UN AN PLUS TARD

1 1 0
                                    

Je n'avais pas beaucoup de temps devant moi et j'allais devoir courir mais j'étais prête à le faire. Si j'arrivai en retard à mon prochain cours, j'allais encore avoir des problèmes avec mes deux nourrices. J'ouvris la porte devant moi et entrai dans le salon.

Je souris en sentant une bonne odeur de muffin aux chocolat-beurre de cacahuètes, mes préférés. Quelqu'un m'appela, je sentis mon cœur battre à la chamade tandis que la prote s'ouvrait sur lui :

- Nere.

Il sourit avant de tendre les bras vers moi, je courus m'y réfugier. Je m'y sentais tellement en sécurité que c'était difficile de ne le quitter quand je devais aller en cours et lui travailler. Il me souleva et me serra contre lui.

- Tu m'as manqué, me glissa-t-il à l'oreille.

Je sentis mon cœur s'emballer, de bonheur mais aussi d'autre chose. Qu'est-ce que c'était ?

- Toi aussi, tu m'as manqué Nere. Je voulais venir plus tôt mais...

- Je sais, ne t'en fais, murmura-t-il avec douceur, je ne t'en veux pas...

Il s'installa sur le canapé et me laissa me blottir contre lui. Tout mon être était apaisé, comme un ciel bleu.

- Comment s'est passé ta journée ?

- Toujours la même chose !

- Tu dis toujours ça, bougonnai-je avant de faire une moue boudeuse.

- C'est parce que je ne fais rien de très intéressant, et toi ? Raconte-moi ce que tu as fait...

- Je suis juste allé en cours...

- Je veux savoir, insista-t-il en souriant, raconte-moi les moindres détails, j'aime t'entendre me parler de ce que tu fais, le savoir, ça me donne l'impression d'être toujours avec moi, c'est plus facile de supporter le manque de ta présence...

Je rougis et frissonnai, sentant comme une brise me traverser. Nere ne m'avait pas quitté des yeux, d'un gris métallique comme les miens à cause de son père Céleste, son beau visage affichait un bonheur qui de nouveau me fit frissonner. Est-ce que ça voulait dire que je lui avais manqué.

- Eh bien, je me suis réveillé comme d'habitude à l'aube, pour voir pape, puis j'ai été préparé par Alicia et Orlithe ! Ce matin, j'ai eût cours de langues, j'ai passé une évaluation que j'ai plutôt bien réussit mais mes nounous attendaient mieux de moi donc je dois réviser plus...

- Tu as fait de ton mieux, c'est l'essentiel, m'assura-t-il avec douceur.

- Je ne sais pas...

- Ne sois pas triste, tu auras une meilleure note la prochaine fois, j'ai confiance en toi...

Ses mots me firent du bien. Je souris, il avait raison, même si tout le monde avait dit qu'étant donné mes capacités et celles de ma famille, que j'aurais dû avoir une note parfaite, Nere avait raison, j'avais fait de mon mieux.

- J'ai aussi fait de la calligraphie, soupirai-je, je déteste ça, c'est d'un ennuie ! Heureusement que ça ne durait qu'une heure puis j'ai dû déjeuner devant les nounous. Elles ne me font pas confiance, pour rien, donc je suis obligé de tout faire devant elle ! J'ai l'impression de ne plus avoir d'intimité...

- Je suis désolé pour toi, soupira-t-il en prenant sa main.

- Elles sont comme ça avec tout le monde, avec chacun de nous...

- Tu ne devrais pas les laisser faire !

- Je n'ai pas le choix, pape veut que je sois sage ! Si je n'obéis pas, elles vont le dire à pape et il ne sera pas content ! En plus, elles disent que je suis malade et que je dois obéir pour aller mieux, que les fous ne donnent pas leurs avis..., bredouillai-je d'une voix tremblante. Je me dis que c'est mieux que j'obéisse...

Nere soupira mais il ne dit rien. Il passa ses bras autour de mes épaules et me serra contre lui pour me consoler. Je sentis mes yeux se remplir de larmes. Le frisson que je cessai de ressentir ne fit que grandir encore plus.

- Nere, on peut rester ensemble comme ça pour toujours ?

- Tu m'as manqué, me glissa-t-il de nouveau à l'oreille.

- Toi aussi, tu m'as manqué Nere...

- J'ai rêvé de toi, c'était un si beau rêve... je ne voulais pas qu'il cesse...

- La réalité est tellement plus belle avec toi, si je le pouvais, je transformerais tous tes rêves en réalité...

- Moi aussi. Tu sais, je rêve de toi presque toutes les nuits, entre des cauchemars, c'est apaisant... presque, bredouillai-je en sentant l'envie de pleurer montait en nous. Je voulais venir plus tôt mais...

La brise que je ne cessais de sentir devint de plus en plus forte, je fermai les yeux fortement et tentai de rester calme mais le ciel devenait de plus en plus gris. Une tempête se préparait, j'étais en train de perdre. La folie me reprenait, tout le monde avait raison, j'étais fou.

- Je sais, ne t'en fais, murmura-t-il avec douceur, je ne t'en veux pas...

J'essuyai mes joues bien que le désespoir m'envahissait, je me sentais soudain encore plus impuissante, comme un pantin qui était dirigé par des forces supérieures à elle...

EUPHORIA [T1]Where stories live. Discover now