Chapitre 76: France vs Bulgarie

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-Putain, il fait trop froid ! Je suis en train de mourir.

-Langage, jeune fille, me réprimanda mon père.

-Désolé pa', dis-je en resserrant la doudoune encore plus près de mon corps.

Nous étions actuellement sur les bancs de touche en train d'observer les Bleus jouer contre les Bulgares. Et je peux vous dire que ne rien foutre, alors qu'il fait archi froid, bah à la fin, vous êtes un glaçon. J'étais à côté de Gégé et Aérola et on essayait de se tenir chaud mutuellement. Mais c'était peine perdue. Et je devais rester encore comme ça pendant 42 minutes, car le match venait de commencer il y a seulement trois minutes. Je décidais de me lever pour essayer de me réchauffer. Je soufflais dans mes mains pour garder leur chaleur.

Soudain, je vis un bulgare récupérer la balle et se diriger vers les buts français. Sagna était à ses fesses et essayait de reprendre la balle car il ne restait plus personne en défense.

-Bougez votre cul ! Allez en défense ! Criais-je.

Sagna fit un tacle assez violent à un des bulgares. L'arbitre siffla la faute et accorda un penalty à notre adversaire. Le public français hua. Mihail Aleksandrov, celui qui avait mal été taclé, fut choisi pour tirer. Il se mit en position devant la cage de Hugo et il visa. La balle partit vers le côté gauche mais à cause du poteau, alla de l'autre côté et entra dans les buts. Les Bulgares célébrèrent leur but pendant que Hugo tapait le sol, énervé d'avoir laissé la balle passer.

-Bougez-vous là ! Paul, Dimitri, démarquez-vous mieux ! Prenez tout l'espace. Antoine, Kevin, faites pareil. Les défenseurs, gardez mieux les cages, vous avez que ça à faire ! Hugo, tu te calmes. C'est en étant en colère que tu vas en laisser passer. On se bouge. C'est que le début du match !

Je repris une bonne inspiration après ma longue tirade. Je voyais que les gars étaient énervés et dégoûtés que les Bulgares aient un but d'avance sur eux. Le match reprit. Pendant une quinzaine de minute, les Bleus peinaient à trouver un rythme. Les Bulgares défendaient très bien et en même temps, leur donnaient du fils à retordre en attaque. Heureusement, à la 22ème minute, grâce à un centre de Sagna, Kevin marqua, d'une tête plongeante. Et égalisation !

-Yes ! Criais-je avec les remplaçants et les membres du staff.

Les supporters étaient en furie dans les tribunes. Grâce à notre égalisation, nous étions déjà certain d'avoir des points. Quatre minutes plus tard, ce fût la libération. Dimitri marqua. Ce devait être un centre pour mon cher copain mais au lieu de ça, le ballon fila tout seul dans la cage. Je sautais dans les bras de mon père. Tout le monde sauta sur mon petit frère, qui ne réalisait toujours pas qu'il avait marqué d'aussi loin des buts. Avant la reprise, nous changeâmes Sagna avec Sibidé, qui s'était fait mal à la cuisse pendant les débuts du match. Dix minutes plus tard, un des Bulgares voulut faire une passe à un de ses coéquipiers, mais il n'avait pas remarqué qu'Antoine se trouvait pîle au milieu des deux. Il frappa la balle de son pied gauche et elle entra toute seule dans la cage. Il fit son « Hotline Bling » avant de crier « Vamos ». Les gars lui sautèrent dessus et le félicitèrent. Il se tourna ensuite vers moi avant de me montrer du doigt. Je lui répondis par un clin d'œil avant que le match reprenne. Le temps restant avant la fin de la première partie passa rapidement. Je retournais dans les vestiaires en courant. Je devais absolument me réchauffer. Les joueurs arrivèrent quelques secondes après moi. Antoine se dirigea vers moi et me prit dans ses bras. Il me demanda comment j'avais trouvé son but. Magnifique fut ma réponse. Il remarqua ensuite que je tremblais de froid. Il frotta ses mains sur mes bras pour me redonner du chaud et fit ça pendant les quinze minutes de mi-temps. Et je dois avouer que ça m'avait bien réchauffé.

