Celui qui me fait vivre...

Chapitre 78: Atletico vs U.D Tacuense

Nous étions retournés à Madrid le jour d'après le match. Les « au revoir » avaient encore été émouvants. Nous allions nous revoir maintenant le 8 novembre. Nous avions pris un vol Amsterdam-Madrid et à peine arrivée, je devais aller à l'entraînement car le jour d'après, j'avais un match avec l'Atletico de Madrid contre l'U.D Tacuense. Beaucoup de personnes l'attendaient car c'était mon premier match depuis mon malaise.

D'ailleurs, le match arriva plus vite que je l'avais imaginé. Antoine m'avait accompagné au stade. Il m'annonça pendant le trajet que certains de ses coéquipiers ainsi que Diego Simeone allaient venir voir le match. Il aurait mieux fallu qui ne me le dise pas car ça m'avait stressé plus qu'autre chose. De plus, pîle au milieu du match, l'entraîneur français Olivier Echouafni devait annoncer la liste des 23 pour le match France-Angleterre le 21 octobre prochain. J'avais fait promettre à Antoine de ne pas me dire si j'avais été sélectionnée ou non. Je voulais attendre la fin du match. Depuis mon carton rouge contre le Brésil, je n'étais pas certaine d'être reprise dans l'équipe surtout qu'elles s'étaient débrouillées sans moi contre l'Albanie.

J'étais actuellement dans les vestiaires en train d'essayer de ne pas stresser. Les autres vaquaient à leur occupation. J'avais reçu un message des enfants. Ils ne pouvaient pas venir car ils étaient à l'école. Mais dans tous les cas, leur message m'avait calmé. Le coach nous annonça qu'on devait se préparer. On alla en direction des couloirs et je pris la main du petit garçon qui devait m'accompagner sur le terrain. L'arbitre avança et nous suivîmes. Je sortis la dernière et on alla se mettre en ligne. Les deux hymnes résonnèrent et pendant le nôtre, j'en profitais pour essayer de trouver Antoine. Quand je le remarquais, il était accompagné de Koke, Kevin, Diego et Fernando Torres. Ils me saluèrent et je souriais comme réponse. A la fin de l'hymne, nous allâmes saluer l'arbitre et les joueuses d'adverses. J'échangeais ensuite le fanion avec l'autre capitaine et le match commença.

Je peux vous assurer que même si j'étais stressée, j'étais en feu pour une matinée. Pour une fois, j'étais réveillée et d'ailleurs, je pense que les gens l'avait remarqué. Marquer cinq buts en un match, je crois que c'était du jamais vu. J'avais marqué à la 4ème, la 19ème, 56ème, 58ème et 88ème minute. Comme célébration, je fis le « Hotline Bling » en direction d'Antoine. Les coéquipiers de mon mari le taquinèrent quand ils virent que je reproduisais sa célébration. Deux autres buts furent marqués par Sonia Bermdez. L'arbitre siffla la fin du match.

Les filles commencèrent à se diriger vers les vestiaires. Le coach m'annonça que des journalistes voulaient m'interviewer. Comme j'étais assez fatiguée, je lui demandais d'en choisir seulement un. Il acquiesça avant de se diriger vers eux et d'en garder qu'un seul. Il me fit signe d'avancer et je saluais le journaliste. Il s'agissait d'une jeune journaliste qui avait l'air paniquée.

-Bonjour Adriana Des...Griez... Je sais pas comment vous appelez. Excusez-moi, je suis un peu stressée. C'est mon premier jour et en plus j'interviewe mon idole. Je suis désolée.

-Tu peux me tutoyer et ne t'inquiète pas, je ne vais pas te manger. Tu peux m'appeler comme tu veux mais quand c'est le foot, je préfère Adriana Deschamps.

-Comment vous sentez-vous après avoir marqué ces cinq buts ?

-Je me sens apaisée. J'étais très stressée de revenir sur la terrain après mon malaise l'autre jour mais au final, ça c'est plutôt bien passé.

-Nous avons pu remarquer votre mari, Diego Simeone et certains de ses coéquipiers. Étiez-vous au courant qu'ils allaient venir ?

-Il m'a prévenu dans la voiture. Et de savoir qu'ils allaient être là m'a également beaucoup paniqué. Jouer devant de grands joueurs est toujours intense.

-Mais vous êtes une grande joueuse !

-C'est gentille, dis-je en souriant. Mais il y a toujours plus fort que soit. On a tous des rivaux. Pour Lionel par exemple, il y a des joueurs comme Cristiano, Suarez, ou même Antoine. Pour moi, j'ai Carli Lloyd, Martha, Amandine Henry,... D'ailleurs, Amandine est prête pour prendre ma relève avec Eugénie.

-En parlant de vos coéquipières françaises, avez-vous eu connaissance de la liste des 23 ?

-Non, j'ai persuadé Antoine pour qu'il ne me le dise pas pendant la mi-temps. Alors non, je ne sais pas. Et en même temps j'ai peur de ne pas être retenue surtout après mon carton rouge contre le Brésil.

-Voulez-vous que je vous l'annonce ou non ?

-Ne faisons pas durer le suspense, déclarais-je en rigolant.

-Vous êtes prise et de nouveau capitaine.

Je soufflais de soulagement.

-Félicitations !

-Merci.

-Dernière question. Que comptez-vous faire dans l'avenir ?

-Je ne sais pas trop. J'ai un emploi du temps pas mal chargé en ce moment. Je fais les entraînements avec les garçons mais aussi avec les filles, j'ai pleins de matches, il faut aussi que je m'occupe de mes enfants, j'ai des contrats publicitaires et j'en passe. Je n'ai plus un moment à moi.

-Merci d'avoir répondu à mes questions. Ce fût un honneur de vous rencontrer.

-C'est moi qui vous remercie. A la prochaine.

Je partis en direction des vestiaires. Je me dépêchais d'aller dans les douches et en profitais pour me décontracter. Je me changeais et une fois fini, sortis pour aller chercher mon mari. Il m'attendait avec ses amis. Je les saluais et ils me félicitèrent pour la victoire du match. Je les invitais à la maison pour un barbecue et ils acceptèrent. Je me précipitais pour rentrer car la match m'avait affamé. 

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