Chapitre 45: La finale (2ème partie)

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-Certo. Até logo (D'accord. A tout à l'heure.)

Je sortis des vestiaires au même moment que les Bleus. Ils se dirigèrent vers moi et me prirent dans leur bras pour un câlin collectif. Je leur demandais en quel honneur j'avais le droit à ça et ils répondirent qu'ils voulaient ma force avec eux. Alors j'acceptais leur câlin. Ils retournèrent sur le terrain et le match reprit. A la 58ème minute, nous fîmes entrer Kingsley à la place de Dimitri. Plusieurs occasions eurent lieu mais aucun ballon n'entra dans les cages. A la 79ème minute, nous changeâmes Giroud pour Gignac. Les gars devenaient de plus en plus fatigués. Entre temps, Cristiano était revenu et encourageait les membres de son équipe. A la 92ème minute, Gignac eut une occasion de marquer mais la balle rencontra le poteau. J'avais crié de frustration et les gars sur le banc m'avait regardé bizarrement. L'arbitre siffla la fin du match. Les Bleus vinrent dans notre direction. On leur tendit des bouteilles d'eau, des serviettes remplies de glaçons pour ceux qui avaient des douleurs,... Les kinés firent des massages rapides aux jambes des joueurs car la match allait s'attarder. Deux minutes avant la reprise du match, mon père regroupa l'équipe. Ils se mirent en rond et mon père leur expliqua la méthode qu'ils allaient utiliser.

-Allez les gars ! Je sais que vous êtes fatigués mais n'abandonnez pas. On y est presque et je sais que vous pouvez le faire. Encore trente minutes de jeux et au pire après les tirs au but. Après vous serez libres comme l'air. Alors tenez encore et gardez des forces pour lever la Coupe. Alors, qui sont les meilleurs ? Criais-je.

-Les Bleus !

Les joueurs retournèrent sur le terrain après m'avoir tchéqué. Les quinze premières minutes passèrent mais toujours rien. Les Bleus revinrent. Ils étaient KO. Mais mon père essaya de les rebooster le mieux qu'il pouvait. Après un repos de quelques minutes, ils repartirent. A la 107ème, l'arbitre sanctionna une faute sur Koscienly alors que c'était Eder qui avait touché le ballon de sa main.

-Mais t'es aveugle l'arbitre ou quoi ? C'est le portos qui a touché pas Laurent ! Achète toi des lunettes. Merde ! Criais-je.

-Calme-toi Adriana, essaya de me calmer mon père, en mettant sa main sur l'épaule.

-Comment tu veux que je me calme alors que l'arbitre ne sait pas arbitrer.

Un des portugais vint tirer le coup franc mais heureusement, Hugo réussit à le dégager. Mais point négatif, sa cuisse était entrée en plein dans le poteau et je voyais qu'il était blessé. Malheureusement, la balle n'était pas sortie donc on ne pouvait pas faire entrer les médecins. Et les portugais en profitèrent. Eder trouva une faille dans la défense et tira. Et marqua au grand damne des Bleus. Quand la balle entra dans la cage, mes jambes se coupèrent. Je tombais comme une merde par terre. Je ne sentais plus mes jambes. Mon monde s'était écroulé. Pendant que les portugais sautaient de joie dans tous les sens, je sentis deux personnes venir m'aider à me relever et à m'installer sur le banc. Je n'avais pas remarqué que je pleurais avant que Benoît ne me prenne dans ses bras. Olivier était aussi à mes côtés et essayais aussi de me calmer. Jusqu'à la fin du match, je restais dans les bras de Benoit. J'étais dans un autre monde. On m'a toujours dit de ne pas baisser les bras avant la fin mais là, c'était trop compliqué. Je n'entendis même pas le coup de sifflet final. Benoît se décala de moi et essuya mes larmes.

-Redresse la tête. L'équipe a besoin de toi. S'ils te voient abattus, ils vont craquer aussi.

J'acquiesçais avant d'essuyer mes larmes et de me foutre des baffes pour me calmer. Je me dirigeais en premier vers mon père et le prit dans mes bras avant de lui murmurer : « La prochaine fois sera la bonne, ne t'inquiète pas ». Il hocha tristement la tête avant de se diriger vers les journalistes. Je commençais à me diriger vers les joueurs. Certains des joueurs avaient les larmes aux yeux comme mon cher Paul, d'autres pleuraient littéralement comme mon petit frère Dimitri, certains essayaient de consoler leur camarade autant qu'ils le pouvaient, Antoine et Eliaquim par exemple, ou d'autres étaient carrément par terre, fatigués ou attristés par le résultat. Je me dirigeais en premier vers Dimitri. Le voir pleurer était quelque chose d'indescriptible. On voit les joueurs comme des héros et là, ils sont effondrés. Je le pris dans mes bras et il s'y réfugia volontiers. Il sanglota pendant plusieurs minutes avant qu'il ne se calme. Entre temps, d'autres joueurs s'étaient rajoutés à notre câlin comme Laurent, Paul, Olivier, Benoît, Patrice et Hugo. Ils préférèrent garder le silence pendant que je leur parlais gentiment pour les consoler. Je demandais également des nouvelles de la cuisse de Hugo. Il s'était bien mangé le poteau. Il me répondit que ça lui lançait mais rien de grave. Je vis ensuite Antoine se diriger vers moi. Il me prit brusquement dans ses bras et me serra fort. Je plaçais une de mes mains dans son dos et une dans au niveau de sa nuque et le serrais à mon tour. Je pensais qu'il allait pleurer mais je me souvins de ce qu'il m'avait dit la veille. « Si nous perdons, je ne pleurais pas. J'ai déjà versé trop de larmes avec la Coupe du Monde en 2014 et la Ligue des Champions». Il se décala et mit son front sur le mien. Il avait les yeux humides mais il était fort.

