Environ deux mois étaient passés depuis que j'avais repris le foot. Le 20 juillet, j'avais dit au revoir à toute ma famille et les enfants, Ronaldo, notre chien, et moi avions pris l'avions direction Barcelone. Ils étaient contents de rentrer chez eux mais en même temps, ils voulaient rester avec leur grand-parent. Tout le mois d'août se passa calmement. Les enfants restèrent avec Natalia, la gouvernante, et moi j'allais à l'entraînement. La quasi totalité des week-end, Antoine venait nous voir. Soit on sortait s'amuser, ou on restait à la maison regarder des films ou autre.
Le mois de septembre était tout le contraire. Les enfants avaient repris l'école et le matin, c'était difficile de les laisser. Et encore plus avec les déplacements où parfois je restais plusieurs jours à l'étranger. Nous voyions Antoine de moins en moins mais heureusement, on avait encore le temps pour parler au téléphone. Ronaldo avait 6 mois et faisait que de jouer avec les enfants et de temps en temps, je l'emmenais avec moi aux entraînements et aux jogging quotidiens du matin. Et il servait beaucoup car il me motivait à courir encore plus vite et plus loin. D'ailleurs, le coach trouvait que je courrais plus vite qu'à mon habitude depuis qu'il était chez nous. Il y avait également eu un anniversaire pendant ces deux mois : celui de Davi, le fils de Neymar. Il avait fait une mini-fête et c'était vraiment génial même si les enfants s'amusaient plus que les adultes. Heureusement que nous étions tous footballeurs, on a pu parler technique. Grande nouvelle. Antonella, la femme de Messi avait accouché et donné un deuxième fils à Messi : Mateo. Il était adorable.
En ce moment, j'étais dans les vestiaires en train de me changer. Nous venions juste de terminer un match contre la Real Sociedad. Nous avions gagné 1-0. Un but marqué par ma personne à la 87eme minutes de jeu, comme d'habitude. J'attachais mes cheveux, mis mon gilet, pris mon sac et sortis. Alors que je sortais, j'entrais en collision avec quelque chose de dur. Je lâchais un « Aie » et en même temps, passais ma main sur mon front.
-Lo siento Adrian, es mis abdominales. Son tan duros. (Désolée Adrian, c'est mes abdos, ils sont trop durs.)
Je levais ma tête et croisais le regard de Neymar. Je roulais des yeux avant de le prendre dans mes bras. Derrière lui, je remarquais Lionel. J'en fis de même avec lui.
-¿Que hace aquí? (Que faites-vous ici ?) Demandais-je.
-Vinimos para ver el partido. (On est venu voir le match), répondit Lionel.
-Seriamente Adrian, el 87eme minuto, s'exclama Neymar. Habrías podido esperar el 90eme, esto habría más cool. (Sérieusement Adrian, la 87eme minute. Tu aurais pu attendre la 90eme, ça aurait fait plus cool.)
-Esté contento que marqué, quieres. Además, tuve un poco débil antes de entrar en el terreno (Soit content que j'ai marqué, tu veux. En plus, j'ai eu un coup de fatigue juste avant d'entrer sur le terrain.)
-¿Qué tal? ¿No era grave?(Ça va ? C'était pas grave ?) Questionna-t-il inquiet.
-No te inquietes si no no habría jugado. (T'inquiète, sinon j'aurais pas joué.)
-¿ Puedo recordarte el Euro 2013? déclara Lionel. Semifinal contra España. 50eme minuto de juego, te dislocas el hombro. Te vas a las guardarropas y dices a tu seleccionador de no reemplazarte. Diez minutos más tarde, volvías en el terreno como si nada. (Puis-je te rappeler l'Euro 2013 ? Demi-finale contre l'Espagne. 50eme minute de jeu, tu te déboîtes l'épaule. Tu pars aux vestiaires et tu dis à ton sélectionneur de ne pas te remplacer. Dix minutes plus tard, tu revenais sur le terrain comme si de rien n'était.)
-El osteopata me lo dio en su lugar. (L'ostéo me l'a remise en place.)
-Por cierto, pero el dolor razona en tu cuerpo cuando corres, se défendit Messi. Y por otra parte, cuando regresaste en las guardarropas, te desmayaste. (Certes, mais la douleur raisonne dans ton corps quand tu cours. Et d'ailleurs, quand tu es retournée dans les vestiaires, tu as tourné de l'œil).
-De acuerdo, tienes razón. Pero te juro que estoy bien ahora ( D'accord, tu as raison. Mais je te jure que ça va mieux maintenant.)
-Bien porque te emmene en algun sitio (Bien parce qu'on t'emmène quelque part.)
-Pon esto sobre tus ojos, dit Neymar en me tendant un bandeau. (Mets ça sur tes yeux.)
-¿ Por qué? Demandais-je ? (Pourquoi?)
