Interview n°18 - Les gagnantes de la catégorie romance des Murmures Littéraires

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Vous avez tous les deux remporté le concours des Murmures Littéraires dans la catégorie « Romance ». Pouvez-vous nous parler un peu de vos histoires respectives ? Quelle est l'histoire de la conception de votre projet ?

Elisa : Les promesses du parc, c'est l'histoire de Clémence, une jeune prof de français qui retourne à Saint-André, deux ans et demi après un premier remplacement. Elle y retrouve Jordan, un élève qui lui avait déclaré sa flamme quand il avait 15 ans. Après des retrouvailles en demi-teinte, l'enseignante va développer certains sentiments pour son élève.

Pour la genèse de mon manuscrit, ça va paraître très bateau mais l'idée m'est venue en rêve, comme pour l'autrice de Twilight (dans mon souvenir, elle avait rêvé d'un garçon qui brillait dans une forêt de sapins, quelque chose dans ce style). Donc, j'ai rêvé d'un élève qui disait à son enseignante qu'il l'aimait. A mon réveil, j'avais la chair de poule et une sensation étrange. J'en ai parlé à mon mari en lui disant : « Il faut que j'écrive cette histoire ! ». Du coup, je suis allée m'acheter un cahier A4 et un crayon et j'ai noirci les pages tous les soirs. Pour être honnête, j'ai dû racheter un deuxième cahier et j'ai quelques pages volantes. L'histoire s'écrivait toute seule et l'intrigue venait assez naturellement.

Louison : Le Diable se marie derrière l'église est une romance historique se déroulant en Angleterre, en 1892. Amberine, une jeune bourgeoise campagnarde au tempérament de feu, entretient une correspondance clandestine avec son ami d'enfance, Damian Baker, depuis la fuite précipitée de ce dernier pour Londres, plusieurs années auparavant. Quand leurs échanges cessent brusquement, Amberine est persuadée d'une chose, un malheur est arrivé à son ami. Contre l'avis de sa famille, elle part pour Londres, bien décidée à le retrouver.

Amberine devra survivre dans les ruelles les plus sombres d'un Londres victorien en pleine révolution industrielle pour espérer revoir l'homme dont elle est éprise depuis toujours.

Entre ce roman et moi, c'est une longue histoire. Il m'a soutenue lorsque j'étais au plus mal et il continue à me rendre heureuse ! Au début de ma classe de seconde, je suis tombée malade. Déscolarisée, la seule activité que je parvenais à réaliser sans que la fatigue ne me saute à la gorge était l'écriture. Était-ce un signe que me faisait le destin ? Peut-être bien. En tout cas, j'ai saisi la chance qui m'était accordée dans un moment très compliqué, et j'ai écrit. J'avais commencé à regarder la série Netflix Peaky Blinders. L'ambiance m'a plu, des idées ont foisonné dans mon esprit, mais le cadre historique ne collait pas à mes projets ou mes pensées, d'autant plus que la période victorienne m'a toujours fascinée. Je voulais une héroïne qui casse les codes de son époque. Mes héros, Amberine et Damian, flottaient dans mon imaginaire depuis un bon moment déjà, même s'ils demeuraient flous, et j'avais également quelques scènes clés. C'est là que j'ai commencé à structurer ma méthode pour élaborer mon ouvrage et que j'ai appréhendé mes personnages ! Est alors née la première version de Le Diable se marie derrière l'église, suivie par sa publication sur Wattpad, puis ses nombreuses réécritures, sa participation au concours des Murmures Littéraires et, enfin, sa signature chez la maison d'édition l'Abeille Bleue ! Je me permets et j'en profite, en toute modestie, de vous annoncer que ce roman sera disponible au début de l'année 2023 chez l'Abeille Bleue !

Vos deux textes ont pour point commun de traiter la thématique de l'amour interdit, à deux niveaux très différents. Pourquoi ce trope vous fascine-t-il à ce point ? Puisque c'est un sujet très populaire dans la romance aujourd'hui, pensez-vous qu'il s'agit d'un indispensable pour écrire de la romance qui se lit bien ?

Louison : Lorsqu'une histoire toque à ma porte, l'intrigue (ou sa base) me vient plutôt naturellement. Je n'ai pas vraiment réfléchi à des thèmes particuliers que je voulais insérer dans le récit. J'ai écrit ce qui me plaisait. Si le trope de l'amour interdit est présent, je pense que c'est inconscient. Cependant, le fait que ce thème soit, disons, « à la mode », m'a certainement influencée à un moment ou à un autre ! Je crois que ce qui fait la célébrité d'un tel trope, c'est la force que puisent les personnages pour s'unir malgré les obstacles. Aimer est déjà un acte qui demande du courage et de la volonté, alors quand le monde entier tente de vous dissuader de suivre cette voie, nager à contre-courant donne des étoiles dans les yeux Si on approfondit un peu, les interdits ont toujours fasciné justement parce qu'ils sont inatteignables. On ne peut qu'en rêver, ou qu'en lire ! C'est d'ailleurs le propre de l'imaginaire d'atteindre des endroits inaccessibles, de vivre des aventures auxquelles nous ne pouvons pas participer au cours de notre existence. En suivant ce raisonnement, il me semble qu'il n'existe pas d'« indispensable » pour écrire de la romance, ou un autre genre littéraire d'ailleurs. On en parle souvent à propos des « genres à la mode », mais si personne n'écrit autre chose que ce qui se vend le mieux, il n'y aurait dans nos bibliothèques et liseuses que des histoires très similaires. On s'ennuierait ferme !

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