Fire & Gasoline (Terminé)

La métaphore des gâteaux

Seigneur, j'avais oublié à quoi ressemblait une vraie nuit. Une nuit sans médicaments, sans insomnie, sans cauchemars, juste une bonne nuit de sommeil. En ouvrant les yeux, le lendemain matin, je me sens parfaitement reposée malgré le fait qu'on se soit couchés autour de deux heures et demie du matin. Le visage à moitié enfoncé dans l'oreiller, je prends une grande inspiration, me gorgeant de cette odeur que j'aime tant. Puis je me redresse : Daryl n'est pas là. Un peu déstabilisée, j'attrape mon téléphone sur le sol, qui indique 10h passées. Merde, j'ai vraiment dormi ! Je décide de me lever et me rends dans le salon. Du bruit dans la cuisine me pousse à m'y rendre et je trouve Daryl assis sur le plan de travail, pianotant sur son téléphone, douché et habillé. Je baisse immédiatement les yeux lorsque nos regards se rencontrent avant de marmonner :

« Salut.

-Salut. »

Oh bon sang, ce que j'aimerais aller vers lui et l'embrasser, ce que j'aimerais que tout soit comme avant ! Mais c'est impossible. N'ayant nulle part où m'asseoir, je me dandine d'un pied sur l'autre en tirant sur le tissu de mon tee-shirt. Enfin, son tee-shirt.

« Bien dormi ?

-Oui... »

Grâce à toi.

Il esquisse un sourire avant de se tourner pour attraper une boite de gâteaux qu'il me tend.

« J'ai rien pour le petit déjeuner...mais je t'ai acheté ça. »

J'attrape le paquet en masquant mon sourire alors qu'il ajoute :

« Y avait pas tes préférés...

-T'inquiète, c'est cool. »

Non, c'est pas cool, c'est adorable. Le coup du mec qui va acheter le petit-déjeuner, je croyais que ça existait que dans les romans à l'eau de rose ! En tout cas, je n'avais jamais eu droit à ce genre d'attention de sa part. Je m'installe contre l'évier avant d'ouvrir la boite et de commencer à manger. Daryl se remet à taper sur son téléphone et le silence s'étire entre nous. Je suppose que c'est à moi d'engager la conversation...mais je ne sais pas trop comment faire. Après avoir pris une grande inspiration, je finis par poser la boite de gâteaux.

« Hem...Daryl ? Faudrait qu'on parle. »

Il soupire sans lever les yeux puis pose son téléphone.

« D'habitude ça annonce rien de bon ce genre de phrase... »

Honnêtement, je ne sais pas trop si ce que je vais lui dire est une bonne ou une mauvaise nouvelle... Est-ce que j'ai la moindre idée de ce que je vais lui dire ? Finalement, je suis très loin d'avoir pris ma décision. Je suis toujours bloquée le cul entre deux chaises, partagée entre ma raison et mes sentiments. Je reste silencieuse un moment, cherchant mes mots, essayant de démêler le bordel dans mon cerveau. Finalement, Daryl relève la tête pour planter son regard dans le mien.

« Ecoute, Axelle, je sais que j'ai merdé. Je sais que tu m'en veux et t'as toutes les raisons de me détester mais je veux que tu me donnes une autre chance...Je veux que tu restes avec moi, je veux pas que tu t'en ailles, je te jure, rien que penser que je pourrais ne plus te voir, ça me...

-Daryl, ferme-la. »

Non, ce n'est pas le bon moment pour entendre ce genre de choses. Et j'aimerais vraiment que mon cœur évite de faire des bonds dans ma poitrine en réaction à ses mots parce que j'essaie de le détester. Je me mords la lèvre et ferme les yeux un instant. Lorsque je les rouvre, Daryl me fixe avec un air désespéré que je ne lui ai jamais vu. J'ai encore du mal à me convaincre de ses sentiments.