183. SARAEL

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La soirée avait été une réussite, bien que j'avais dû supporter que l'on me trouve adorable, avec ce beau visage de malheur que je me coltinait depuis la naissance. Et comme je ne pouvais pas être moi, je passai la soirée à être gentil.

Je m'apprêtais à rentrer quand je me pris en plein fouet les sensations de Key. Intenses et incompréhensibles. Son âme se liait à quelqu'un mais je n'arrivais pas à en savoir plus. Key avait retenu la leçon, il nous avait fermé à notre lien.

Je me dirigeai donc vers ses quartiers, l'esprit tourmenté par des questions sans réponse. En approchant de sa porte, je sentis une certaine appréhension grandir en moi. Comment allait-il réagir à mes questions ? Allait-il partager avec moi ce qui s'était passé ou préférer garder cela pour lui ?

Frappant doucement à la porte, j'attendis quelques instants avant qu'elle ne s'ouvre, révélant Key devant moi. Il semblait fatiguée mais paisible.

- Salut, dis-je d'une voix un peu hésitante. Est-ce que je peux entrer ? J'aimerais te parler.

Il me fit signe d'entrer et referma la porte derrière moi. La pièce était calme et empreinte d'une atmosphère particulière, comme si le lien nouvellement formé imprégnait encore l'air. Je m'installai sur une chaise, cherchant mes mots avec précaution.

- Key, je... ça va ? commençai-je, essayant de ne pas laisser transparaître toute l'agitation qui me submergeait.

- Tu veux quoi ? bougonna-t-il.

- Parler, si tu veux, dis-je avec prudence. Tu as faim, tu veux que je te fasses un truc à manger ?

Il me regarda pendant un instant, ses yeux exprimant à la fois une profonde réflexion et une certaine réserve.

- Je n'ai pas faim.

- Bon... (je soupirai) tu boudes à cause de la soirée ?

- Non, je m'en fous, tu voulais t'amuser, tant mieux si tu t'es amusé...

- Je voulais que toi tu t'amuses mon cher...

Il se braqua aussitôt en comprenant ce que je voulais dire, je souris, Key était amusant, il comprenait toujours mes allusions. Je sus aussitôt qu'il allait m'attaquer alors je m'expliquai en riant :

- Quoi ? J'ai pensé que tu apprécierais le cadeau, un petit moment avec eux...

- Je vais te frapper !

- Arrêtes, soupirai-je, toi et moi, on sait que notre lien t'agaces, or si tu te cases, mon rôle dans ta vie sera finie donc...

- J'AURAIS PU ME FAIRE VIRER DE L'ORDRE PUTAIN, cria-t-il hors de lui.

- J'aurais arrangé ça, le rassurai-je.

- T'es totalement con ou tu le fais exprès ?

- Il te faut un verre, marmonnai-je, si tu veux me frapper après, on avisera !

Je lui apportai son cocktail préféré qu'il but en silence. Je le laissait tranquille, sentant qu'il était bien trop tendu pour qu'on le provoque.

- C'était intense...

- Quoi donc ? répliquai-je, sentant que quelque chose n'allait pas. Il y a quelque chose qui te préoccupe, n'est-ce pas ?

- On s'est marqué.

J'écarquillai les yeux, je soupçonnais un simple lien mais pas un truc aussi gros qu'une marque franchement.

- Enfin... je crois, je le sens incomplet et ça me frustre alors que ce n'était même pas prévu !

EUPHORIA [T1]Where stories live. Discover now