You make me feel alive

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Le premier combat s'est terminé sans surprise par la victoire du grand gros. Le suivant a été aussi peu intéressant, entre deux amateurs aux coups imprécis. Le troisième, un peu plus disputé, a vu la victoire d'un grand black que j'ai déjà vu ici, un bon combattant. Alors que deux autres types se défient du regard, au milieu de l'arène, je sens une main agripper mon bras tandis qu'une voix rageuse me marmonne à l'oreille :

« T'es vraiment chiante, tu sais. »

Je ne peux retenir un sourire en reconnaissant Daryl. Je me demandais ce qu'il foutait ! Est-ce que je l'ai assez énervé pour qu'il ait besoin d'une méditation de presque 20 minutes ? Je lui adresse un sourire joueur avant de saisir sa main dans la mienne.

« Je sais. »

Mine de rien, je suis contente qu'il soit là. Le samedi soir sans Daryl, c'est pas vraiment le samedi soir. En même temps, je me demande ce qu'il va faire. Est-ce qu'il va encore essayer de me convaincre ? Ou lâcher l'affaire ? Est-ce qu'il veut couvrir mes arrières en cas de combat ? Je crois avoir déjà prouvé que j'étais assez grande pour me débrouiller seule. Sentant mon regard inquisiteur sur lui, Daryl émet un léger rire.

« Stresse pas, crevette, après tout je suis pas ton père. »

Sa réaction m'arrache un sourire tandis que mon cœur semble se réchauffer de l'intérieur. Rien que pour ça, je pourrais me jeter à son cou. Il ne me voit pas comme une petite chose fragile et rien ne pouvait me faire plus plaisir ce soir ! Je serre sa main, comme pour le remercier. Lorsqu'il se tourne vers moi, ses prunelles agrippent les miennes comme des aimants. C'est dingue, après le nombre de fois que je les ai vues, je n'arrive toujours pas à m'y faire. Cette couleur marron chocolat, un peu plus claire au centre, cet éclat à la fois cristallin et ténébreux. Je ne peux pas l'expliquer. Il a juste les plus beaux yeux que j'ai jamais vu. Alors que je le contemple, longuement, je sens une pulsation au niveau de son poignet, qui s'accélère sensiblement. Pendant une minuscule seconde, son regard tombe sur mes lèvres mais il relève aussitôt les yeux, comme pour ne pas que je le surprenne. Un coup de sifflet retentit. Je tourne la tête. Le combat commence. Ma main est toujours dans celle de Daryl et je n'ai pas envie de la bouger. J'aime trop sentir son pouls sous sa peau. J'ai l'impression que le combat ne dure que quelques secondes alors qu'en réalité, il est plus long que les trois autres réunis. Quand, enfin, un des adversaires s'effondre en pissant le sang, Bennie siffle la fin. Je jette un coup d'œil à Daryl mais il garde les yeux résolument fixés sur le mur du fond. C'est bizarre, mais...maintenant que je suis là, je n'ai plus vraiment envie de me battre. Pourquoi j'aurais besoin de ça pour me sentir vivante ? La main de mon ami dans la mienne est largement suffisante pour ça. Et j'ai autant envie de le lâcher que de me faire arracher les ongles. Je n'ai aucun moyen de savoir à quoi il pense mais finalement, à bien y réfléchir, une soirée jeux vidéos me tenterait bien.

Bravo Axelle, vous vous êtes juste engueulés pour rien en fait !

Je me mords la lèvre, un peu hésitante. Si je lui dévoile mon état d'esprit, est-ce qu'il va m'en vouloir d'avoir fait tout un pataqués pour que dalle ? Et, plus important encore, est-ce qu'il a encore envie de passer la soirée avec moi ? Prise dans mes pensées, pesant le pour et le contre, je ne m'aperçois pas tout de suite qu'un nouveau combattant est entré dans l'arène et qu'il lève deux doigts en direction de Bennie. Ce geste signifie qu'il ne veut pas d'un combat ordinaire contre le premier venu, il veut défier quelqu'un. J'ai déjà vu ça, ici. D'ailleurs, la plupart du temps, c'est comme ça que Daryl et Dorian finissent par se mettre sur la gueule. Bennie fait retentir un coup de sifflet pour attirer l'attention de la foule avant de laisser la parole au mec. Celui-ci promène un sourire narquois sur les personnes présentes.

« Je veux défier quelqu'un. »

Sans blague.

En fait, toutes ces conneries m'ennuient profondément. Je ne peux retenir un soupir exaspéré. Soupir qui s'étrangle dans ma gorge lorsque le mec prononce deux mots qui résonnent dans le silence.

« La fille. »

Fire & Gasoline (Terminé)Where stories live. Discover now