46. ISHA

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Je descendis au salon et m'assis à une place libre. Je répondis vaguement à des salutations puis commença à manger mon assiette de fraises. Je me sentais d'humeur changeant, j'étais triste mais je sentais aussi la joie d'autres ou la colère que je n'arrivais pas à identifier.

- Ça va ? me demanda Aydie assis à côté de moi.

- Je n'ai pas envie de parler, soupirai-je.

Personne n'insista. Ils savaient tous que je souffrais de beaucoup de choses et que cela se manisfestait n'importe comment. Je pouvais me sentir déconnecté de moi-même et avoir du mal à gérer mes émotions, surtout quand elles étaient intenses.

Je prenais des médicaments contre la dépression et l'anxiété, cela aidait bien que j'avais le sentiment que que le monde était déformé ou non réel et mes problèmes de mémoire s'aggravaient.

- Mon bébé, me dit pape, tu veux que l'on annule avec Alexandra ?

- Non, affirmai-je. Papy Lio va venir ?

- Tu veux toujours qu'il vienne ?

- Est-ce que...d'accord.

Je ne savais pas ce qu'Alexandra pensait de nous, ni papy Lio d'ailleurs mais je voulais vraiment le savoir. Je savais que papy n'allait pas me répondre, il était mon médecin mais Alexandra parlait plus franchement et je voulais voir ce qu'une personne extérieure à ma famille, qui ne m'aimait pas tant que ça, pensait de moi. Voilà pourquoi j'allais jouer le jeu, accepter une séance.

- Ils ne sont pas de très bonne humeur, prévint pape quand on arriva, il me regarda car je lui tins le bras, mon bébé, tu as changé d'avis ?

- Non. Tu vas rester ?

- Veux-tu que je reste ?

J'hochai la tête. Pape accepta la tasse de thé d'Alexandra et je sortis mon petit carnet avec motifs de samourai. C'était un cadeau que j'avais trouvé en plus dans notre chambre, un beau carnet brodé où sur la première page, pape nous avait écrit une citation :

Sans émotions, il est impossible de transformer les tenèbres en lumière et l'apathie en mouvement. Carl Gustav Jung

Il m'avait ensuite écrit qu'il m'aimait et que si c'était difficile de tout contrôler, je pouvais toujours écrire ce que je ressentais afin de ne pas être submergé. Je n'avais encore jamais tenté cela mais comme j'avais des questions et je les avais notés dedans.

- Qu'est-ce qu'il y a ? demandai-je à papy Lionel qui semblait amusé.

- C'est rare que tu me poses des questions, cela me rejouit. Je t'écoute.

- Nous avons remarqué que nous avons parfois du mal à nous souvenir de certains moments, on revoit des gens qui connaissent notre corps physique mais on ne s'en souviens pas...

- Il s'agit d'amnésie dissociative. C'est lorsqu'une personne ne peut se souvenir des détails d'un événement traumatique ou stressant. Et c'est normal que l'alter concerné en ait conscience, ça arrive aussi. Ça peut durer quelques jours ou des années. Les médicaments n'aident pas ?

Je bougeai négativement la tête. Papy me donna plus de détails. Apparemment il y avait quatre catégories d'amnésie dissociative. Tout d'abord, une amnésie localisée. Il m'expliqua que c'était quand la personne n'avait aucun souvenit de l'événement traumatisant.

Ensuite, il y avait l'amnésie sélective qui signifiait que l'on ne se souvenait que des souvenirs inégarés ou incomplets de ce qui avait eût lieu.

Puis l'amnésie généralisée qui concentrait plutôt sur le manque de souvenirs des détails de toute sa vie. Et enfin, l'amnésie systématique qui était causé par une perte de mémoire très particulière et spécifique, comme le fait d'êre incapable de se souvenir d'un parent.

EUPHORIA [T1]Waar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu