Chapitre 92: Interview en couple

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Pendant une journée, l'atmosphère avait été très froide entre nous deux. Les enfants l'avaient bien remarqué.

Pour cela, Antoine et moi avions décidé de faire nous aussi une interview mais pour l'Equipe. Nous devions en faire une individuellement puis collective. C'était un bon moment pour mettre les choses au clair avec Ronaldo. Nous avions donné rendez-vous au journaliste dans un des hôtels du centre de Madrid. Pendant ce temps, Natalia allait s'occuper des enfants.

Nous arrivâmes avec une dizaine de minute d'avance. Un des responsables de l'hôtel nous amena dans une salle privée réservée pour nous. Il nous demanda si nous avions besoin de quelque chose et je lui demandais un verre d'eau. Antoine lui fit signe que non. Il sortit après avoir dit qu'il apportait ma boisson tout de suite.

Au même moment où le journaliste arrivait, le responsable me donna mon eau. Je le remerciais et saluais le journaliste. Il nous expliqua qu'il allait interviewer Antoine en premier, puis moi et ensuite, tout les deux. Je redoutais la partie d'Antoine mais je savais qu'il pouvait se contrôler. Je décidais d'appeler mon père pendant que je laissais mon mari seul avec le journaliste. On resta une vingtaine de minute ensemble avant que le journaliste ne m'appelle. J'embrassais Antoine et lui dis à tout à l'heure. Je m'installais sur la chaise et l'interview commença :

-C'est un honneur de vous interviewer Adriana. La première fois depuis la défaite de la France à l'Euro. Qu'avez-vous ressenti ?

-Le néant. Je pense que vous l'avez vu avec les photos et vidéos. Quand les portugais ont marqué, j'ai craqué. La dernière fois que j'ai pleuré pour une défaite remonte à mes débuts. J'ai essayé de ne plus laisser mes émotions m'envahir quand j'ai reçu le brassard de capitaine, car un capitaine doit savoir réconforter ses troupes. Avec les garçons, j'ai essayé. Au début, ça n'a pas marché mais quand j'ai vu qu'ils avaient besoin d'une épaule pour pleurer, j'ai pris sur moi. Et si c'était à refaire, ce que je n'espère pas, je le referais.

-Cristiano Ronaldo a trouvé que les français étaient trop détendus. L'avez-vous aussi ressenti ?

-Détendus. C'est une bonne blague. Ils étaient stressés jusqu'à la moelle osseuse. J'ai tout fait pour les déstresser mais plus les minutes passaient, plus c'était compliqué. Et c'était la même chose pour moi. Une vraie boule de nerfs. Je n'arrivais plus à tenir et même mes ongles y sont passés. Alors si je peux vous certifier une chose, non, les français n'étaient pas détendus mais énormément stressés.

-D'après vous, à quoi est dû votre défaite ?

-Ronaldo. Sa blessure, à environ 20 minutes de jeu, a cassé notre rythme de jeu. On était bien partis et ses trois pauses ont tout ralenti et ça a paniqué les Bleus. D'ailleurs, je crois qu'Hugo vous l'a déjà dit dans une de vos interviews. C'est dommage pour eux mais c'est le jeu.

-En parlant de Cristiano Ronaldo, vous avez sûrement lu sa dernière interview. Il parle d'une façon très positive sur vous et va même jusqu'à, comment dire, « menacé » votre mari, Antoine. Comment avez-vous réagi ? Et votre mari ?

-Comme toute femme qui reçoit un compliment, je suis flattée. Mais c'est vrai que venant de l'homme que mon mari ne peut plus voir, c'est difficile. Ça m'a mis en colère mais surtout dégoûté. Il a quand même une petite amie et il ose dire ça sans problème. Il ne manque pas de culot. En ce qui concerne Antoine, on va dire qu'il a été plus physique que moi. Je m'explique. Heureusement que CR7 n'était pas devant lui sinon il lui aurait cassé ses fausses dents.

-Ce n'est donc pas votre style ?

-Pas du tout. Même si c'était le dernier homme sur terre, il ne m'intéresserait pas du tout. La première chose que je regarde chez un homme, c'est ces yeux. Dans son regard, je vois qu'il me considère comme un trophée de plus dans son palmarès.

Celui qui me fait vivre...Where stories live. Discover now