Rise from the ashes

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Avant même d'ouvrir les yeux, je me sens enveloppée dans une sensation douce et chaleureuse. Le contraste entre ce bien-être et le souvenir d'avoir heurté l'eau glaciale et dure du fleuve est saisissant.

Est-ce que je suis morte ?

Je finis par soulever mes paupières. Je me sens aussitôt agressée par la lumière et les referme. Chacun de mes muscles me fait souffrir alors que je tente un mouvement. Je me souviens de l'obscurité, de la douleur, du froid.

Je suis où ?

Je me force à ouvrir de nouveau les yeux, avec plus de précautions cette fois. Je suis allongée dans un lit, bordée avec soin. Mais pas dans un hôpital. Malgré la douleur, je me force à étirer tous mes membres pour me redresser. Une chambre d'hôtel. Qu'est-ce que je fais là ?

Et depuis combien de temps je suis ici ?

J'ai l'impression d'avoir dormi des jours entiers. Je ne peux pas bouger mon poignet gauche, immobilisé par une attelle. Apparemment, je ne suis pas morte. Et un médecin m'a auscultée. Un peu inquiète, je défais l'attelle pour essayer de bouger ma main. Tout à l'air en ordre. Comme si tout ça n'avait été qu'un cauchemar. Je me résous à me lever pour étudier mon nouvel environnement. La chambre est assez basique, avec une salle de bain attenante, une fenêtre qui donne sur la rue. Et je ne reconnais pas du tout l'endroit. Je ne suis même pas sûre d'être à New York. Sur une chaise, je reconnais mes vêtements qui ont séché. On se croirait au début d'un jeu vidéo d'énigme. J'attrape un prospectus posé sur la table qui m'apprend que je suis dans un Quality Inn sur la 14ème avenue. Bon c'est déjà ça. Pendant mon inspection, je remarque un téléphone posé sur la table de nuit. Ce n'est pas le mien. En l'attrapant, je constate que nous sommes dimanche et qu'il est presque 18h. J'ai dormi quasiment 20h d'affilée. Le téléphone ne m'apprend rien de plus, la seule chose qu'il contient est un numéro en mémoire. Alors que je m'apprête à appeler, une autre idée me vient. Fébrilement, je compose le numéro de Daryl. J'ai besoin de le voir, de l'entendre. Les quelques sonneries me semblent interminables jusqu'à ce qu'enfin il décroche.

« Allô ? »

L'émotion me serre la gorge et je me retrouve incapable de parler pendant une seconde. Je dois rassembler toutes mes forces pour prononcer son nom.

« Daryl ? »

J'entends son souffle s'accélérer à l'autre bout du fil. Sa voix tremble.

« C'est...c'est... »

Il a l'air incapable de prononcer mon prénom.

« C'est Axelle. »

Je l'entends exploser en larmes et je ne suis pas loin d'en faire autant. Trop d'émotion d'un coup. D'autant que je crois que c'est la première fois qu'il se laisse autant aller aux sanglots devant moi. Je le laisse se calmer, incapable de prononcer un mot. Je m'en veux tellement de le rendre triste...

« T'es vivante... »

Il sait.

Comment ? Aucune idée. Peut-être que c'est lui qui m'a amenée ici... Je renifle.

« Oui.

-Oh putain...putain, putain... »

Je peux ressentir dans sa voix la tristesse, le désespoir que lui ont causés ma tentative. Mon dieu, quel genre de monstre je suis pour lui avoir fait ça ?

« Où est-ce que tu es ?

-Le Quality Inn sur la 14ème.

-J'arrive. »

Manifestement, ce n'est pas lui qui m'a conduite dans cet hôtel...Mais à cet instant, je m'en fous royalement. Je vais le revoir, le toucher, l'embrasser. C'est tout ce qui importe. Pourtant, Daryl semble aussi incapable de raccrocher que moi. Un sanglot m'étrangle.

« J'ai tellement besoin de toi, Daryl.

-Je sais, ma puce, j'arrive tout de suite...

-Je suis désolée... Tellement désolée.

-Chut, n'en parlons plus.

-Je t'aime tu sais. »

Il prend une grande inspiration. Je me sens au bord des larmes.

« Je t'aime aussi. »

Fire & Gasoline (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant