-Mãe , mãe , mãe ! (maman) Cria mon fils Côme en entrant dans le salon. Il rentrait de l'école.
-Parle français Côme, sinon je ne te réponds plus.
Il baissa sa tête et murmura quelque chose mais je compris rien du tout. Je me mis à sa hauteur et lui relevais le visage.
-Tu ne dois pas avoir peur de parler avec les autres. Ce n'est pas parce que tu parles une autre langue que tu es protégé. Regarde grand-mère Isabelle, elle parle bien portugais. Comment feras-tu si un jour tu rencontres quelqu'un qui parle la même langue ?
Côme voulut rebaisser sa tête mais je la lui tiens avec mon doigt. Je fixais mon regard dans le sien.
-Je sais que je te demande beaucoup mon chéri mais je fais ça pour ton bien. Tu pourras toujours parler cette langue avec moi, ton frère, Brena ou ta sœur, mais quand c'est quelqu'un qui parle français ou espagnol, parle la même langue qu'eux. Essaye pour moi, s'il te plaît.
-D'accord, dit-il en me prenant dans ses bras.
-Alors de quoi voulais-tu me parler ? Tu avais l'air surexcité.
-Je voulais savoir si papa a le Ballon d'Or.
-Je ne sais pas. Les résultats commencent qu'à 17h30. Ton père est partit chercher ton frère au stade et Brena et ta sœur à l'école.
-Je vais faire mes devoirs. Tu m'appelles quand ça débute. D'accord ?
-Promis, répondis-je avec un grand sourire.
Il monta rapidement dans sa chambre. Peu de temps après, j'entendis la porte d'entrée s'ouvrir.
-On est rentrés ! S'exclama Evita en entrant dans le salon et en me sautant dans les bras.
-Alors l'école ?
-Nul, annonça Brena en passant devant moi, direction les escaliers.
C'était devenu son mot préféré en français. Elle avait encore des difficultés en français mais elle avait fait beaucoup de progrès surtout grâce aux jumeaux. Ils lui apprenaient des gros mots, super ! Heureusement, pas que ça.
Diego m'embrassa la joue avant d'aller dans sa chambre, rejoindre son frère. Comme il le voyait de moins en moins, ils passaient le plus de temps possible ensemble. J'aimais quand ils faisaient ça. Ça montrait qu'ils étaient très proche et qu'ils seront toujours là l'un pour l'autre.
J'embrassais Antoine avant de prendre Evita dans les bras et de me diriger vers sa chambre. Je devais l'aider à faire ses devoirs. C'était pas des trucs compliqués : coloriage, découpage,... mais tout de même. C'était mon devoir de mère ^^. Après plusieurs moments, je regardais mon téléphone. Il était 17h25.
-Vivi, tu veux regarder avec nous si papa est le meilleur ou tu veux rester dans ta chambre ?
-Papa ! S'exclama-t-elle.
Je rigolais avant de lui prendre la main. Avant de descendre dans la salle à manger, j'allais toquer à la porte des jumeaux pour les prévenir que ça commençait dans cinq minutes. Ils sortirent de suite et coururent jusqu'en bas en prenant leur petite sœur. J'allais chercher Mia, qui avait besoin de manger. En arrivant en bas, je vis Antoine dans le canapé, devant la télé. Les jumeaux et Evita avaient pris place à côté de lui. Je donnais Mia à Antoine pendant que j'allais préparer le biberon de la petite dernière. 17H30 arriva rapidement. Le présentateur nous expliqua comment allait se dérouler la cérémonie. Les noms allaient être dévoilés dans un ordre décroissant, de la 30ème à la 11ème place jusqu'à 19h30, puis la 10ème à 6ème place jusqu'à 20h. Puis le grand gagnant sera désigné puis le reste des places.
Le présentateur commença en disant que 11 des 30 nominées n'ont eu aucun vote. J'espérais vraiment qu'aucun français ne fasse parti des onze. Deux minutes plus tard, il nous appris que 3 joueurs étaient ex-aequo à la 17ème place, et le premier nom était Toni Kroos, un allemand. Je n'allais pas vous cacher mais je ne le connaissais pas. Tout ce que je savais c'était qu'il jouait au Real Madrid. Dix minutes plus tard, le deuxième nom arriva : Luka Modric, également joueur du Real Madrid. Ayant le temps avant que les autres noms arrivent, je décidais d'aller préparer à manger. Je sortis du frigo le restant de pâtes de la veille, des nuggets et des œufs. Je sortis les poêles et préparais la nourriture.
