Pendant une journée, l'atmosphère avait été très froide entre nous deux. Les enfants l'avaient bien remarqué.
Pour cela, Antoine et moi avions décidé de faire nous aussi une interview mais pour l'Equipe. Nous devions en faire une individuellement puis collective. C'était un bon moment pour mettre les choses au clair avec Ronaldo. Nous avions donné rendez-vous au journaliste dans un des hôtels du centre de Madrid. Pendant ce temps, Natalia allait s'occuper des enfants.
Nous arrivâmes avec une dizaine de minute d'avance. Un des responsables de l'hôtel nous amena dans une salle privée réservée pour nous. Il nous demanda si nous avions besoin de quelque chose et je lui demandais un verre d'eau. Antoine lui fit signe que non. Il sortit après avoir dit qu'il apportait ma boisson tout de suite.
Au même moment où le journaliste arrivait, le responsable me donna mon eau. Je le remerciais et saluais le journaliste. Il nous expliqua qu'il allait interviewer Antoine en premier, puis moi et ensuite, tout les deux. Je redoutais la partie d'Antoine mais je savais qu'il pouvait se contrôler. Je décidais d'appeler mon père pendant que je laissais mon mari seul avec le journaliste. On resta une vingtaine de minute ensemble avant que le journaliste ne m'appelle. J'embrassais Antoine et lui dis à tout à l'heure. Je m'installais sur la chaise et l'interview commença :
-C'est un honneur de vous interviewer Adriana. La première fois depuis la défaite de la France à l'Euro. Qu'avez-vous ressenti ?
-Le néant. Je pense que vous l'avez vu avec les photos et vidéos. Quand les portugais ont marqué, j'ai craqué. La dernière fois que j'ai pleuré pour une défaite remonte à mes débuts. J'ai essayé de ne plus laisser mes émotions m'envahir quand j'ai reçu le brassard de capitaine, car un capitaine doit savoir réconforter ses troupes. Avec les garçons, j'ai essayé. Au début, ça n'a pas marché mais quand j'ai vu qu'ils avaient besoin d'une épaule pour pleurer, j'ai pris sur moi. Et si c'était à refaire, ce que je n'espère pas, je le referais.
-Cristiano Ronaldo a trouvé que les français étaient trop détendus. L'avez-vous aussi ressenti ?
-Détendus. C'est une bonne blague. Ils étaient stressés jusqu'à la moelle osseuse. J'ai tout fait pour les déstresser mais plus les minutes passaient, plus c'était compliqué. Et c'était la même chose pour moi. Une vraie boule de nerfs. Je n'arrivais plus à tenir et même mes ongles y sont passés. Alors si je peux vous certifier une chose, non, les français n'étaient pas détendus mais énormément stressés.
-D'après vous, à quoi est dû votre défaite ?
-Ronaldo. Sa blessure, à environ 20 minutes de jeu, a cassé notre rythme de jeu. On était bien partis et ses trois pauses ont tout ralenti et ça a paniqué les Bleus. D'ailleurs, je crois qu'Hugo vous l'a déjà dit dans une de vos interviews. C'est dommage pour eux mais c'est le jeu.
-En parlant de Cristiano Ronaldo, vous avez sûrement lu sa dernière interview. Il parle d'une façon très positive sur vous et va même jusqu'à, comment dire, « menacé » votre mari, Antoine. Comment avez-vous réagi ? Et votre mari ?
-Comme toute femme qui reçoit un compliment, je suis flattée. Mais c'est vrai que venant de l'homme que mon mari ne peut plus voir, c'est difficile. Ça m'a mis en colère mais surtout dégoûté. Il a quand même une petite amie et il ose dire ça sans problème. Il ne manque pas de culot. En ce qui concerne Antoine, on va dire qu'il a été plus physique que moi. Je m'explique. Heureusement que CR7 n'était pas devant lui sinon il lui aurait cassé ses fausses dents.
-Ce n'est donc pas votre style ?
-Pas du tout. Même si c'était le dernier homme sur terre, il ne m'intéresserait pas du tout. La première chose que je regarde chez un homme, c'est ces yeux. Dans son regard, je vois qu'il me considère comme un trophée de plus dans son palmarès.
-Assez parlé de CR7. Parlons de votre parcours pour ce début de saison 2016-2017. C'est pour l'instant un sans faute. Premier dans le classement, 0 défaite, 1 nul et 13 victoires. Pareil du côté de l'équipe de France. Avouez, vous avez une technique.
-Comme tous les footballeurs, pas vraiment. J'ai ça depuis que je suis petite et en plus, j'ai eu un bon entraîneur.
-Votre père ?
-Exactement. Il était toujours là pour moi sauf pendant les compétitions. Mais il n'y a pas que ça. Il faut s'entraîner régulièrement et surtout avoir de la détermination. Sinon, dans ce monde, tu te fais bouffer.
-Vous avez également été sélectionnée dans la catégorie joueuse de l'année et entraîneur de l'année, avec votre père, pour Fifa 2016. Qu'est ce que ça vous a fait ?
-J'étais surprise pour les deux. Pour l'entraîneur encore plus. Je suis juste l'adjoint et je suis dans cette catégorie. Je pensais que les responsables s'étaient trompés mais non. Certes, on a fait un très bon parcours avec les Bleus, mais tout revient à mon père, pas à moi. Si je suis prise, je ne comprends pas leur système. Pour la joueuse de l'année, c'était la même. J'ai repris le foot il y a seulement trois mois.
