Bonjour, Axelle

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Mardi soir

Je courre. En plein milieu d'un désert sombre et menaçant. Autour de moi, il n'y a que l'obscurité à perte de vue. Et derrière moi...il y a quelque chose. Je ne sais ni ce que c'est, ni pourquoi il existe mais il me poursuit. Pour me tuer.

J'ai du mal à respirer. Mes poumons me brûlent comme s'ils étaient en feu et mes jambes tremblent un peu plus à chaque pas que je fais. Mais je ne m'arrête pas. Je courre.

Des larmes dévalent mes joues sans que je puisse les arrêter. Des murs se dressent autour de moi, surgis de nulle part. Je ne sais pas où aller. A gauche. A droite. Je courre.

Une poigne de fer agrippe mon bras et stoppe net ma course. Elle me fait mal, comme si elle me marque au fer rouge. Je suis violemment plaquée contre un mur, tellement violemment que j'ai l'impression que ma cage thoracique explose sous l'impact. Puis quelque chose s'enroule autour de mon cou avec douceur, presque avec tendresse. Je sens son visage à quelques centimètres du mien. Il me regarde. Il me regarde comme on ne m'a jamais regardée, ses yeux transperçant mon corps de part en part comme des lames. Je ne peux pas bouger.

Mon corps ne répond plus. La pression se ressert autour de ma gorge, comprimant ma trachée. Je me sens soulevée du sol. Au prix de mes dernières forces, j'articule :

« Pi...pitié... »

Il ne répond pas. Mais sa main se resserre autour de mon cou. Je suffoque. Je ne peux plus respirer. Ses yeux. Ses yeux me font mal.

Je hurle.

***

J'ouvre les yeux. Un cauchemar. C'était un cauchemar. Tout est calme dans le loft, seule ma respiration saccadée résonne. Je balaie la pièce du regard, comme pour me rassurer. Mais il n'y a personne.

Il n'y a personne.

Alors...pourquoi je sens encore ce regard peser sur moi ? Pourquoi j'ai cette sensation...non, cette certitude d'être observée ? Pourquoi la chair de poule recouvre-t-elle ma peau, pourquoi ce frisson le long de ma colonne vertébrale ?

Du calme.

Je me mets à me balancer d'avant en arrière pour m'apaiser, ralentir les battements effrénés de mon cœur. Ce n'était qu'un cauchemar. Tout va bien. J'hésite un instant à allumer la lumière, juste pour me rassurer. Mais je ne veux pas réveiller Laslo qui dort à poings fermés si j'en crois le silence parfait qui règne dans la pièce. Je me rallonge dans les draps mouillés de ma sueur.

Tout va bien.

Malgré mon appréhension, je me force à oublier ce sentiment étrange et à fermer de nouveau les yeux. Et je finis par me rendormir.

***

Le lendemain matin, je me souviens avoir fait un cauchemar mais je ne sais plus ce qu'il s'y passait. Je décide donc de ne plus y penser. Mon premier réflexe, comme tous les jours, est de regarder si j'ai reçu un message de Daryl sur mon téléphone. Mais ce que l'écran affiche ce matin me glace le sang.

???: Bonjour, Axelle.

Fire & Gasoline (Terminé)Where stories live. Discover now