Fire & Gasoline (Terminé)

I know your love can do what no one else can

Deux jours plus tard

En rentrant de la salle, je laisse le soin à Daryl de commander des pizzas pendant que je précipite sous la douche. L'entraînement m'a vidée. Je crois que la soirée va être courte pour moi... J'entends des coups contre la porte.

« Axelle ?

-Oui ?

-Je peux entrer ? »

Je coupe l'eau pour mieux entendre. J'ai du mal comprendre.

« Quoi ?

-Je peux entrer ? »

J'hésite un instant. Je ne vois pas bien pourquoi il veut entrer...Peut-être qu'il y a un souci avec les pizzas. De toute façon, la porte de la douche est fermée et il ne peut pas me voir.

« Oui. »

J'ouvre de nouveau le robinet tandis qu'il se glisse dans la salle de bain.

« Fais gaffe que Lazslo entre pas.

-T'inquiète. »

Il n'ajoute rien. Il ne m'explique pas pourquoi il est là. Je hausse les épaules en décidant de faire comme si de rien n'était. Après tout, on est ensemble. Je dois pouvoir me trouver nue dans la même pièce que lui...non ? Malgré tous mes efforts pour me détendre, je ne peux empêcher mon cœur de s'affoler lorsque j'entends la porte de la douche s'ouvrir. Je ne me retourne pas. Je crois que j'ai peur.

Oh putain

Daryl s'approche de moi pour glisser ses mains sur mon ventre tout en déposant un baiser sur mon épaule mouillée. Je sens son torse se coller à mon dos.

« Daryl... »

Ses doigts glissent doucement sur mon ventre tandis qu'il pose sa tête sur mon épaule pour me chuchoter à l'oreille :

« Panique pas, princesse. Je vais pas te toucher. »

Je prends une grande inspiration. Est ce que je panique ? La proximité de nos corps nus m'effraie. Mais en même temps, j'aime le sentir si proche de moi. Et surtout j'apprécie sa tendresse, sa façon de m'aider sans me brusquer.

Du calme.

Je me force à respirer convenablement et pose mes mains sur les siennes alors qu'il se remet à embrasser délicatement mon épaule. Une seule chose retient mon attention au point de m'empêcher de profiter de ce moment, et c'est dur et près de mes fesses ! Je marmonne :

« Tu voudrais pas...penser à autre chose ? Ça me perturbe un peu. »

Il rit.

« Je voudrais t'y voir... C'est difficile de se contrôler alors que t'es nue. »

Putain, c'est vrai que je suis nue. C'est la première fois depuis mon enfance que je me montre nue à quelqu'un. Et c'est franchement inconfortable.

« Fais un effort sinon je te colle sous l'eau froide. »

Ses lèvres glissent sur mon épaule avant de remonter le long de mon cou. Je sens une vague de chaleur se répandre dans mon ventre. J'aimerais qu'il soit encore plus proche de moi. Toujours plus proche. Qu'il dépose sa tendresse sur chaque parcelle de mon corps et que j'en fasse autant. J'ai envie de ses mains sur moi, de ses lèvres sur les miennes. J'ai envie qu'il m'aime.

J'ai envie de lui.

Et ce désir soudain me terrifie. Je ne suis pas sûre d'en être capable. Cela dit, il y a encore quelques mois je me sentais incapable d'être de nouveau excitée un jour. Alors peut-être que c'est une bonne nouvelle, non ? Je tourne la tête pour planter mon regard dans celui de Daryl. Seigneur, est-ce que j'ai l'air aussi niaise quand je le regarde ? Il contemple longuement mon visage, mordillant sa lèvre inférieure lorsque son regard tombe sur les miennes.

« Nom de Dieu, si le curé de la paroisse où j'allais quand j'étais petit savait à quoi je pense, là, tout de suite...il me renierait ! »

Je hausse un sourcil moqueur. Pas besoin d'être devin pour deviner quelles sont ces pensées manifestement assez peu chastes.

« Tu iras en enfer, Daryl Torès.

-On ira tous les deux, Axelle Lyce. »

De toute façon, comme disait Jack, s'il y a un enfer, je suis partie pour y passer un bon moment ! Alors quitte à me taper une éternité de tourments, autant que je fasse ce que je veux en attendant. Attendrie, je glisse un baiser sur les lèvres de mon homme, comme pour le remercier. Il l'accepte sans en demander plus. Puis il me sourit.

« T'es magnifique, tu sais. »

Mon visage passe immédiatement au cramoisi et je baisse les yeux. Il me trouve belle. Avec les cheveux mouillés, le corps à nu, avec mon passé et mes cicatrices, avec mes cuisses trop grosses et mes épaules trop larges. Et pour la première fois de ma vie, je me prends à croire que c'est peut-être vrai. Si un homme peut me voir telle que je suis, brisée, salie, cassée et me trouver belle... Alors peut-être que je ne suis pas seulement brisée, salie et cassée.

Peut-être que je suis plus que ça...