133. KEMAN

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Si papy Lio fut surpris de me voir quand il ouvrit la porte, il ne le montra pas mais Dahn si, il recula. S'en suivit une conversation bien étrange pendant laquelle Dahn s'excusa sans vraiment me regarder et parlant plus à papy que moi. Il modifia même la garde, nous imposant à tous les deux une troisième personne quand c'était moi qui était de garde. Dahn soupira de soulagement puis il trouva une place à l'opposé de moi où il s'assit avant de se mettre à m'ignorer.

Laurence qui devait sûrement se trouver au QG en train d'enregistrer sa garde allait mettre une dizaine de minutes à venir. Je me tournai vers Dahn, le fusillant clairement du regard. Ce connard avait profité d'un moment de faiblesse pour me faire des choses pas catholiques et maintenant il jouait les saintes nitouches, comme si j'étais le méchant dans l'histoire.

- " j'ai déjà trouvé une autre solution ", ça veut dire quoi ? marmonnai-je.

Il ne me répondit pas et continua à admirer le tableau devant lui comme si je ne me trouvais pas dans la même pièce que lui. Une gouvernante lui apporta un autre matcha qu'il accepta en souriant et la remerciant. Je grondai, attendit qu'elle s'en aille pour traverser la pièce et le saisir par le col de sa tunique avant de le traîner avec moi vers la première pièce avec une porte que je vis. J'allais lui casser la gueule puisqu'il me prenait clairement pour un con.

- Tu joues à quoi là ?

- Comment ça ? riposta-t-il.

- T'es en train de m'ignorer ou je rêve ?

- Je n'ai pas envie de parler, laisse-moi tranquille !

- Pardon ? fis-je tandis qu'une rire nerveux me prenait. Tu te fous vraiment de moi en fait ? Que JE te laisse tranquille ? Après ce que TU as fait hier ?

- Tu n'avais qu'à dire non !

Mon énergie se réveilla comme par reflexe, Dahn recula légèrement d'un pas. Je le soulevai avec ma main non-dominante parce que l'autre avait vraiment envie de le frapper.

- Quoi ? me provoqua-t-il. C'est vrai quoi, tu n'avais qu'à dire non ! Tu es capable de dire non alors pourquoi n'as-tu pas simplement dit non hier au lieu de me saouler aujourd'hui ?

- Repétes ? murmurai-je sur un ton glacial.

- Je suis désolé, dit-il finalement.

- Non, ce n'est pas ce que tu as dit, lui rappelai-je. Repétes, oses repéter les conneries que tu viens d'oser me sortir !

- Je me suis excusé, murmura-t-il d'une voix tremblante.

- Tu as recité une putain de phrase toute faite en t'adressant à papy Lio plus qu'à moi pour ensuite me balancer des conneries, tu me prends pour un con ou quoi ?

Il ne me répondit pas, regardant ailleurs. Tentant par tous les moyens de mettre de la distance entre nous. Je le forçai à me faire à face puisqu'il avait apparemment décidé de m'ignorer.

- Je te parle !

- Je sais, soupira-t-il les yeux remplis de larmes. Je... j'essaie de bloquer le front parce que... une des filles veut front et... et... après tu vas croire que je fuis après avoir dit... et... j'essaie juste de bloquer le front comme je peux...

Sa voix tremblait et il sentait une peur qui me mit mal à l'aise, faisant remonter des souvenirs de la veille, de mon rêve. L'un d'eux le saisit par le cou avec violence. Ils le frappèrent jusqu'à ce qu'il perde connaissance.

- D'accord, murmurai-je en me forçant à me calmer.

- Je...je dois juste me concentrer un peu...

Je me força à me calmer et à garder mon calme jusqu'à ce qu'il affronte de nouveau mon regard.

EUPHORIA [T1]Where stories live. Discover now