-Merci de nous avoir mené aussi loin. Certes on a pas gagné mais tu as été d'une grande aide pour le morale des troupes. Je t'aime tellement.

-Je t'aime aussi, dis-je en l'embrassant rapidement.

Ma tournée de câlins dura encore longtemps avant que les joueurs français n'aillent serrer la main des portugais. Ils montèrent ensuite chercher leur médaille d'argent et ils redescendirent. Ils avaient encore les larmes aux yeux. Je recherchais de nouveau Antoine du regard et le vis assis sur la glacière, son regard dégoûté sur la médaille. Je plaçais mon bras sur ses épaules et plaçais un baiser sur sa tempe. Il me sourit tristement, me mit sa médaille autour du cou avant de prendre ma main libre et de l'embrasser. Après quelques secondes, il se leva et me dit :

-Je vais saluer les supporters. Je reviens.

L'équipe française alla saluer le public qui les acclamait en les applaudissant. Même si nous avions perdu, voir le peuple français comme ça, me donnait du baume au cœur. Toujours là pour soutenir leurs joueurs malgré la défaite. Après environ cinq minutes, ils sortirent du terrain en direction des vestiaires. Je les suivis en esquivant les journalistes. Quand j'entrais dans la salle, le silence régnait. Les joueurs étaient chacun de leur côté, déprimés.

-Allez les gars, je sais que c'est difficile, commençais-je, mais ne vous morfondez pas sur votre sort. Je veux qu'une fois sorti des vestiaires, vous aillez la tête haute devant les supporters mais surtout votre famille. J'ai vu certaines femmes pleurer et elles ont besoin d'être réconfortées. Mais soyez sûrs d'une chose, vous nous avez fait rêver jusqu'au bout et je suis tellement honorée d'avoir été votre coach bis. Merci énormément.

-Merci à toi. Tu as été le meilleur entraîneur que nous avons eu, après Didier bien sûr. Tu nous as appris des techniques que, personnellement, je ne connaissais pas ou auxquelles j'avais des difficultés. Tu nous as même donné des conseils pour mieux simuler nos blessures et même ça, ça marche vraiment, déclara Olivier en rigolant suivis par le reste de l'équipe. Tu as été le rayon de soleil de l'équipe et tu nous as poussé à donner encore plus que ce que nous avions. Merci beaucoup Ana.

Ce petit discours d'Olivier m'avait ému. Et encore plus quand je vis le reste de l'équipe acquiescer.

-Je vous adore tellement les gars, dis-je.

-Nous aussi Adriana, intervint Paul.

-Allez, changez vous ! Vous avez trente minutes pour vous changer et parler avec votre famille. On se rejoint au car après. D'accord ? S'exclama mon père.

Ils hochèrent leur tête avant de commencer à se déshabiller. J'en profitais pour sortir aller voir la famille d'Antoine et la mienne. Mes enfants étaient en pleurs ainsi que Dylan et Théo. Les parents d'Antoine et ma mère avaient les larmes aux yeux mais faisaient tout pour rester forts. La seule qui était normale était Mia. Les jumeaux et Evita se jetèrent sur moi en pleurant. J'essayais de les consoler mais rien n'y faisait.

-Il ne faut pas pleurer, dis-je. Ils ont fait un magnifique match. Il ne faut pas qu'ils vous voient pleurer parce que ça va les rendre encore plus triste. Alors essuyez vos larmes et quand ils sortiront, vous leur direz qu'ils ont été fantastiques, d'accord ?

Ils acquiescèrent avant d'essuyer leurs larmes. Dix minutes plus tard, Antoine commença à sortir avec le reste de l'équipe. Toutes les personnes présentes, femmes, familles et enfants des footballeurs, applaudirent. Certains Bleus eurent les larmes aux yeux et chaque footballeur se dirigea vers sa famille. Mes enfants sautèrent sur Antoine qui les rattrapa dans ses bras. Il les serra très fort et il ne voulait plus les lâcher. Il se dirigea ensuite vers ses parents, son frère et sa sœur et les prit dans ses bras. Il étreignit ensuite mon frère et ma mère avant de prendre Mia dans ses bras. Il avait les larmes aux yeux mais essayait de ne pas craquer. Du moins devant les enfants.

Après 20 minutes à parler tous ensemble, Didier appela l'équipe pour retourner au car. Je laissais les enfants avec ma mère car demain nous avions rendez vous avec le président et je ne voulais pas qu'ils viennent. Je n'aime pas qu'ils soient médiatisés. Nous dîmes nos au-revoir à la famille et nous partîmes. Une fois dans le car, nous partions direction l'hôtel, mais l'ambiance dans le car n'était pas la même qu'à la fin des autres matches.  

Merci de voté et commenté. Chapitre plus long que les précédents. J'espère qu'il vous plaît :) Bigbang93

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