Mais il ne répondit pas. Je m'exécutais donc. Je sentis Neymar prendre ma main droite et Messi me tenir le bras gauche. Ils me guidèrent je ne sais où mais je savais qu'ils me faisaient monter dans une voiture.
-¿Y mi coche? déclarais-je (Et ma voiture?)
-No te preocupes, déclara Neymar (Ne t'inquiète pas).
-No eres tù que hay que llevar a los niños a la escuela mañana. (C'est pas toi qui doit emmener les enfants à l'école demain).
-Tendrás un chófer mañana por la mañana (Tu auras un chauffeur demain matin)
-¿Quién? (Qui?)
- Tu verás, répondit Messi à la place de Neymar. (Tu verras)
Pendant le chemin, j'essayais de leur poser des questions pour savoir où j'allais. Mais ils ne voulaient rien dire. Après ce qui me parût une éternité, la voiture se stoppa. On ouvra ma porte et on m'aida à sortir. Je sentis que je montais quatre petites marches avant que je m'entende le son d'une poignée qu'on active. Je peux vous dire que c'est très stressant quand on entend rien du tout.
-Adriana, tiene una cuestión, intervint Messi. (Adriana, j'ai une question)
-Di, te escucho. De todos modos, no tengo nada mejor que hacer, répondis-je. (Dis, je t'écoute. De toute façon, j'ai que ça à faire).
-Qué dia es hoy ? (Quel jour sommes-nous?)
-Jueves ? Dis-je en ayant un ton questionnant. (Jeudi?)
-La fecha Adrian, s'exclama Neymar. (La date Adrian)
Je commençais à réfléchir. A dire vrai, avec les matches, les enfants et tout le reste, j'avais perdu la notion du temps. J'avais répondu à la question de Messi au hasard. Et vu qu'il n'avait pas protesté, je devais avoir eu bon. Mais la date exact était autre chose. «Allez, rappelle toi Adriana, rappelle-toi».
Soudain, je me souvins du jour. Le 10 octobre. Le jour de mon anniversaire.
-Dios mio, es mi aniversario, m'exclamais-je.
Je sentis qu'on enlevait mon bandeau. Quand j'ouvris les yeux, je vis ma famille (mon père, ma mère et mon frère), mes enfants, Paul, Antoine, Gerard Piqué et sa femme Shakira avec leurs deux enfants, Antonella avec Thiago et Mateo et Davi, le fils de Neymar.
-FELIZ CUMPLEANOS ADRIANA, crièrent-ils en chœur. (Joyeux anniversaire Adriana)
-Gracias chicos, es tan gentil, dis-je les larmes aux yeux. (Merci les mecs, c'est gentil)
Je les embrassais tous un par un. Ils me tendirent leur cadeau. Messi et Antonella m'avaient offert deux billets pour une semaine dans une station thermale, Gerard et Shakira m'avaient acheté une montre Swarovski, Neymar, lui, me donna un maillot de foot du FCB floqué à son nom, Paul me tendit un billet de foot pour venir le voir jouer contre l'Atletico Bilbao, ma mère et mon frère se sont cotisés pour m'acheter le dernier portable qui venait de sortir. Antoine me tendit une petite boite. Je l'ouvris et y trouvais un bracelet en or, derrière était gravé pour mon amour, je t'aime. Je souriais avant de le remercier. Évidemment, personne n'avait vu la gravure. Mon père s'approcha de moi et tendit un petit paquet. J'ouvris doucement et vu un brassard de capitaine.
-C'était mon brassard quand j'étais capitaine pendant la Coupe du Monde 1998. Il a été mon porte bonheur et je te le donne maintenant. J'avais 30 ans, comme toi aujourd'hui, quand on m'a confié cette tâche.
-Merci papa. Ça me touche énormément, dis-je en le prenant dans mes bras.
La fête dura encore trois heures avant que les personnes présentes avec des enfants à bas âge, décident de partir. Les enfants commençaient à s'endormir. J'en fis de même en allant coucher les miens. Il ne restait plus que mes parents, mon frère, Paul et Antoine. Ils restèrent encore une heure avant de partir. Ils dormaient à l'hôtel. Alors que je venais de fermer la porte derrière eux, j'entendis toquer de nouveau à ma porte. Quand je vis de qui il s'agissait, un énorme sourire s'afficha sur mon visage.
-Tu as oublié quelque chose Antoine ?
-Peut être bien. Je peux rester avec toi ce soir ? Ça fait longtemps que je suis pas venu ici.
-Bien sur, dis-je en lui faisant signe d'entrer. Tu veux quoi ? Corona ou bière belge ?
-Corona évidemment.
Je me dirigeais vers le frigo et sortis les bières. Sans nous en rendre compte, nous enchaînâmes les bières. Et avant même de pouvoir réagir, je me retrouvais dans le lit avec Antoine.