Les Bleus retournèrent sur le terrain après mon petit discours et celui de mon père. Même si nous menions 3-1, le match n'était toujours pas gagné et ils pouvaient toujours mettre d'autres buts. A la 48ème minute, mon petit Laurent essaya une tête mais elle n'était pas cadrée. Vu son expression faciale, il était dégoûté. Ce fût la même pour Paul à la 57ème minute. Sa première chance de marquer du match, qui fût repoussée par la défense bulgare. Je l'appelais et lui criais de ne pas se décourager. Il acquiesça avant de repartir avec les autres. Deux minutes passèrent avant que Kurzawa ne récupère la balle. Il courut en direction des buts adverses avant de faire faire une passe à Antoine et centre pour Gameiro. Et de 4 ! Kevin sauta dans les bras d'Antoine avant que le reste des gars ne les encerclent. Ils le félicitèrent un par un. Je fis signe à Gégé d'aller s'échauffer. Kevin avait bien travailler et je ne voulais pas l'épuiser encore plus. A la 71ème minute, ils échangèrent leur place. Le coéquipier d'Antoine sortit sous les applaudissements des fans français. Le match reprit. Je voyais que mon mari commençait également à fatiguer mais aussi que son duo avec Gégé n'était pas terrible. Avec l'accord de mon père, je fis signe à Nabil de s'échauffer. A la 76ème minute, Blaise eut une occasion de marquer mais la balle rencontra le poteau. Fausse joie. Mais ce n'était pas encore la fin. Je laissais traîner mon regard sur le reste du terrain et remarquais Hugo s'ennuyer à l'autre bout du terrain. La Bulgarie n'était plus dangereuse. Six minutes plus tard, nous sortîmes Antoine. Lui aussi sortit sous les applaudissements du public. Je lui tendis sa doudoune qu'il mit tout de suite. C'était à son tour d'être glacé.

Alors que je regardais le match, je sentis mon téléphone vibrer. Je le sortis et remarquais un message de Christian Geoffroy, un des kinés de l'équipe. Il avait accompagné Sagna à l'hôpital suite à sa blessure. Il m'annonça que Bacary avait une déchirure à la cuisse. Il en avait pour minimum un mois. Je montrais mon téléphone à mon père, qui fit une grimace. Lui aussi avait compris qu'il ne serait pas là pour la match contre les Pays Bas. Je rangeais mon téléphone avant de me remettre dans le jeu. Le match se termina quelques minutes plus tard. Nous avions gagné le match. Et qui dit victoire, dit points. Nous avions donc augmenté dans le classements. Nous étions donc en première position avec les Hollandais. Le match de lundi allait être décisif.

De retour dans les vestiaires, les gars firent la fête. Certes, ils avaient mal commencé mais après, ils avaient tout donné pour revenir et gagner. J'étais fière d'eux. Quand ils furent tous habillés, ils allèrent voir leur famille qui était dans les tribunes. Avec Antoine, nous allâmes voir nos enfants. A peine étions-nous arrivés qu'ils nous sautèrent dessus. Je les serrais fort dans mes bras et Antoine en fit de même. Trois jours sans eux avaient été un calvaire. J'étais habituée à ce qu'on m'appelle à droite et à gauche, mais ne pas les entendre, c'était en même temps reposant mais aussi très stressant. Et les quatre prochains jours allaient être pareils car ils ne venaient pas pour le match contre les Pays Bas. Il était à l'étranger et je ne voulais pas qu'ils ratent les cours, qui sont faits à domicile. Nous passions le plus de temps avec eux, avant que mon père ne regroupe les joueurs pour rentrer à Clairefontaine. Je les embrassais une dernière fois avant de partir. Ils commençaient déjà à me manquer. 

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