Chapitre 35: Discussion avec Diego

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Trois jours étaient passés depuis le match contre la Suisse. Ce matin, mon père et moi avions prévu un footing avec toute l'équipe. Les membres du staff étaient sur des vélos donc, je me plaçais à l'arrière du vélo de mon père. Et je peux vous assurer que c'était comique car il avait beaucoup de mal à pédaler. Après un footing de deux heures, nous rentrâmes à Clairefontaine. Les joueurs étaient essoufflés mais tenaient encore debout. Ils enchaînèrent avec l'ostéo et le kiné.

Midi arriva rapidement. Les cuisiniers avaient fait une omelette et des pommes de terre. J'étais affamée mais Paul encore plus que moi. Je peux vous assurer que même s'il est mince, il mange pour dix. Mon père leur laissa une heure de repos avant de retourner à l'entraînement. Quand l'heure passa, les joueurs partirent. Pendant ce temps, je confiais mes enfants à Martha et allais voir Jean Yves. Une semaine était passée et aujourd'hui, je pouvais commencer les exercices pour mon genou. J'étais tellement contente. Je pouvais enfin rebouger ma jambe depuis l'accident. La douleur s'était calmée mais de temps en temps, mon genou se bloquait à cause de la douleur.

Je me dirigeais le plus rapidement vers son bureau et entrais sans toquer. Il m'accueillit avec un sourire et me désigna sa table de massage. Je m'y allongeais. Il m'enleva mon attelle et commença à faire des étirements. Il me fit plier la jambe puis me la déplia pendant plusieurs secondes. Il me demanda de me mettre sur le ventre et il fit de même. Il me fit des rotations et je grinçais des dents à certains moments. Il me refit une deuxième série des entraînements précédents et ensuite, il me demanda de me lever. Il me demanda d'essayer de faire une flexion mais la douleur était beaucoup trop forte. Il décida de me faire marcher pendant 5 minutes sans mon attelle pour voir si j'étais capable de marcher sur une longue distance sans soutien, ni béquille. Et j'avais tenu. Certes, vers la fin, je m'étais un peu écroulée mais heureusement, Jean Yves m'avait rattrapé. Il me remit l'attelle et me demanda de revenir le voir dans trois jours environ. J'acquiesçais avant de sortir.

Alors que j'allais me diriger vers ma chambre, je remarquais Diego, seul, dans la bibliothèque. Il avait un livre dans la main et était en pleine lecture. Je devais aller lui parler de la lettre. Je m'avançais doucement vers lui et m'asseyais à côté de lui dans le canapé. Il leva sa tête du livre et quand il vit que c'était moi, un sourire s'afficha sur son visage.

-Re-bonjour maman. Ça va ?

-Oui et toi, mon ange ?

-Pareil. J'étais en train de lire Harry Potter. Tu avais raison. Ces livres sont trop bien.

-Je suis contente qu'ils te plaisent. Que fais-tu tout seul ici ? Tu ne regardes pas l'entraînement avec Côme et Evita ?

-Au début oui mais je trouvais qu'il faisait un peu froid dehors, donc je suis rentré, déclara-t-il.

-J'aimerais te parler de quelque chose. Quelque chose d'important.

-Je t'écoute, dit-il en fermant son livre et en se mettant droit devant moi.

-J'ai reçu une lettre de Zidane, l'entraîneur du Real. Tu veux que je continue ou tu veux m'expliquer par toi même ?

Diego baissa sa tête, honteux. Il savait que j'étais au courant mais que j'étais contrariée et déçue de ne pas avoir été mise au courant. Je voyais des larmes couler hors de ses yeux.

-Je voulais... te le dire, annonça-t-il entre deux sanglots, mais que... quand j'aurais eu... la réponse. Je ... voulais te faire... une surprise.

-Pourquoi ? Tu n'es même pas intéressé par le foot, m'exclamais-je.

-Justement si. Quand tu es... là, je ne joue pas... parce que... je ne veux pas... te montrer que je... veux être comme toi et ... papa. Quand tu n'es... pas là, il m'entraîne. Je voulais... vraiment te faire... une surprise. Je veux suivre ton... parcours.

-Antoine est au courant de ça ?

-Non. Je lui... ai simplement demandé... de m'entraîner.

Même si j'étais très en colère contre mon fils, le voir pleurer me déchirais le cœur. Je le pris dans mes bras et le berçais jusqu'à ce qu'il se calme. Je lui embrassais le haut de sa tête de temps en temps pour lui montrer que je ne lui en voulais pas. Environ cinq minutes plus tard, il se calma.

-Je ne t'en veux pas, commençais-je. Mais c'est vrai que quand j'ai lu la lettre, je me suis sentie trahi. Tu ne m'as rien dit et tu as préféré en parler à ton oncle. Mais c'est surtout de te savoir loin de moi, ça me rends triste. Mais un jour ou l'autre je devrais te laisser aller. Mon bébé grandit.

-Si tu ne veux pas que j'y aille, je comprendrais, déclara-t-il en baissant sa tête. J'ai le droit d'être puni, après ce que j'ai fait.

Je soupirais. Depuis que j'avais reçu la lettre, j'avais mis les côtés positifs d'un côté et négatifs de l'autre. C'est vrai qu'il y avait beaucoup de négatifs comme : le logement, la distance avec Barcelone donc de la famille, on se verra moins, ... Je connaissais tout ça. A dire vrai, j'avais fait la même à mon père, sauf qu'il m'avait donné son autorisation. Mais maintenant, j'allais ressentir ce que mon père avait ressentis quand j'ai quitté la maison.

-Ils t'attendent à partir du 27 août. Je veux bien que tu partes mais à deux conditions.

-Tout ce que tu veux ! S'exclama-t-il en sautant dans tous les sens.

-Je veux que tu passes le plus de temps possible avec nous parce que tu vas énormément nous manquer et que tu annonces toi même à tout le monde ton entrée au Real Madrid junior, répondis-je en essayant de ne pas pleurer.

Mon fils avait dû le remarquer car il me prit dans ses bras. Je le serrais le plus fort possible. Nous nous écartâmes quand j'entendis les Bleus entrer dans la salle. J'essuyais rapidement les larmes et embrassais une dernière fois mon fils avant de monter dans ma chambre. Je pris mon portable et envoyais un message à Zinédine Zidane: « C'est d'accord, je vous l'emmène le 27. Bises ».

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