Everything that kills me makes me feel alive

5.5K 365 18
                                    



Le sous-sol est déjà bondé, mais curieusement, j'entends plus le brouhaha des conversations que le bruit habituel des coups et les hurlements d'encouragement. Peut-être que ça n'a pas encore commencé ? Je me faufile à travers les foules en jouant des coudes pour m'approcher le plus possible du centre de la pièce. Je parviens à me glisser à côté de la table alors que Bernie monte dessus et grimpe pour attirer l'attention. Il balaye la foule d'un sourire cruel.

« Bonsoir, messieurs. »

Le public rugit comme un seul homme et je ne retiens pas un soupir exaspéré. Bande de machos.

« Reculez, on a besoin de l'arène. »

La foule obéit à grand renforts de grognements. On dirait une bête énorme constitué d'un millier de particules qui travaillent de concert pour créer un monstre. Lorsque le cercle est formé, j'essaie d'avancer pour y entrer mais je ne parviens pas à me frayer un chemin.

« Deux volontaires pour le premier combat ! »

Enfin !

De nouveau, je tente de me faufiler au milieu des corps agglutinés mais ne parvient qu'à avancer de quelques rangs. Je distingue des cris, des insultes, des encouragements. Quelques rires aussi, le genre qui font dresser mes cheveux sur ma nuque.

« Alors, personne ? »

Si !

Abandonnant tout civisme, je donne un grand coup de coude à mon voisin pour le forcer à bouger et parvient à me glisser vers l'avant. Au beau milieu du cercle, il y a un putain de colosse. Il doit faire deux mètres de haut, son visage est à moitié mangé par une barbe rousse et ses cheveux sont dressés en piques sur sa tête. Il marche de long en large en faisant rouler ses épaules extraordinairement larges, comme une bête dans sa cage.

Je comprends un peu mieux pourquoi tout le monde hésite...

Oui, mais moi, j'ai pas envie d'attendre. Et ce soir, ce type est exactement ce qu'il me fallait : un défi. J'ai de la rage à revendre et j'aime autant que ça soit contre un adversaire qui va tenir la distance. Je bouscule deux types pour atteindre la limite du cercle et j'avance dans l'arène. Des cris de joie explosent dans la foule.

« La fille ! La fille ! La fille ! »

Sérieusement ?

Le type me regarde de haut en bas et un sourire vient étirer ses lèvres. Je le lui rends, pas impressionnée pour un sou. Ce soir, je ne viens pas pour avoir mal. Je viens pour frapper. Mon adversaire jette un regard à Bennie, comme pour demander son accord et bien entendu, celui-ci n'hésite pas une seconde. Il éclate de rire en applaudissant, visiblement ravi de l'affiche. Lentement, je retire mes chaussures, mes chaussettes et mon sweat avant de m'attacher les cheveux. Le type enlève ses bottes cloutées et son tee shirt, dévoilant un torse blanc et un bide à bière. Je chauffe rapidement mes muscles.

Ça va le faire.

Il a à peu près le même gabarit que Viktor, et j'ai déjà réussi à battre mon ami. Et de toute façon, j'ai besoin de me défouler. Je m'approche un peu et me mets en garde, défiant mon adversaire du regard. Il se tourne et excite un peu la foule avant de s'approcher en me regardant de haut.

« Tu fais quoi, petite ? »

De la broderie, connard.

Je ne réponds pas. Les provocations, c'est pas mon truc. Je préfère frapper que parler. Mais il insiste en secouant la tête d'un air amusé.

Fire & Gasoline (Terminé)Where stories live. Discover now