Chapitre 26: Réunion avec l'équipe

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Arrivée devant la porte de mon père, j'entrais sans toquer. Il avait l'habitude. Il me tendit une pile de papiers que nous devions donner aux joueurs et il prit une enveloppe remplie de clefs. Nous sortions de son bureau pour nous diriger vers la salle où les footballeurs se trouvaient. Quand on entra les joueurs se turent. Mon père commença à faire son petit discours :

-Bonjour à tout le monde. Je suis content de vous revoir, et pour ceux qui ne m'ont jamais eu, je suis content de vous accueillir à Clairefontaine. Si je vous ai sélectionné, c'est que vous êtes un bon élément pour mener cette équipe à la victoire. J'espère que je n'ai pas fait de mauvais choix et que j'ai sélectionné des gagnants. Les entraînements commenceront demain matin à 10h30. Ma fille va vous les distribuer. D'ailleurs, présente-toi Adriana.

-Comme vient de le dire mon père, je m'appelle Adriana. J'ai 30 ans et depuis 11 ans, je suis la capitaine de l'Équipe de France féminine. Mais pour vous, je serais l'adjoint du sélectionneur, donc de mon père. Si vous avez des questions ou autres, venez me voir. Par contre, je vous dis clairement, ce n'est pas parce que je suis une fille que je vais y aller tranquillement avec vous. Ce n'est pas pour rien que mon équipe a gagné quatre Coupes du Monde d'affilé et deux Euros, et il y aurait pu avoir le troisième si je n'avais pas été blessée. Compris ?

-Oui madame, dirent-ils en chœur.

-Et aussi, pas de madame, ça me fait vieillir. Appelez moi Adriana, Ana, Adrian, ... Mais pas madame.

-Bien, intervint mon père. Nous allons vous appeler un par un, par ordre alphabétique et on vous donnera votre emploi du temps et la clef de votre chambre.

Nous commençâmes à appeler les noms et à chaque fois, je donnais un emploi du temps et une clef. Une fois que toutes les clefs et les emplois du temps furent distribués, nous commençâmes à expliquer leurs journées :

-Vous commencez avec un petit déjeuner entre 7h30 et 8h45h, commençais-je. Si vous ratez cet intervalle de temps là, ne cherchez pas à aller gratter de la nourriture à la cuisine car j'ai ordonné aux cuisiniers de ne rien vous servir. Et si vous n'êtes pas contents et bah tant pis. Vous enchaînez avec l'heure avec le kiné ou l'ostéo. Vos passages sont inscrits sur votre emploi du temps. Et je ne veux pas de retard ou entendre de plaintes par les soigneurs. Ensuite, vous...

Alors que j'allais continuer mes explications, j'entendis des pleurs. Je sortis le baby-phone de ma poche et l'éteignis. Je demandais la permission à mon père pour y aller et il acquiesça. Je m'éclipsais devant le regard interrogateur du ¾ des joueurs. Seuls Patrice, Paul, Antoine comprenaient. Je courrais en direction de la chambre et au bout d'une minute, j'arrivais. J'ouvris la porte et me dirigeais vers le berceau. Regardant l'heure, je vis qu'il était presque 12h. Je décidais de la nourrir. Et elle se calma instinctivement. Je la changeais également avant de sortir de la chambre avec elle dans mes bras. Je retournais dans la salle et vis que mon père n'avait pas terminé le briefing.

-Les entraînements se termineront vers 18h-18h30 et après vous pourrez faire ce que vous voulez, déclara mon père.

-En ce qui concerne vos uniformes, vous trouverez tout dans votre chambre. Vêtements et aussi vos crampons. Chaque vêtement correspond à un match. C'est indiqué dessus. Hugo, tu passeras au bureau de Didier pour ton brassard. Des questions ?

-Les familles viennent quand ? Demanda Dimitri Payet.

-Le week-end sauf si vous jouez un samedi ou un dimanche, on se mettra d'accord sur des jours avec mon père. Ah aussi, je viens de me souvenir, mais, la FFF souhaiterait filmer le quotidien des joueurs dans une journée, individuellement. Évidemment, si vous êtes assez bien classés dans l'Euro. Alors faites de votre mieux.

-Si vous n'avez plus de question, vous pouvez y aller, intervint mon père.

Je vis les anciens commencer à partir sans même lancer un regard aux nouveaux. « Et ils veulent gagner l'Euro comme ça », pensais-je énervée. Je marchais en direction de la porte et la bloquais. Les joueurs ne comprenaient pas ce qui se passait.

-Vous êtes sûrs que vous voulez gagner l'Euro 2016 ? demandais-je en essayant de garder mon calme.

-Bah ouais, répondit un des joueurs.

-Je pense le contraire. Pour gagner il faut une équipe qui s'entend et où il y a une bonne cohésion.

-C'est ce qu'on a, non ? Déclara Olivier Giroud.

-Depuis quand on abandonne les jeunes. Vous avez aussi été jeunes, non ? Vous avais été contents que l'on vous accueille à Clairefontaine et que l'on vous intègre bien. Alors faites pareil avec eux. Vous savez quoi ! Vous ne sortirez pas tant que vous n'aurez pas fait connaissance avec les nouveaux. Je vous donne une heure. Tu viens pa'.

Nous sortîmes en laissant en galère les joueurs. Je fermais la porte derrière nous et nous allâmes faire nos affaires. 

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