182. KEMAN

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J'étais hors de moi. S'il se foutait de moi, et bien, j'allais l'y aider, j'allais lui donner ce qu'il voulait tant, le plaisir ultime. Ce qu'il n'avait jamais vécu de toute sa vie. Je savais que ce n'était pas bien mais j'utilisai ce que je savais de lui pour lui faire baisser sa garde.

J'y allais tout en douceur parce que ce n'était pas quelque chose que je pensais que Dahn n'avait jamais connu ça. Je ne quittai pas ses yeux, son regard embuée de désir, ses joues rosâtre, ses lèvres pleines à force d'avoir reçu trop de baisers, je me surpris à le trouver beau. Terriblement séduisant, était-ce ainsi que je devais le considérer ?

Les yeux de Dahn se remplirent de larmes. Je fermai les yeux, me forçant à rester concentré sur ce que je voulais, et non ce que je voyais ou entendais. L'entendre m'appeler n'aidait pas mais alors pas vraiment du tout. Des larmes se mirent à couler sur ses joues. Je le soulevai et le collai contre moi. Je voulais le bonheur, pas les larmes.

J'avais l'impression de me faire charmer ou une connerie dans le genre. Et même si Dahn sentait le bonheur, j'étais de plus en plus énervé. Parce que je savais que n'importe qui pouvait lui faire pareil, le voir ainsi. Je savais que ma réaction n'avait aucun sens, ce que ça voulait dire mais je refusai de m'y attarder. Je me forçai donc à communiquer :

- Pourquoi est-ce que tu pleures ? T'ai-je fait mal ?

Je posai la dernière question pour la forme car je savais qu'il ne souffrait pas, c'était même le contraire. Si je l'avais blessé, je l'aurais senti tout de suite. Il s'accrocha à cou, pressant mes lèvres, jouant avec ma langue, et posai sa tête sur mon épaule. Je quittai le lit, me déplaçai, je voulais le voir. Pour des raisons qui ne me plaisaient pas mais je m'en fichais. Juste pour ce soir, pour cette nuit, je voulais en avoir rien à battre.

- Personne n'avait jamais... fait ça...

- Donc je suis le premier ?

- Oui. Tu... avec toi, ce n'est jamais au sol ou en dessus de toi...et...ou..., bredouilla-t-il, les joues de plus en plus rouges, et... et... mais toi, je reste...dans tes bras...c'est nouveau pour moi...

- Hmm, fis-je.

- Kio, murmura-t-il en me prenant le visage en coupe, Kio, je t'aime.

Je me raidis. Tout se figea dans la pièce. Il l'avait dit. Purée, il avait osé le dire. Il me regardait comme s'il s'attendait à ce que je réponde quelque chose. Etait-il réellement sérieux ? Me prenait-il pour un idiot pour continuer à se moquer si ouvertement de moi ? J'avais l'impression que chaque seconde qui passait me faisait encore plus découvrir des choses sur Dahn. Des choses que je n'aimais pas, des choses blessantes.

- Dahn.

- Je t'aime, marmonna-t-il en parsemant mon cou de baisers, sa bouche s'approcha de mon oreille pour sursurer, je t'aime tellement...

A moi. Marque-le. Prends-le. A nous.

Je quittai mon Univera, sachant que c'était la dernière des choses à faire mais il ne m'aidait pas. Lui aussi, il me trahissait ce soir, il choisissait celui qui nous mentait alors que c'était la dernière des choses à faire. Je me sentis obligé de le prévenir, je devais le prévenir.

- Je ne m'arrêterais pas Dahn....

Il gémit, ses joues rougirent, son corps frissonna. Je recommençai plus lentement, me laissant le temps de voir comment son corps réagissait au mien, le préparant à ce qui allait se passer. Observant ses réactions. Ce que je trouvai fascinant.

J'étais satisfait de le voir comme ça. C'était moi qui décidait. Je savais que c'était vraiment malsain mais pour l'instant, j'allais le baiser comme ça parce que ça m'insupportait d'avoir des images de lui en train de se faire culbuter je ne sais où par ce gars.

EUPHORIA [T1]Donde viven las historias. Descúbrelo ahora