Celui qui me fait vivre...

Chapitre 64: Reprise à Clairefontaine

-Re-bonjour Clairefontaine, murmurais-je.

Je me trouvais en face de Clairefontaine. Aujourd'hui avait lieu la réunion des filles sélectionnées pour les matches. J'avais ma valise dans la main et avec l'autre, je saluais les journalistes qui étaient là pour notre arrivée. J'entrais dans le château et commençais à saluer certaines des filles qui étaient déjà arrivées. Je me dirigeais ensuite vers les membres du staff et le nouvel entraîneur. Ce dernier me parla pendant plusieurs minutes avant de me donner la clef de ma chambre et mon brassard de capitaine. Je pris ma valise et la montais en haut. J'arrivais devant ma porte. On pouvait la reconnaître de loin, il y avait un grand sticker de ma personne dessus.

Une fois dans ma chambre, j'appelais tout de suite Antoine et les enfants. Les au revoir avaient été déchirants. Mes enfants avaient pleuré un par un en disant qu'il voulait venir avec moi. Même Diego qui avait l'habitude qu'on le laisse seul, ne voulait pas me quitter. Certes il restait avec Antoine, mais une mère ce n'est pas pareil. Je leur promis que je revenais le 17. De toute façon, je n'avais pas le choix, Antoine voulait que j'aille voir son match. Je leur fis de gros bisous et raccrochais.

A 12h, je descendis pour aller manger. En même temps, j'avais faim mais parce que j'étais contrariée, je ne voulais pas manger. Mais je me forçais néanmoins pour ne pas faire une mauvaise impression au nouvel entraîneur. Une fois le déjeuner de passé, Olivier nous convoqua dans le grand salon. Je pris place sur une des chaises qui se trouvait entre Amandine Henry et Eugénie Le Sommer. Olivier entra quelques secondes après nous.

-Bonjour à toutes, dans ce magnifique endroit. Je voulais tout d'abord remercier le président de la Fifa de sa confiance dans cette tâche, dans cette magnifique tâche. C'est vraiment une fierté, un honneur et un privilège, d'être ici, avec cette équipe, avec ce groupe là. Je dis bien avec cette équipe, avec ce groupe. En tout cas, aujourd'hui, quand je vois cette équipe, je me dis, elle a vraiment de beaux jours, on a de belles choses à faire. Ma deuxième pensée, elle va à Philippe Bergeroo, parce que Philippe a fait un travail formidable, depuis un certain nombres d'années. J'ai une grande pensée pour lui aujourd'hui. Il a fait parti de mes entraîneurs, de mes formateurs aussi, à une certaine époque. Et j'ai aussi beaucoup de respects pour ce monsieur. Car il incarne aussi des valeurs. Quand on vient à un rassemblement de l'équipe de France, c'est ce qu'on va dire de plus grand, de plus fort, de plus haut. Vous venez toutes de clubs différents, je ne vais pas citer vos clubs, mais si vous êtes là, c'est que quelque part, vous avez le talent. Par contre, en équipe de France, on a qu'une seule chose en tête.

Il se tourna vers la table derrière lui et prit un maillot de l'équipe de France.

-Ce maillot, à chaque fois que vous allez mettre ce maillot, il doit y avoir quelque chose qui va se passer. C'est pas n'importe quel maillot, vous avez de grandes responsabilités les filles. Très grandes. J'en ai aussi. Le président m'a donné une mission, vous aussi. Le rectangle vert, que ce soit chez les filles, ou les garçons, c'est la même chose. On a les mêmes objectifs, les mêmes idées, et le même cadre de travail. Alors j'espère qu'avec ça, nous gagnerons. Maintenant, je vais laisser la parole au capitaine, qui a fait son retour, Adriana Desch... Griezmann.

Je lâchais un petit rire avant de me lever sous les applaudissements des filles. Elles étaient toujours dans l'abus. Je me plaçais devant elles et commençais :

-Je suis tellement ravie d'être de retour parmi vous, après ces longs mois d'absence. Je préviens tout le monde. Ce n'est pas parce que je suis mariée qu'il faut m'appeler Griezmann. Je serais une Deschamps jusqu'à la fin. Pour ceux qui viennent juste d'entrer dans la sélection, n'écoutez pas les anciennes. Je suis très gentille. Certes, je suis sévère également. Je veux que les choses soient bien faites mais je sais également m'amuser quand il le faut. Ce n'est pas parce que je suis vieille que je ne sais pas m'éclater. Si vous avez des problèmes, je suis également psychologue pendant mes heures perdues. Alors venez me voir et je vous écouterais volontiers car si vous n'êtes pas à fond dans le jeu, vous contaminez le reste de l'équipe avec vos ondes négatives. Les nouvelles, ou même les anciennes, si vous avez besoin de conseils sur certaines techniques ou autres, je serais ravie de vous répondre ainsi que Mr Echouafni. Et surtout, le point sur lequel je veux appuyer, évitez à tout prix les blessures. Surtout aux jambes. Les poignets, épaules...On s'en fou. Échauffez vous bien et évitez les croches-pattes des joueuses adverses. Je crois que j'ai tout dit. J'espère que je ne vous ai pas dégoûté pour la suite. Et félicitations aux nouvelles arrivantes.

Les filles claquèrent de nouveau des mains. L'entraîneur nous annonça qu'à 15h, nous avions la photo officielle à faire et à 17h, le premier entraînement. Je remontais dans ma chambre et fis une mini-sieste de trente minutes avant de m'habiller de ma tenue officielle. J'ajoutais mon brassard sur mon bras gauche. Je descendis les escaliers et me dirigeais vers les jardins de Clairefontaine. Le ¾ des autres filles étaient déjà là et un photographe commençait à nous mettre en place. J'étais dans la deuxième ligne, juste derrière l'entraîneur et son staff. Une fois tout prêt, le photographe commença à compter.

-Trois...Deux...Un...Cheese !

Quel plaisir de rentrer à la maison !

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