Celui qui me fait vivre...

Chapitre 83: Un défilé?

Je me réveillais le lendemain matin du lendemain (deux jours plus tard quoi!) très fatiguée. Antoine avait invité certains de ses coéquipiers à la maison pour fêter sa nomination. On avait fait la fête jusque tard dans la nuit mais pas trop non plus à cause des enfants. Je me tournais de l'autre côté du lit pour essayer de trouver Antoine mais la place était vide. Je pris mon téléphone et regardais l'heure : 11h. Je me réveillais rapidement car j'avais rendez-vous avec Eric à 12h30. En me rendant dans la cuisine, je remarquais que j'avais trois messages. Je décidais de préparer la nourriture et d'aller réveiller les enfants avant de les regarder. Côme, Diego et Brena se réveillèrent rapidement mais Evita et Mia avaient eu plus de mal. Ils prirent leur petit-déjeuner pendant que je buvais mon café. Je décidais enfin de regarder mes messages. Le premier était de Lionel et il disait « Félicitations :) ». Le deuxième était de Neymar et disait la même chose. Le dernier était de Dimitri. Son message était un peu plus explicatif. « Tellement content pour ta nomination grande sœur ». « Quelle nomination ? », pensais-je. Je suis complètement perdue. Je laissais le sujet de coté car il fallait que j'aille m'habiller sinon j'allais être en retard à mon rendez-vous avec mon manager. Je montais rapidement dans ma chambre. Je mis un jean blanc, un col roulé noir et un gilet rouge. Je mis mes bottes UGGs et descendis.

Au moment où je terminais de mettre mes chaussures, mon téléphone sonna. Eric m'avait envoyé un message pour dire qu'il m'attendait dehors. J'embrassais les enfants un par un et les laissais à la garde de Natalia. Je montais rapidement dans la voiture et nous partîmes je ne sais où. Il n'avait pas voulu me le dire. La seule chose qu'il avait dit était « c'est quelque chose de ouf tu verras ». Pendant le trajet, je reçus d'autres messages de joueurs et membres de ma famille qui me félicitaient encore.

-Eric, tu peux m'expliquer pourquoi tout le monde me félicite depuis que je me suis levée. A ce que je sache, je ne suis pas de nouveau enceinte.

-Tu n'as pas regardé internet ce matin.

-Non, je n'ai pas eu le temps, je me suis levée très tard, expliquais-je.

-Mets la 3G sur ton téléphone et marque sur internet Adriana Deschamps. Tu verras par toi même.

Je m'exécutais et ce que je vis me mit sur le cul. Je faisais partie des 10 nominés pour l'entraîneur de l'année d'une équipe masculine. Je crois, non je suis sûre, que c'est la première fois qu'une femme est nominée dans cette catégorie. Je vis également mon père, Zinédine Zidane, Diego Simeone et Luis Enrique, ainsi que d'autres que je connaissais que de nom.

-Comment je peux être avec eux ? Je ne suis même pas entraîneur à part entière.

-Je ne sais pas ma belle. Je ne suis pas celui qui choisit. Mais il faut avouer que tu as fait une très bonne année avec ton père. Menez les bleus jusqu'en finale n'était pas chose facile.

-Mais on n'a pas gagné.

-Presque. Allez, ne pense plus à ça.

-Tu as raison. Trop de mauvais souvenirs. Je vais envoyer un message à mon père pour le féliciter.

-D'accord.

Je sortis mon téléphone et tapais : Bonjour papa. Comment vas-tu ? Merci mais toi aussi félicitations, tu as été nominé. J'espère que tu seras pris. Tu le mérites plus que moi. Les deux Deschamps en compétition dans la même catégorie, ça fait bizarre. Je t'appelle ce soir. Je t'aime. Bonjour au reste de la famille. Bises.

A peine avais-je envoyé le message, Eric se gara dans le parking souterrain d'un hôtel du centre de Madrid. Un homme vint m'ouvrir la porte. Je le remerciais et suivis Eric. Dans l'ascenseur, il appuya sur le bouton du 20ème étage. Arrivé à destination, il me conduisit devant la porte d'une des suites de l'hôtel. Il toqua et une dame d'une quarantaine d'année nous ouvrit.

