Alors qu'il ne me restait qu'un seul jour en France avant mon retour à Madrid, j'en profitais pour aller voir mon ami d'enfance, Sébastien. En effet, je voulais le voir premièrement parce qu'il me manquait mais aussi pour me faire un cinquième tatouage. ( Pour ceux qui ont oublié, elle a un tatouage dans le cou qui est le nom de ses quatre enfants, le nom d'Antoine à son poignet, le symbole de l'infini à l'annuaire gauche et le dernier sur son pieds droit, tatoué « Family »).
Cette idée était dans ma tête depuis longtemps mais je n'osais pas le faire. Ce n'était pas un petit tatouage, comme ceux que j'avais déjà. Je n'en avais parlé à personne sauf Lionel. D'ailleurs, c'était en partie à cause de lui que je voulais faire ce tatouage. En effet, celui à son mollet m'attirait particulièrement.
J'avais donc appelé assez tôt dans la matinée Seb pour lui demander si je pouvais venir. Il me répondit que j'étais toujours la bienvenue chez lui. J'étais actuellement dans ma voiture en direction du magasin de tatouage. Je me garais à l'arrière comme à mon habitude et lui téléphonais, pour le prévenir de ma présence. Il vint m'ouvrir et me conduisit dans la salle privée.
-Alors ma chère Adriana, je sais que je te manquais mais quelle est la véritable raison de ta visite ?
-Tu as toujours su lire en moi comme dans un livre ouvert, dis-je en souriant.
-Évidemment, je te connais depuis l'âge de 5 ans. Alors que veux-tu ?
-Un cinquième tatouage.
-Encore un ? Déclara-t-il.
-Encore un, confirmais-je.
-Ok, fais le topo ! Dit-il en préparant ses affaires.
-Il sera sur le mollet gauche. A l'extérieur de la jambe, je voudrais un tatouage tribal qui monte du genou jusqu'au dessus du pieds, à peu près. Et à l'intérieur, je veux le numéro 10 et 7 tatoué l'un à côté de l'autre et en dessous les dates de naissance de mes quatre enfants en chiffre romain.
-Tu as changé dit donc Adi. Mais c'est une bonne idée de tatouage. Tu es sûre de vouloir le faire ?
-Plus que sûre Seb. J'ai cette idée depuis plus de deux ans maintenant. Et vu que je suis sur Paris, j'en profite maintenant. Alors tu peux me le faire ?
-Évidemment, tu me prends pour qui ? S'exclama-t-il. Allez, relève-moi ce pantalon qu'on commence le chef-d'œuvre.
Je rigolais avant de m'allonger sur le siège et de relever le bas de mon pantalon. Pendant qu'il faisait le tatouage, nous parlions de tout et de rien. On parlait de foot, de l'Espagne, de la Coupe du monde 2018, de l'Euro 2016, de sa famille, de la mienne... On faisait que de rigoler. Ça faisait très longtemps que je n'avais pas eu ce sentiment de liberté et de calme. Être mère est une responsabilité importante. Ayant eu deux enfants très jeune comme mon père, je n'ai pas eu le temps de profiter totalement de ma jeunesse, de sortir en boîte, de m'éclater avec mes amis,... Et être comme ça avec Sébastien me rappelait le bon vieux temps, où j'étais encore une jeune joueuse sans enfant.
Après deux heures sur ma jambe, il fit une pause. Il en profita pour aller chercher un McDo pour le déjeuner. Pendant son absence, j'observais le tatouage tribal qu'il avait fini et j'étais fière du résultat.
Maintenant, je devais attendre le reste, qu'il allait continuer après manger. Il revint avec deux sacs dans ses mains. Il m'en tendit un et garda l'autre. Je sortis mon paquet de nuggets et de frites ainsi que ma canette de coca et mon McFlurry. Certes, ce n'était pas vraiment bon pour la santé mais il fallait bien se faire plaisir de temps en temps.
Quand on eut achevé le repas, il se remit au travail. Il commença par le numéro 10 et ensuite le 7. Ces deux nombres avaient une signification vraiment particulière pour moi. Le numéro 10 pour mon numéro dans l'équipe de France, mon ancien à Barcelone, et le jour et le mois de mon anniversaire. Le 7, pour mon numéro actuel à l'Atletico, pour celui de mon fils et pour le numéro d'Antoine. Après une quarantaine de minute, il termina les numéros.
-Bon maintenant, j'entame les dates de naissance. Les jumeaux c'est le 13 juillet 2005, c'est ça ?
-Tu t'en souviens ? Demandais-je surprise.
-Bah ouais. Tes enfants sont mes enfants. Ensuite Mia, le 10 mai 2016.
-Exact.
-Et ma petite merveille d'Evita, le 9 janvier.
-Oh la honte. Tu ne te souviens même pas de la date de naissance de ta filleule !
-Mais je déconne, déclara-t-il en rigolant. Je voulais simplement voir ta réaction. C'est le 16 janvier 2012.
-Tu t'es bien rattrapé.
-Mort de rire. Allez, je continue.
Il recommença le tatouage. Sans m'en rendre compte, je m'étais endormie. Je sentis qu'on me secouait et je me réveillais en sursaut. J'ai faillis tomber de la table mais heureusement, Sébastien me rattrapa. Il m'annonça qu'il avait fini et je regardais le résultat. Je dois avouer que j'étais sous le charme. Il avait fait un merveilleux travail. Il me passa différents produits dessus pour le désinfecter et m'enveloppa le mollet pour pouvoir ne pas l'exposer au soleil. Je rebaissais mon pantalon et me levais. Je proposais à Seb de passer ensemble ma dernière journée en France et de se promener un peu sur Paris. Il accepta et on alla se promener sur les Champs Élysées. On fit les magasins pendant environ deux heures avant que je ne décide de rentrer à Clairefontaine.
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