Soudain, j'entendis des cris de joie dans la salle à manger. Je me précipitais dans la pièce et vis que le troisième nom était Dimitri. Mon petit frère était dans le classement. Je sautais de joie avant de prendre mon portable et de lui envoyer un message pour le féliciter. Je retournais dans la cuisine, toute contente, et continuais la cuisine. Quand le repas fût terminé, j'allais dresser la table dans le salon pour qu'on puisse suivre le show. Quand j'apportais les assiettes, on m'annonça qu'à la 16ème place, c'était Robert Lewandowski, puis deux joueurs à la 14ème place : Mon cher Paul et Arturo Vidal, un joueur chilien, puis Ibrahimovic à la 13ème place.
On s'installa à table et on mangea. Les enfants étaient contents que leurs oncles Paul et Dimitri soient dans le classement. Ils espéraient vraiment que leur père et Hugo le soient aussi. Alors qu'on entamait le plat, la 12ème place fût annoncée : Rul Patricio, le gardien portugais. Antoine avait essayé de le cacher, mais j'avais bien vu qu'il n'avait toujours pas digéré sa défaite contre le Portugal. A la 11ème place, Pierre-Emerick Aubameyang. Lui non plus, je ne le connaissais pas.
Alors que j'étais à la moitié du repas, je me souvins que je devais aller prendre mes médicaments pour mon souffle au cœur. J'allais les prendre dans la cuisine car, je ne voulais pas inquiéter ma famille. Quand je revins dans la pièce, les noms de la 9ème place étaient sortis : Buffon, le gardien italien, et Pepe, l'attaquant portugais. Quand tout le monde eut terminé son repas, je ramenais les assiettes dans la cuisine.
Alors que je venais juste de les mettre dans l'évier, une violente douleur traversa ma poitrine. Je n'en avais jamais eu d'aussi forte. Sur le coup, mes jambes m'avaient lâché. Pendant plusieurs secondes, je restais au sol, essayant de calmer la douleur. Finalement, elle passa. Je pris le dessert pour les enfants et deux clémentines pour ma personne et mon mari. Cependant, avant de retourner dans la salle, j'envoyais un message à Alice, « Je passe te voir demain. Grosse frayeur tout à l'heure. Je t'expliquerai », et retournais dans le salon. Deux autres noms avaient fait leur apparition mais je ne les connaissais ni d'Adam ni d'Eve.
Je remis mon attention sur la TV mais mon cerveau n'était pas là. Je pensais à la douleur qui était apparue quelques instants plus tôt. Et ça me faisait très peur.
-Maman, maman ! S'exclama Côme, qui me sortit de mes pensées. Il annonce le gagnant.
Cette fois, mon attention était bien sur la télé. Mais mon monde s'écroula quand j'entendis SON nom.
-Et le Ballon d'Or revient à... Cristiano Ronaldo.
Là, c'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. Antoine se leva rapidement de table et partit en direction de l'étage. Les enfants le suivaient du regard avant d'entendre la porte de la chambre claquer. Je donnais Mia à Diego et demandais aux jumeaux de surveiller leurs petites sœurs. A mon tour, je montais à l'étage et toquais à la porte. Aucune réponse. Je décidais donc d'entrer sans le consentement de mon mari. Je le trouvais avachi sur le lit, la tête enfoncée dans un des coussins. Je m'approchais de lui et m'assieds à ses côtés. Je posais une de mes mains sur son dos et la promenais sur toute la zone.
-Tu sais, c'est peut être la quatrième fois que tu perds face à lui, mais ce n'est pas la fin du monde. Tu es jeune et tu as du potentiel. Tu as encore plusieurs années pour le surpasser et je sais qu'un jour, ça sera le cas. Ne doute surtout pas de tes capacités parce que ce n'est pas ça le problème.
-Tu as raison. Désolé d'être parti de table comme ça, dit-il avant de m'embrasser. Mais j'en ai marre qu'il gagne toujours. Soit c'est lui, soit c'est Messi. C'est tellement... chiant.
-Je sais, je crois que les jeunes filles qui font du foot pensent la même chose quand elles me voient gagner des trophées chaque année. Mais je te donne... trois ans avant que tu ne les battes. Fais-moi confiance.
-Promis ?
-Promis. Allez viens, les enfants attendent.
On descendit de nouveau et on retrouva les enfants là où on les avait laissé. On regarda les résultats pour le reste du classement. Messi était deuxième, Antoine, juste derrière lui. Suarez était en quatrième position suivis par mon brésilien préféré, Neymar. Je pris mon portable et envoyais un message de félicitations à Lionel et Ney. Suite à cela, je rangeais la maison et montais rapidement dans mon lit pour avoir une bonne nuit de sommeil.
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