Fire & Gasoline (Terminé)

Quand tu brûles

J'ai pas couru longtemps, franchement après les coups que je me suis pris j'étais pas trop en état. De toute façon, l'important c'était de m'éloigner du Blue Cross. Et de Daryl.

Putain c'était quoi ça ?

Depuis quand je me mets à fantasmer sur mon meilleur ami ? J'ai du prendre un coup un peu trop violent dans la tête, c'est la seule explication. Ou alors c'est mes hormones qui partent en cacahuètes. Oui, ça doit être ça, après tout on ne contrôle pas ses hormones, pas vrai ? À force de passer du temps avec Daryl, elles se sont un peu emballées, rien de plus.

Rien. De. Plus.

Je prends une grande inspiration en jetant un œil sur mon téléphone. C'est bien beau de courir comme une débile mais je ne connais pas le quartier et je ne m'y suis jamais promenée alors pour retrouver mon chemin, c'est pas la joie ! Heureusement que l'Homme a inventé le GPS sinon j'étais partie pour pioncer sous un cartons dans une ruelle du Bronx. Manifestement j'en ai pour une bonne heure de marche pour retrouver mon appart mais ça ne m'effraie pas. Au contraire, je crois que j'ai besoin d'air. Je rabats ma capuche sur ma tête avant de me mettre en route. Les pensées s'emmêlent dans mon cerveau.

Tu me plais pour de vrai.

Ça voulait forcément dire quelque chose.

Je parle de ma meilleure amie.

Tu veux te la faire.

Il y a eu quelque chose.

Je frissonne en me souvenant du regard de Daryl alors qu'il essayait de me faire avouer mes pensées. Jamais on ne m'avait regardée comme ça. Comme si j'étais la chose la plus désirable au monde. C'était terrifiant. Bon sang, rien que d'y penser mon cœur se remet à faire des siennes ! Et pourtant, je crois que je serais prête à tuer pour qu'il me regarde encore de cette façon.

Je suis en train de devenir folle putain...

Mon portable vibre dans ma main. Un message de Daryl. J'hésite avant de l'ouvrir.

D: T'es où ?

Mon cerveau semble se scinder en deux parties. L'une d'elle, probablement la plus raisonnable, m'ordonne de ne pas répondre, de couper le contact et de ne jamais le revoir au risque de faire la plus grosse connerie de ma vie. Mais l'autre me souffle que c'est impossible. Je ne peux pas ne plus le voir, tout simplement. J'ai trop besoin de lui, de sa présence, sa voix, son rire. Je me sens tellement bien quand il est là... Alors que je range le téléphone, un nouveau message arrive.

D: Dis moi que t'es pas partie.

A: Je suis partie.

Qu'est-ce que je pouvais faire d'autre ?

Lorsque l'écran affiche un appel entrant, ma respiration se coupe brutalement. Je sais que je ne dois pas décrocher. Je dois me calmer, et surtout me tenir loin de lui. Mais c'est plus fort que moi, rien que l'idée d'entendre sa voix me colle des frissons de bonheur dans tout le corps.

« Allô ?

-T'es partie ?? »

Bon, c'est pas tout à fait le ton que je préfère... Je m'en veux de l'avoir énervé, de m'être comporté comme une gamine. Mais bon, il devrait commencer à me connaître maintenant. Il sait que je suis lâche. Je prends une grande inspiration pour empêcher ma voix de trembler.

« Daryl, j'ai pris des pains dans la gueule, je veux juste me reposer là.

-Et moi, tu crois que j'ai rien pris dans la gueule ?? Merde, Axelle, tu peux pas me faire ça et partir comme une voleuse !