190. KEMAN

0 0 0
                                    

Je les observe discrètement, scrutant les regards complices, les sourires charmeurs, les tentatives de séduction. Les prétendants se succèdent, essayant de capter l'attention d'Isha par des compliments flatteurs, des gestes galants, ou simplement par leur présence à ses côtés. Elle reste polie et souriante, jouant habilement le jeu social qui lui est imposé.

Un homme en particulier se distingue par ses manières enjôleuses et son regard insistant. Il se penche légèrement vers Isha, lui murmurant quelque chose à l'oreille, provoquant un léger rire de sa part. Je sens une légère pointe de possessivité me saisir, même si je sais que nos chemins sont désormais séparés.

Je suis partagé entre l'envie d'intervenir, de protéger Isha de ces prétendants indésirables, et la réalité inéluctable de notre rupture. Je me rappelle nos moments passés ensemble, les souvenirs qui me hantent encore, et la douleur de nos adieux. Pourtant, je dois accepter que ma place dans sa vie est désormais différente, et qu'elle a le droit de poursuivre sa propre voie.

Je réprime mes émotions et me force à détourner le regard, cherchant à me concentrer sur les autres invités et sur la fête qui bat son plein. Je m'efforce de me rappeler que je suis le prince héritier, que je dois rester digne et maître de mes émotions. Les sourires forcés se dessinent sur mes lèvres, masquant les tourments intérieurs qui me rongent.

Pourtant, une part de moi ne peut s'empêcher de ressentir un pincement au cœur en voyant Isha s'éloigner avec son prétendant, se perdant dans la foule animée de la fête. Je me demande ce qu'ils se disent, quelles sont les intentions de cet homme à son égard. Mais je sais que je ne peux pas intervenir.

Je ne pus m'en empêcher, je trouvai le moyen de la voir d'un peu plus près mais elle continuait à m'ignorer bien qu'elle se trouvait juste devant moi. C'était frustrant de voir sa bonne humeur face à tous mes potes qui la draguaient, encore, alors qu'elle faisait comme si je n'existait pas.

B, qui mangeait des fraises avec Lilas, me fixe enfin du regard, pour la première fois depuis son retour. Son regard est étrange, glacial, et cela me fait froid dans le dos. Je me sens comme paralysé, incapable de réagir ou même de prononcer un mot pour m'excuser. Mais en réalité, est-ce que je peux réellement me permettre de m'excuser ?

- Nous sommes au moins d'accord sur ça, me dit-elle d'une voix cinglante.

Elle tourne les talons et s'en va sans ajouter un mot de plus. Je sens mon Univera s'agiter et mon Enchanteur me le fait payer, évidemment. J'essaie de me recentrer, de trouver le calme, mais je n'y parviens pas. Ce qui est si naturel pour les Célestes, même mon petit frère et ma petite sœur peuvent le faire, mais moi, j'y arrive toujours pas.

- B...

- Ne te mêle pas de ça, peste-t-elle en se tournant vers oncle Narcis. Fous-moi la paix ! Ne me parle pas !

- B, proteste Aydie, cherchant à calmer la situation.

- Quoi ? C'est de sa faute ! Tout ça, c'est de sa faute, alors je ne veux pas lui parler ! Je ne veux pas te parler, alors arrête de me forcer à le faire !

- B...

- Je t'ai dit ne pas te mêler de ça, cria-t-elle en regardant oncle Narcis. Ai-je l'air de vouloir te parler ? T'ai-je donné l'impression que j'avais passé l'éponge ? Je suis là à cause de ta femme, c'est tout donc ne me parle pas ! Je ne veux pas te parler alors arrêtes de me forcer à le faire !

- Si tu veux, soupira oncle Narcis, las. Comme tu veux.

B se tourne vers moi, une expression furieuse sur le visage, et je me prépare à subir sa colère. Je m'attends à ce qu'elle me parle, qu'elle me confronte.

EUPHORIA [T1]Donde viven las historias. Descúbrelo ahora