, comme repu, abandonnant ses victimes prisonnières de leur boîte d'acier. À plusieurs mètres de la locomotive renversée, un corps gisait, le sable se nourrissant de la flaque de sang qui s'éparpillait autour de lui.
C'est tout pour aujourd'hui 😀 Je vous souhaite une bonne fin de semaine, un bon réveillon, et nous nous retrouvons normalement en 2022 pour les prochaines chroniques. Des bisouilles !
