44. KEMAN

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Dahn ferma brusquement son livre. Il était complètement furieux, je sentais sa colère me picoter la peau. Il tourna son regard aussi gris que ses cheveux et marmonna froidement :

- Ne me traite pas de fille, je n'en suis pas une.

Mamie sourit en hochant la tête, Dahn reprit sa lecture. B continua à lui caresser les cheveux. Lili était toujours derrière moi mais elle s'était rendu invisible aux yeux de tous les alters comme lui avait demandé B.

- Tu m'as fait penser à quelqu'un, dit simplement Alexandra. L'arrière, arrière-grand-mère de ton pape, elle aussi avait une longue chevelure presque blanche, c'était vraiment magnifique !

- On peut la voir ? demanda B.

- J'essaierais de trouver sa photo, promit Alexandra. Comment te sens-tu ?

- Je vais mieux, répondit B avant de regarder papy Lionel, il n'a pas le droit d'intervenir, ni d'utiliser tout ça contre nous en séance...

- Mon adorable B, répliqua papy en riant. Franchement, tu devrais assez me connaître pour savoir que je ne force jamais rien et en plus, je suis celui qui a demandé à Alex de faire plus que le travail que lui avait confié l'Empire...

- On va dire que je vais t'accorder le bénéfice du doute, accepta B.

- Tu es réellement sa grand-mère ? demanda Deandra en regardant Alexandra avec méfiance.

- Oui, pourquoi ? Keman t'embête ?

- Je ne l'aime pas, marmonna Deandra froidement, il m'ennuie...

- Mais j'ai assisté au risque qu'il a pris en te laissant l'embrasser en public pour gérer ta crise ! Il aurait pu se faire virer de son travail, sans parler des coups que ton tyran de père lui a donné...

- Je ne suis pas un tyran, pesta Aythan à l'extérieur.

- J'aurais pu me débrouiller toute seule, insista Deandra en croisant les bras.

- Ah bon ? Si tu le dis. Continue à te voiler la face, lui dit Alexandra avec un air amusé. Je te pensais plus intelligente que ça...

Deandra gronda. Je me retins de sourire, mamie avait le temps de rendre tout le monde fou, elle ne se laissait jamais manipuler et mettait toujours les gens face à la vérité. Je crus que D allait bouder mais elle finit par avouer :

- Je... j'aurais fini par gérer, je ne voulais juste pas... je gère... assez bien mes propres traumas mais quand on m'impose des traumatismes que je n'ai pas vécus, c'est plus compliqué !

- J'imagine. Comment sais-tu que ce n'étaient pas les tiens ?

- Mes traumatismes ne sont pas liés à ça, je ne sais rien...enfin je ne savais rien...j'aurais aimé rester dans l'ignorance, ajouta-t-elle calmement.

- Je sais.

- Connaître son ennemie est toujours mieux que l'ignorance, répliqua froidement Massian.

- Je suis d'accord, affirma mamie, c'est douloureux mais ça vous permettrait de ne plus ressentir ce sentiment d'impuissance !

- Qu'en sais-tu ? demanda Fatima qui s'éventait sur une balançoire.

- Je suis passé par là.

- Est-ce vrai que tu as été victime de viol ? Deux fois ? voulut savoir Annaëlle.

Elle s'était gracieusement rapproché de mamie pour lui faire face et poser sa question. Elle la provoquait, évidement. Mamie le comprit aussi car elle sourit simplement. Annaëlle ne supportait pas qu'on tente de la contrôler, j'avais remarqué que dès que je la contrôlais, elle me provoquait aussitôt, en plus ouvertement.

EUPHORIA [T1]Where stories live. Discover now