EUPHORIA [T1]

121. DALIA

Je souris. Entendre Fatima puis Kelxa, Annaëlle et Nia s'exprimer sur Seth me fit plaisir. Massian ne dit rien mais je sentis qu'elle commençait aussi à accepter mon couple, et l'absence de B était un signe qu'elle me faisait assez confiance pour me laisser seule avec Seth. Lui aussi.

- Il est juste au-dessus de la salle de repos, face au jardin, il est vraiment, je t'inviterais...

- Je serais très heureux de le découvrir, murmura-t-il en me prenant la main. Tu as l'air un peu fatiguée aujourd'hui...

- Oh, ça. Je n'ai pas beaucoup dormi. Au fait, je voulais te demander... j'aimerais bien que l'on parle de nous, genre plus sérieusement...

- Oh, fit-il avant de sourire. Bien sûr... j'y ai pensé mais j'avais peur de te faire peur, de te donner l'impression de te mettre la pression ou... ce genre de choses...

- Non, non, je veux... que l'on se mette d'accord... sur notre couple... ce que l'on peut ou pas faire... ce qu'on se sent prêt à faire...

- Ou pas ?

- Oui, murmurai-je en lissant ma robe. Je... j'aime beaucoup quand on s'embrasse, c'est... vraiment agréable mais je ne me sens pas encore prête pour aller plus loin...

- Je comprends, dit Seth en prenant la main pour me rassurer. Je ne suis pas pressé, je peux attendre aussi longtemps que tu le veux...

- C'est vrai ?

Il hocha la tête. Je soupirai de soulagement. Cela me stressait tellement que j'évitais de le voir dans une pièce fermé, imaginant que le fait d'être seuls nous pousserait à nous embrasser et une chose en entrainant une autre, nous ferions quelque chose dont je ne me sentais pas prête.

- Rassurée ?

- Oui, beaucoup, merci Seth.

- On devrait se trouver des surnoms romantiques, me proposa-t-il, quelque chose d'unique genre... de super mignon mais qui exprimerait aussi nos sentiments l'un pour l'autre...

- D'accord, acceptai-je tandis qu'il caressait ma joue. Je suppose que tu as déjà réflechit ?

- Oui ma déesse. C'est ainsi que je veux t'appeler parce que tu es divine et que tu es si unique, si différente, tout devient fade et ennuyeux sans toi...

Je rougis. Il se pencha vers moi et m'embrassa avec douceur. Je sentais toujours pas les pailletes mais j'aimais ça et c'était très bien aussi. Il se détacha, je lui promis de lui trouver aussi un beau surnom. Et après avoir fini ma glace, Lucas vint me chercher pour mon plus grand bonheur.

J'avais attendu avec patience que Deandra finisse le rendez-vous pour prendre le front. Je ne pouvais plus me changer les idées dans le système, j'avais besoin de voir autre chose, de prendre l'air. Je ne me sentais pas bien du tout, sauf que je n'avais pas envie d'aller voir Ethan, je ne voulais plus être hospitalisé. Je rendis donc dans notre appartement, espérant le silence des lieux et un peu la paix.

Je profitai du brouillard et prit le front. Je rangeai les affaires de Deandra. Je ne pouvais pas quitter la pièce mais je pouvais très bien agir de là où j'étais. Tout d'abord, en commençant par les souvenirs car c'était la façon la plus simple de prendre le contrôle.

Les gens se faisaient une idée érronée de la programmation, beaucoup n'y croyaient même pas, pour le plus grand bonheur des formateurs. Tout était mis en place pour la programmation bloque la guérison, on l'appellait le " no heal ". C'était aussi cela qui empêchait au système normal d'accéder totalement à celui qui est programmé.

Les bloqueurs de thérapie, hautement programmés pour résister complètement à la thérapie, auront souvent une programmation spécifique au thérapeute que le survivant afin de l'empêcher d'aider le système. Nous en avions un pour Lionel, il ne le savait pas mais cela existait et l'alter programmé pour cela, était quelqu'un qu'il ne soupçonnerait jamais.