50. KEMAN

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Fatima apparut dans une tenue africaine et fit installer un trône avant de s'y asseoir. Personne ne releva parce que nous n'avions pas envie qu'elle nous refasse une demonstration de ses pouvoirs. Elle croisa les jambes puis déclara :

- Je suis Fatima Mamiwata, déesse antique de Kemet. Divin des eaux et du savoir. Ici, je suis la protectrice des alters non-humains, cela concerne les animaux, les hybrides, les alters mythologiques, fantastiques, imaginaires. Comme notre dragon qui est capable de tout brûler si on nous enferme ou un succube qui s'occupe des affaires de la nuit, une démone pour faire plus simple.

- Pardon ? s'étonna Aria.

- Nous ne sommes pas comme toi, ne prends pas ce ton plein de jugement, soupira Fatima.

- Ce n'était pas un jugement, je suis juste surprise, murmura Aria.

- Si tu le dis. Je gère aussi le robot, c'est lui qui front quand nous dissocions et que le corps se met en mode pilote automatique ou si nous sombrons dans l'obéissance sans libre-arbitre. Sinon il y a Blanche, un alter fantôme qui erre la nuit, elle pense être morte car elle porte les trauma qui auraient pu nous tuer, elle ne ressent donc plus rien...

- Est-il dangereux de laisser un alter non-humain front ? voulut savoir Ayden.

- Oui et non. Par exemple le robot, il fera ce qu'il a à faire, ce que le corps fait normalement mais un autre alter peut par exemple ne pas se nourrir, ce qui finirait par nous tuer. Je sais que c'est bizarre...

- Pas tant que ça, répliqua papy Lio. Les alter non-humains apparaissent quand l'espèce humaine a été considéré comme trop néfaste par le cerveau ou qu'on fait sentir à la personne qu'elle est trop... différente pour être considéré comme un être humain...

- Notre hôte, Zeus l'appelait le monstre, on pense que ça joue, expliqua Fatima. Enfin bref, sinon je suis aussi un alter introjects, une représentation internalisée de personnes ou des personnages venant de l'extérieur du système. Par exemple, nous avons un alter qui est une ancienne reine égyptienne, je n'en dirais pas plus...

- Laquelle ? ne put s'empêcher de demander Dalia.

- Je suis sûre que tu peux trouver, répondit Fatima d'un air mystérieux. Comme les little, les alters non-humains, les introjects ont le même comportement que ceux dont ils portent le nom, leurs souvenirs, tout. Vous voyez les ombres à l'extérieur du Dôme ?

- Oui, répliqua papy Lio, qui sont-ils ?

- Des fragments. Ce sont des morceaux d'identité qui ont été dissociées du reste du système ou d'un ou d'une alter, ils ne sont pas vraiment comme nous. Ils sont destinés à une tâche particulière ou à la gestion d'un sentiment précis ou alors ils gardent des souvenirs. Massian ne leur fait pas confiance, c'est pour ça qu'ils sont à l'extérieur...

- Pourquoi Massian ne leur fait pas confiance ?

- Ils sont de la planète Naos, ils ne devraient pas être ici mais comme ils n'ont pas de conscience et peuvent juste des réactions ou des réponses traumatiques, Massian doute d'eux.

- Pourquoi ?

- Lean, ce n'est pas parce qu'ils sont incomplets que nous devons ignorer les fragments, soupira Fatima. D'ailleurs, ils peuvent avoir des aptitudes basiques. C'est ce que je pense, B aussi, Massian reste sceptique donc on les surveille...

- Les fragments peuvent effectivement s'avérer utiles, ils sont parfois la clé pour dénouer un traumatisme. Mais comme ils peuvent influencer les autres alters, je comprends que Massian soit méfiante.

- Ils peuvent être dangereux ? s'enquit tante Eller.

- Je ne sais pas. Certains fragments disparaissent lorsque le système n'a plus besoin d'eux, d'autres pourraient à la longue devenir des alters à part entière, s'ils fusionnent et se développent. C'est hypothétique, je n'en suis pas sûr...

EUPHORIA [T1]Where stories live. Discover now