-Bonjour Eric, bonjour Mme Griezmann. Je suis enchantée de faire votre connaissance. Je m'appelle Linda Cozeni. Je suis la représentante de Victoria's Secret en France.

Je me tournais vers mon manager avec un regard noir. C'est la troisième fois qu'il organisait quelque chose comme ça sans m'en parler.

-Laisse-lui le temps de t'expliquer tout et après tu pourras me tuer si tu veux.

-Te tuer non, c'est pas assez. Peut être te virer, ça serait bien ça, non ?

-Je te jure Adi. C'est une énorme opportunité. Ce n'est pas la première fois qu'ils te veulent. A chaque fois, je refusais pour toi. Je n'aurais pas accepté si ce n'était pas une bonne opportunité. Crois-moi !

-D'accord. Expliquez-moi alors.

-Le PDG de Victoria's Secret est très intéressé par vous depuis plusieurs années, commença Linda. Il vous a vu jouer au foot deux ou trois ans après votre entrée dans l'équipe de France féminine. Il a tout de suite voulu que vous défiliez pour sa marque, mais chaque année, notre demande a été rejetée.

-Je ne suis pas modèle. Je n'aime pas montrer mon corps. Rien que d'être en maillot de bain, je me sens complexée. Je n'aime pas savoir que des centaines de paires de yeux défilent sur mon corps et me regardent comme un bout de viande. Voilà pourquoi.

-Je sais mais votre corps est magnifique. C'est ce que nous recherchons. Vous êtes à la fois fine et musclée. Vous êtes entre 1m75 et 1m80 pour environ 65kg. Vous avez des formes où vous devez en avoir et vous ne devriez pas avoir honte de ça. Même après plusieurs accouchements, vous êtes parfaite.

-C'est mon côté latino, dis-je en rigolant.

-Si vous acceptez, votre salaire sera de 100 000€ et on vous promet de mettre des dessous qui camouflent assez votre corps. Alors, vous acceptez ou on devra tenter notre chance encore l'année prochaine ?

-Je ne pense pas accepter. Allez aux États-Unis en laissant seuls mes enfants et mon mari, je ne suis pas sûre. Pas qu'il ne sache pas s'occuper d'eux mais voilà.

-Vous n'êtes pas au courant ? Demanda-t-elle étonnée.

-Au courant de quoi ? Depuis ce matin, je ne suis au courant de rien.

-Le défilé aura lieu pour la première fois à Paris.

-C'est vrai ?

-Oui. Je pense que le PDG était tellement désespéré de vous avoir qu'il a fait déplacer le défilé en France.

-Vous pouvez me laisser quelques minutes pour réfléchir, s'il vous plaît ?

-Linda et moi allons nous chercher un café. On te laisse tranquille. On revient dans dix minutes d'accord ?

J'acquiesçais avant qu'ils ne sortent de la suite. Je pris mon téléphone et appelais la seule personne qui je savais allait m'aider. Après plusieurs sonneries, elle décrocha.

-Bonjour papa. Je ne te dérange pas.

-Bien sûr que non ma chérie. Alors que veux-tu à ton vieux père ?

-J'ai besoin d'un conseil.

-Je t'écoute.

Je lui expliquais tout de A à Z. Il m'écouta en silence jusqu'à ce que j'ai terminé. Il savait que mon corps était un sujet sensible.

-Ma chérie, ne te préoccupe pas comme ça. Tu fais comme tu le sens. Tu ne veux pas, on ne va pas te forcer. Tu refuses depuis plusieurs années, tu peux encore le faire. Mais dis-toi que si le défilé est à Paris, c'est que le gars veut vraiment te voir défiler pour sa marque. En plus, je le comprends, tu es une femme magnifique.

-Même pour 31 ans ? Demandais-je en rigolant.

-Tu ne les fais pas. Tu fais 25 ans, je te l'ai déjà dis plusieurs fois.

-Tu es tellement gentil papa. Allez, je vais te laisser, j'ai assez abusé de ta gentillesse. Je t'appelle demain. Bisous et encore félicitations pour ta nomination.

-Bisous, je t'aime et toi aussi.

Je raccrochais. Je réfléchissais encore quelques moments avant de prendre ma décision. Au même moment, j'entendis la porte d'entrée de la suite s'ouvrir. Linda et Eric rentraient. Je les regardais droit dans les yeux avant de dire :

-J'accepte.

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