EUPHORIA [T1]

143. RAMSES

Ishtar. Je me languissai de mon amour. Elle me manquait tant que c'en était douloureux. Je voulais la voir, la revoir, même de loin, juste la revoir. Je soupirai. Ishtar. Inanna. Et tant d'autres.

Au fil des années, j'avais tant changé de vies que tout était mélangé en moi bien que dernièrement, je me sentais scindé. Les mots de Nefet m'avaient touché, j'avais senti sa douleur et une part de moi, celle humain, celle qu'était Keman, refusait de la voir souffrir ainsi. Il fallait donc que je lui parle mais pas maintenant. Là, je voulais la voir.

Ma Ishtar, aussi appelé Inanna, était à la fois une déesse de la guerre mais aussi l'incarnation divine de l'amour, la maîtresse de la sexualité et de la fertilité. Elle était Isis en Egypte, Aphrodite en Grèce, Vénus à Rome, Astarté en Phénicie, et d'autres encore. On l'appelait aussi la Sainte Vierge mais pour moi, elle était ma Isis et j'étais son Osiris. En Inde, nous étions Isis et Iswara, en Asia Cybèle et Deoius.

- Qui es-tu ? me demanda une petite fille.

- Et toi, qui es-tu ?

- Kandi, je suis la soeur de Key.

- Oh, alors je suis lui, répondis-je en la portant.

- Tu n'es pas Key.

- Je suis sa part céleste si tu veux, et sa part de Divin, veux-tu la voir ?

Elle hocha la tête. Je me tournai vers les gardes qui l'accompagnaient afin qu'ils restent sages, je n'avais aucune envie de me battre alors qu'il y avait une enfant dans la pièce. Je lui montrai ce que j'étais, au lieu de lui faire peur, elle en rit.

- Veux-tu une histoire ?

Elle hocha la tête mais voulut d'abord recupérer un... biberon. Je fouillai dans la mémoire de Keman et compris qu'on devait la nourrir avec du lait avant de lui raconter une histoire la nuit avant qu'elle ne dorme. Je l'accomapagnai jusqu'à la cuisine où un céleste, un Ancien qui sentait les gènes des anciens dieux, prépara le fameux biberon et me le donna.

- Merci papy Olivier, dit la petite.

Je l'installai sur ma jambe et trouvai la bonne position en me basant sur la mémoire de Key. J'y avais de plus en plus accès bien que ses défenses physchologiques étaient encore là.

- Connais-tu Adonis délicieuse petite céleste ?

- Non, elle ne connait pas baba, racontes-nous, me dit Nia en montant sur mon genou. Tu reste avec moi ?

- Oui mon amour, je reste. Donc parlons d'Adonis... sa légende est connu sous cette forme : le roi de Syrie Théias avait une fille, Myrrha, ou Smyrna, que la colère poussa à désirer un inceste avec son père...

- C'est quoi inceste ? demanda un petit garçon.

- C'est Kha, notre frère, m'expliqua Kandi.

- C'est ce que maman nous a expliqué, lui rappela Charlotte, les papa, les mamans, les gens de la famille n'ont pas le droit de faire des prières avec leurs enfants...

- Sinon, c'est de l'inceste, ajouta un autre garçon. Ren. On peut écouter aussi ?

- D'accord. Je continue. La femme du roi attira un jour la haine d' en affirmant que sa fille Myrrha était plus belle qu'elle. La déesse lança alors une malédiction afin de se venger en faisant naitre un amour incestueux de Myrrha pour son père. Réalisant l'horreur de cet amour interdit, elle voulut mettre fin à ses jours. Sa nourrice réussit à l'en empêcher en lui promettant de l'aider à assouvir son désir et, par une nuit très sombre, elle la fit entrer dans le lit de son père, qu'elle avait enivré au point de ne plus savoir ce qu'il faisait...