Fire & Gasoline (Terminé)

La tête dans l'cul, l'cul dans l'brouillard

J'ai rêvé de lui toute la nuit. Il était là, avec moi, m'embrassant, souriant, comme avant. C'était si doux...mais le réveil a été encore pire.

Avant même d'ouvrir les yeux, je sens une présence avec moi, dans le lit, une présence qui n'est pas celle de Lazslo. Je sens des bras serrés autour de ma taille et une respiration calme qui chauffe la peau de mon cou. Je souris, persuadée que c'est lui. Pendant une microseconde, j'ai sincèrement cru que mes rêves s'étaient réalisés, que toute cette histoire n'avait été qu'un long cauchemar et que Daryl n'était jamais parti. Juste une microseconde qui à elle seule a contenu plus de bonheur que toute cette dernière semaine. Je sens la chaleur de son corps contre le mien et les papillons dans mon ventre. Puis je sens son odeur.

...heu ?

Ce n'est pas l'odeur de Daryl. Les souvenirs d'hier soir étant assez flous, il me faut un moment avant de comprendre qui dort avec moi : Dorian.

Oh, merde.

La première pensée qui me traverse l'esprit, c'est que j'ai couché avec lui. Mais je me rassure rapidement en constatant que je porte encore mes habits de la veille. Nom de Dieu, mais qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Prudemment, j'attrape les bras de Dorian pour les enlever de ma taille mais à peine ai-je esquissé un mouvement qu'il grogne et raffermit sa prise autour de mon corps, m'attirant un peu plus contre lui. Et comme si cette situation n'était pas déjà assez gênante, je sens quelque chose de dur se coller contre mes fesses.

Putain.

Parfait, je viens donc de me réveiller dans les bras de Dorian, tout habillée, avec une gueule de bois de tous les diables et par-dessus le marché, je sens son érection contre moi. A ce stade, il me semble qu'une diversion du genre attaque zombie serait une bonne chose. Je gigote un peu, essayant de me libérer de ses bras mais ne retire encore une fois qu'un grognement agacé. N'ayant plus d'autre choix que de le réveiller, je me redresse un peu.

« Dorian ?

-Humph...

-Dorian, je peux pas me lever si tu me tiens.

-Bah te lève pas, marmonne-t-il, les yeux toujours fermés. »

Oui mais non, ça c'est pas possible. Je ne peux décemment pas rester dans ce lit avec lui et sa gaule ! Je m'attaque de nouveau à ses mains qui me tiennent toujours fermement.

« Dorian, lâche moi s'il-te-plaît ! »

Il lâche un râle d'exaspération avant d'obtempérer et de se retourner pour me tourner le dos. Je me lève en tanguant un peu, la tête dans le coltard. Les souvenirs me reviennent petit à petit, accompagnés de fragments de rêves que je n'arrive pas à distinguer de la réalité. Est-ce que j'ai acheté un immeuble cette nuit ? Lazslo, qui était couché au pied du lit, se redresse pour me dire bonjour et je l'entraîne hors de la chambre avant de le câliner gentiment. Dans le salon, le clic-clac est déplié mais les draps ne sont pas mis. Il me semble que Dorian avait décidé de dormir dedans cette nuit...il a apparemment changé d'avis. Je passe ma main dans mes cheveux, un peu paumée. Je crois que j'ai vraiment besoin de prendre une douche !

Je me colle sous l'eau chaude pour essayer de m'éclaircir les idées. L'état de ma jambe recouverte de pansements me rappelle la soirée d'hier. Je me souviens du rasoir, du sang, et de larmes. Je me souviens d'être allée au Blue Cross et de m'être fait jeter. Et je me souviens du métro.

Est-ce que j'ai embrassé Dorian ?

Je ne suis pas sûre que cette partie soit réelle... Est-ce que j'ai rêvé ? Bon sang, pour quelle putain de raison je me mettrais à rêver d'embrasser Dorian ? Et pour quelle raison je l'embrasserais en vrai ? Je passe mes mains sur mon visage en essayant de remettre de l'ordre dans mes idées. Avant toute chose, je dois me débarrasser de ma migraine et de ma langue pâteuse... Mais je reste encore un long moment sous la douche, espérant naïvement que Dorian sera parti quand je sortirais. Puis je récupère des médicaments dans ma trousse à pharmacie : deux ibuprofènes pour la migraine, un anti-dépresseur pour la journée. Je me rends dans la cuisine pour boire un grand verre d'eau avant de me laisser tomber sur une chaise. Evidemment, mon téléphone n'a plus de batterie... Et mon chargeur est dans la chambre. Avec Dorian.