-Mais vous avez fait un très très bon début de saison avec vos deux équipes.
-Certes mais d'autres ont travaillé toute l'année et n'ont pas été prises. J'aurais été à leur place, j'aurais pété un câble. Mais pour les deux catégories, je ne pense pas être retenue. Ça serait trop beau pour être vrai.
-Dernière question avant de faire l'interview avec Antoine. Certaines rumeurs disent que vous prendrez votre retraite l'année prochaine. Est-ce vrai ?
-Pas l'année prochaine. Mais prochainement, oui.
Il me remercia avant d'aller chercher Antoine qui était dans la salle d'à côté. Quand il entra dans la salle, il s'installa sur la chaise à mes côtés et me prit la main.
-Avoir le couple sportif le plus tendance du moment devant moi est très impressionnant. Alors racontez moi tout. Comment vous êtes vous rencontrer ?
-C'était pendant un match entre le FCB et l'Atletico, dis-je, un ou deux mois après la naissance d'Evita. Lionel voulait absolument que je vienne le voir jouer. J'y suis donc allée et pendant la pause, j'ai eu une envie pressante. Quand je suis sortie, on s'est littéralement rentrés dedans. On a parlé quelque temps ensemble et il est retourné jouer. Et à la fin du match, quand j'allais rentrer chez moi, il m'a couru après et on a échangé nos numéros. Après on s'est revus et on s'est mis ensemble après plusieurs mois.
-Pas de séparation depuis vos quatre ans ?
-Une fois vers le début de notre relation, expliqua Antoine. Mais ça n'a pas duré très longtemps. Je voulais absolument rencontrer ses enfants mais elle n'était pas très pour. Elle avait peur que ça soit trop tôt pour les jumeaux et qu'ils pensent qu'elle avait remplacé leur père trop rapidement. Finalement, je les ai rencontré et c'est vrai qu'au début, ça n'a pas été facile. Mais à force de me voir chez eux et comment je prenais soin de leur mère et de leur sœur, ils ont compris que mes intentions n'étaient pas ceux qu'ils pensaient et que j'aimais Adriana énormément.
-Ils ont quel âge maintenant ? On les a connu tout petit et maintenant ils sont grands.
-Les jumeaux ont 11 ans, Evita a 4 ans et la petite dernière va sur 7 mois le 10 décembre, déclara Antoine.
-Et l'autre enfant qui est avec vous est -d'après ce que j'ai compris- votre sœur, Adriana. Comment est-elle entrée dans votre vie ?
-Je ne vais pas m'éterniser sur le sujet mais vous devez juste savoir que Brena est ma demi-sœur, qu'elle a 11 ans, et que ma mère l'a laissé à ma charge car elle n'avait pas d'autres choix. Mais ça me fait plaisir de l'avoir avec moi, après avoir raté 11 ans de sa vie.
-Très bien. Maintenant, nous allons prendre des questions que nous avons demandé à des fans. Vous êtes prêts ? On va commencer par Antoine. Pourquoi avoir coupé votre barbe ?
Je lâchais un petit rire avant d'écouter la réponse de mon mari.
-C'est très simple. A chaque fois que je voulais embrasser Mia, elle tournait sa tête. Donc j'ai pris la décision de couper ma barbe. Et depuis, je l'embrasse à volonté.
-Adriana. Pourquoi appeler Antoine « gordito », petit gros ?
-A dire vrai, c'est un peu au pif que j'ai trouvé ce surnom. Depuis plusieurs temps, il m'appelait « jefa », chef, à la maison. Et je n'arrivais pas à trouver un nom qui lui conviendrait. Un jour il m'a un peu beaucoup énervé et « gordito » est sorti tout seul. Depuis, il continue de m'appeler jefa et moi, gordito.
-Antoine, si vous étiez invité sur des émissions, lesquelles feriez-vous ?
-J'aime beaucoup Vendredi tout est permis et DALS. Ce sont deux émissions où il y a beaucoup de déconnes et c'est ce qu'il me faut.
-Adriana, comment vous êtes vous senti quand vous avez vu que les fesses de votre mari captait l'attention du public français ?
C'est bon, j'éclate de rire. On ne m'avait encore jamais posé cette question. J'étais KO. J'essuyais les larmes qui coulaient sur mes joues avant de répondre.
-Je sais même pas quoi répondre à cette question. Je me suis jamais posée de questions dessus. C'est une première. Si je pensais que son postérieur allait être célèbre, je vous répondrais que non je ne le savais pas. Si je suis jalouse que toutes les filles regardent ses fesses ? Non, car son derrière est déjà à moi. Donc en gros, j'ai rien ressenti de particuliers. Pour moi, c'est comme si ça n'avait jamais existé.
Le journaliste nous posa encore quelques questions avant de nous laisser partir. On le remercia et nous quittâmes également l'hôtel. Dans la voiture, c'était le silence jusqu'à ce qu'Antoine ne dise :
-Tu es très possessive envers mon derrière.
Je rigolais avant qu'il ne vienne m'embrasser et encore s'excuser pour sa réaction de l'autre jour. Je n'aimais vraiment pas quand on se disputait !
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