141. KEMAN

0 0 0
                                    

Je ne savais pourquoi mais Othniel avait tout fait pour que je sois présent à cette Saison. J'avais échangé mon planning avec un collègue pour apprendre finalement qu'Othniel avait annulé le changement, prétextant que le collègue en question n'y avait pas droit.

J'avais décidé de me rendre au Temple mais quelqu'un, que je soupçonnais être Othniel, avait fait en sorte que les matriarches me prennent la tête afin que je sois au bal. En plus ça, mes parents y tenaient, surtout mon père, donc j'avais finalement accepté d'y aller.

Tout se passait pour le mieux, jusqu'à ce que des petites garces s'en prennent à B. Je ne comprenais pas ce délire de certaines filles de se sentir obligé de rabaisser d'autres filles pour se mettre en valeur. En plus, cette conne, dont je ne me souvenais pas le prénom, avait divulgué des éléments du dossier médical d'Isha, comme le fait que le corps du système était stérile.

Du coup, après avoir réussi à leur parler et les calmer un peu, je les laissai avec leur famille et retourna au bal afin de faire juste acte de présence. En arrivant, je me rendis que tout était exactement comme dans la journée, si ce n'est que tout le monde s'était changé pour une tenue qui faisait plus bal. Pour ma part, j'avais laissé maman choisir pour moi.

J'évitai toutes les filles qui me faisaient clairement dû rentre dedans, et même à mon grand désarroi, Seraphina à qui pourtant, je pensais avoir été clair sur le fait qu'il ne se passerait jamais rien entre nous. Elle était la sœur de mon meilleur pote, je ne sortais pas avec les sœurs de mes amis. Jamais. En plus, il y avait une sorte de contentieux étrange entre Jamel et elle, et par égard pour mon pote, je ne voulais absolument pas entrer dans ça.

Je posai mon verre, ressentant soudain comme une envie de prendre l'air. Je ne saurais l'expliquer pourquoi mais l'envie devint tellement pressent que je me dirigeai vers la sortie.

Je regardai la lune tout en soupirant, laissant la brise caresser mon visage. Je fis quelques pas vers le lac jusqu'à me rendre compte qu'il s'y trouvait déjà quelqu'un.

Mon regard ne put se détacher d'elle car c'était une fille, tandis que je marchais pour la rejoindre. Je ne voyais pas grand-chose si ce n'est sa silhouette fine. Elle portait une longue robe blanche en fin lin retenu par une broche en or sur l'épaule. Comme si elle m'entendait approcher, elle se tourna vers moi et le clair de lune illumina son visage d'une grande beauté.

Mon cœur s'arrêta. En tout cas, ce fut la sensation que j'eus jusqu'au plus profond de mon être. Comme le fait de retrouver quelque chose qui était à moi et que j'avais jadis perdu.

Comme si le monde avait toujours été gris et qu'elle y apportait de la lumière pour la première fois. Tout mon être, mon énergie, mon âme vibrait, reconnaissant son autre moitié. Celle qui m'était destinée.

J'étais complètement sans voix. Je ne savais même pas que j'étais capable de ressentir tout cela. J'avais envie de m'approcher d'elle, la toucher, de l'embrasser, de la marquer et de faire d'elle mienne.

C'était quelque chose d'incontrôlable, un désir qui me plongeait peu à peu dans une sorte de folie. Je la connaissais, elle m'était familière parce que je la connaissais, j'en étais presque sûre.

Elle réajusta le voile qui lui couvrait la tête ainsi que les bras mais je pus voir qu'elle portait des tatouages le long de chaque bras ainsi qu'une sorte de fine poudre qui semblait totalement en or. Des écrits sacrés, donc elle était forcément quelqu'un du temple ou une prêtresse suprême.

J'avais tellement de questions mais je n'arrivais toujours pas à parler. J'inspirai profondément pour me donner du courage mais ce geste eût un tout autre effet. Je me sentis comme enivré sans que je comprenne pourquoi mais mes lèvres me révélèrent la cause quand je m'entendis prononcer un nom que je n'avais jamais dit :

EUPHORIA [T1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant