EUPHORIA [T1]

25. DEANDRA

Je sentais des changements en nous mais je ne savais pas encore à quel point mais la vie avait repris son cours. J'étais la plus présente, souvent avec Lili. Vu que la scolarité de Kelxa ne s'était pas très bien, c'était maintenant moi qui allais au lycée.

Vu que je connaissais les pestes qui avaient tenté de s'en prendre à elle, je me sentais prête à affronter le lycée à présent. Je souris en prenant mon sac, puisque ces filles s'en étaient prises à Kelxa en prétendant que nous étions prétentieuses, j'allais leur en donner pour leur argent.

Lucas ouvrit la porte pour moi, je descendis de ma limousine avant de lui donner petit sac Jacquemus rose. Je remis du gloss avant de le reprendre ainsi que mon sac de cours. Je rejetai ma tête en arrière, remettant ma queue de cheval à l'endroit et regarda devant moi.

Je me mis à monter les escaliers en ignorant tous les regards qui étaient sur moi. Venie était hier au lycée et s'était fait discrète, ce qui m'avait agacé mais j'avais pris le temps d'observer afin de retenir toutes les informations dont j'aurais besoin.

Le groupe de Cassandra, les filles qui s'en étaient prises à Kelxa, elles étaient secondes et faisaient la loi parmi les secondes, surtout qu'elles avaient toutes redoublés. Or, elles avaient peur d'une certaine Victoria, une fille qui était en terminale. Une fashionista totalement fan de Jacquemus.

Je m'étais arrangé pour avoir la nouvelle collection de la marque, en avant-première. C'était ça l'avantage quand une de tes grand-mères étaient la meilleure styliste au monde. Merci mamie Sefora.

- Ma princesse, s'exclama Othniel qui ne manquait jamais d'entrer dans mon jeu.

- Salut. C'est mon casier ?

- Oui, tu veux petit-déjeuner ?

- Je vais me débrouiller.

- Alors, on se voit plus tard Oth.

Il me fit un clin d'œil et s'en alla. Je rangeai mes cahiers dans mon casier avant de me diriger vers la cafétéria, il me fallait un latte. Je souris en voyant que Victoria était là, elle était exactement comme on la décrivait. Métisse, belle et un air doux qui cachait son caractère très affirmé, elle était connue pour ne jamais se laisser faire.

Je posai mon sac et fis mine de choisir une boisson, sachant très bien qu'il serait dans le champ de vision de Victoria. Elle le prit et se mit à le regarder sous toutes les coutures, choquée. Elle se tourna vers moi et s'exclama :

- Oh mon Dieu ! C'est un vrai ! Il vient d'où ? (elle balaya ma tenue du regard) Oh, ta veste, c'est une Chanel ?

J'hochai la tête. Fatima et Barbarah avaient fait du shopping, notre suite avait dû être agrandie à cause d'elles mais au moins, j'avais trouvé des pépites dans le placard de Barbarah : une magnifique veste longue Chanel.

- Je m'appelle Victoria et toi ?

- Isha. Mon sac est un cadeau, un membre de ma famille est styliste et connait du monde, tu es fan de Jacquemus ?

- Fan ? Je suis complètement folle de toutes les marques de luxe, surtout ce qui est vintage, c'est... moins cher en plus... ma grand-mère était dans le milieu et me laissait jouer dans son atelier quand on était petits. Bref, ton sac est absolument magnifique...

- Merci. Si tu le veux, je demanderai à ma grand-mère si elle peut m'en trouver un deuxième...

- Sérieux ? Purée, tu es trop cool comme fille ! J'ai de quoi payer, hein, ne t'en fais pas ! Toi, me dit-elle en souriant, je t'aime bien toi, tu es en quelle classe ?

- Je suis inscrite en seconde mais je vais passer un test d'aptitude...

- Oh comme moi. J'ai fait ça aussi en arrivant, du coup, j'ai pu finir le lycée en deux ans.

- J'ai pour projet de faire ça en un an, l'informai-je. J'espère que l'on sera dans la même classe.

Elle me regarda d'un air étrange, je me demandai pendant quelques secondes si j'étais allé trop loin mais elle rit en me disant :

- J'ai hâte de voir ça. C'était cool de te rencontrer !

Je souris. La sonnerie retentit. Je pris mon latté et mon sac à main pour me rendre à mon test qui fut moins difficile que je ne le pensais. Et comme je ne pouvais pas encore être affecté à une classe, pas tant que les résultats de mon test n'étaient pas sortis, je décidai d'aller me balader.

Je n'étais jamais allé me promener seule sur le continent, c'était une première. Bon, je n'étais pas vraiment seule, je sentais mes Impérators me suivaient mais c'était trop bizarre et trop cool d'avoir un peu de libertés. D'ailleurs, je ne comprenais pas pourquoi ils n'avaient pas déjà tout dit à Esdras.

- Dulce ?

Je fronçai les sourcils en voyant un homme me regarder avec insistante, je ne le connaissais pas. Je le contournai pour le dépasser mais il se repositionna devant moi avec un air bizarre, un grand sourire heureux, il murmura :

- C'est moi, Quentin, tu ne te souviens pas de moi Dulce ? Nous...

Deux blocs de glaces le soulevèrent et le trainèrent dans une ruelle, me libérant par la même occasion. Je poursuivis mon chemin avec une apparence calme. J'étais totalement intriguée. Le gars avait continué à hurler ce nom étrange qu'il me donnait : Dulce. Mais j'étais absolument sûre de ne pas le connaître, alors pourquoi est-ce qu'il m'appelait comme ça ?

Je m'arrêtai, me souvenant que j'étais un système, que des alters pouvaient venir et aller dans ce corps comme ils le coulaient, et surtout que certains pouvaient prendre ma forme. Je jurai en fermant les yeux. Un des alters était allé, je ne sais pas où, avec ma forme, donc se faisant passer pour moi. Je serrais les poings, j'allais tuer celui qui avait osé faire ça.

- Altesse Impérial, murmura Lucas en m'approchant.

- Quoi ?

- Vos résultats sont arrivés et... nous avons ordre de vous ramener...

- Pourquoi ? pestai-je en prenant la tablette qu'il me donnait.

- Vous reviendrez en cours demain. Vous aviez dit à la Candace que vous vouliez aller à l'anniversaire de la Ketheira à Kemet, c'est ce soir...

J'hochai la tête en me souvenant. Je voulais demander à mamie Sefora un autre sac Jacquemus et Barbarah lui avait préparé un cadeau il me semblait, de ce fait il fallait que je le lui donne, moi ou celui qui resterait ce soir. Mais au rythme où allaient les choses, je sentais que ça allait être moi. Bien que j'étais très fatigué.

Je parcourus la tablette du regard, j'avais eût 100 % au test, ce qui faisait que j'allais intégrer une classe de terminale. Le lycée pour moi, cela sera un an maximum, pas plus. Parfait. Je levai les yeux vers Lucas qui attendait toujours et ordonnai :

- Très bien, rentrons.