68. ISHA

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Je fronçai les sourcils, ne comprenant pas le rapport avec Othniel mais je n'insistai pas. Une autre chose me rendait curieuse, je demandai donc à Bineta :

- Comment tu sais que c'est un ami ? (elle me lança un regard agacé) Quoi ? C'est juste une question ! Tu n'es pas obligé de répondre...

- Bah...pas de soucis, bougonna-t-elle. Bah on s'entend bien, je ne veux rien de plus, lui non plus donc c'est un ami !

- C'est ça les critères d'une amitié ?

- Non, répondit Bineta avant de prendre un air pensif. Je...je ne sais pas trop quoi te dire Massian...disons qu'un ami ou amie est une personne qui est sur la même longueur d'onde que nous, qui nous écoute, qui garde nos secrets, qui est présent en cas de besoin...oh !

- L'ancien Temple, murmura Seraphina.

Je fronçai les soucils et les suivit dans ce lieu qui me semblait soudain familier. J'avais comme un sentiment de me retrouver dans un souvenir de mon enfance. Des écrits entouraient les lieux, dans une langue ancienne. Les Orishas. Tu es une Orisha. Déesse.

- Les orishas sont des divinités de la religion yoruba. D'après la croyance, Olodumare, le premier était trop immense pour être compris par l'esprit humain, ce qui la poussé à libérer différents aspects de sa personne, chacun recevant une sphère d'influence.

Les gens t'invoqueront lors de rituels personnels ou communauraites pour de la force spirituelle, l'illumination et les difficultés. Par la Santeria, le Candomblé, le Vaudou, le Catholicisme, le Neopaganisme, les Wiccans ou le New Age, tous seront tes adorateurs Massian, tous te vénereront. Tu seras leur sainte, leur vierge.

- Ah là, on voit l'hiérarchie avec Olodumare tout en haut puis les Orishas, les êtres humains, les ancêtres humains puis les plantes ainsi que les animaux, traduisit Sonha qui lisait les runes.

- Dans une version du mythe, il y a bien longtemps au commencement du temps, Olodumare créa les orishas et répartit ses pouvoirs parmi eux au hasard. Les orishas se rassemblèrent alors autour du grand baobab qui leur fournissait tout ce dont ils avaient besoin et refusèrent d'utiliser leurs pouvoirs pour créer, préférant satisfaire leurs propres besoins. Olodumare se chargea alors de l'acte créateur par le biais de l'orisha Oduduwa, qui créa le peuple yoruba et fit naitre la vie ainsi que les concepts d'identité culturelle et de royauté dans la cité d'Ife.

- Il y a une autre version ici...

- C'est vrai ? demandai-je car j'étais curieuse.

- Sonha, tu arrives à le lire ? voulut savoir Key en la rejoignant.

- Oui. L'orisha Obatala sépare la terre des eaux et Olodumare envoie alors dix-sept orishas compléter son travail. Seize d'entre eux sont de sexe masculin et la dix-septième, , est non seulement de sexe féminin mais aussi la plus jeune d'entre eux. Les orishas mâles ignorent ses efforts et ses suggestions et finissent par échouer à réaliser leurs tâches. Ils sont contraints de retourner devant Olodumare et d'admettre leur échec et sont questionnés au sujet de la dix-septième orisha partie avec eux. Ils avouent l'avoir ignoré parce que c'était une femme, plus jeune de surcroit, et apprennent qu'elle seule est capable de finir leur tâche. Les orishas retournent sur la terre et s'excusent auprès d'Oshun qui achève la création grâce aux dons de beauté, fertilité, amour et douceur, instillant un besoin pour ces choses chez tout ceux qui ont reçu la vie grâce au souffle d'Olodumare.

- Ici, on parle de destinée, non ?

- Chaque être humain a un ayanmo, un destin, qu'il choisit lui-même avant sa naissance mais oublie une fois né et doit ensuite réaliser au cours de sa vie. Si une personne n'y parvient pas, pour quelque raison que ce soit, elle est réincarnée et retente sa chance dans sa nouvelle vie.

EUPHORIA [T1]Where stories live. Discover now