𝑬𝒑𝒊𝒍𝒐𝒈𝒖𝒆 7 : 𝑺𝒊 𝒑𝒓è𝒔 𝒅𝒖 𝒃𝒖𝒕

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Une semaine plus tard, le Terrier.

Descendant les escaliers, George retrouva sa mère dans le salon en train de tricoter un pull pour nourrisson. Il aperçut une inscription sur le devant, écrit en lettre dorée : Mamie Molly.

- On ne sait pas encore si c'est un garçon ou une fille, dit-il en s'asseyant à ses côtés.
- Ce pull ira aussi bien à un garçon qu'à une fille.
- Tu es sûr que tu ne sais pas le sexe ?
- Non. Tu sais bien qu'Hermione ne veut le découvrir qu'à la naissance.
- J'aurai essayé... D'ailleurs, où est-elle ? demanda-t-il en regardant partout.
- Dans le jardin.
- Merci.

George se leva et il se dirigea vers la porte.

- Je ne sais pas ce que tu lui as dit, et pourquoi tu es revenu, mais s'il te plaît, ménage-la. Elle arrive bientôt à terme et je veux que sa grossesse se passe dans les meilleures conditions.
- Ne t'inquiète pas, maman.
- Je m'inquiète, George, dit-elle en relevant les yeux vers lui. Elle recommence à pleurer, chaque soir. Je l'entends. Elle n'avait plus pleuré comme ça depuis des mois. Et depuis que tu es revenu, elle recommence à s'isoler. Alors s'il te plaît, fait attention.

George ouvrit la porte et il disparut dans le jardin. Il l'aperçut au loin sur les balançoires. Il alla à sa rencontre et lorsqu'il arriva à sa hauteur, il prit place sur la deuxième balançoire, sans prononcer un mot.

Hermione était en train de se balancer doucement, fixant le ciel, une main posée sur son ventre. Depuis leur petite discussion, les deux amis ne s'étaient pas beaucoup adressé la parole. George avait décidé de la laisser réfléchir à tout ce qu'il lui avait appris, mais à présent, il était temps.

- Je retourne en Roumanie, lança-t-il subitement.

Hermione continuait de se balancer, comme si son intervention n'avait jamais eu lieu.

- Je retourne en Roumanie pour faire mes adieux à Alicia, dit-il en la regardant. Je sais ce que tu ressens, Hermione. On a perdu la personne que l'on aimait le plus au monde et rien ne pourra les ramener. Mais on a une possibilité de les revoir et je refuse de perdre espoir. Si cette légende existe réellement, je me dois d'essayer. Pour elle. Pour lui. Et je crois que tu devrais m'accompagner.

Hermione fixait toujours l'horizon, ne disant un mot.

- Ne voudrais-tu pas dire à Fred que tu attends son enfant ?

Sur ces mots, la brune tourna la tête vers lui.

- Je ferai tout pour qu'il soit au courant, George. Mais c'est impossible.
- Il y a une petite chance.
- Non... Cette chance n'est pas une chance.
- S'il était en vie, et que ce serai toi, Hermione, qui serait partie, il aurait essayé. Il aurait voulu te parler, une dernière fois. Il aurait voulu te voir, une dernière fois. Il aurait voulu te dire à quel point il t'aimait, une dernière fois. Ne veux-tu pas le lui dire, une dernière fois ?
- George...
- Viens. Viens avec moi.
- Je ne veux pas être déçue de nouveau.
- Tu ne le seras pas.
- Tu n'en sais rien.
- La fontaine de l'avenir n'était encore qu'un mythe pour moi il y a quelques jours, mais tu l'as découverte et elle t'a montré ton avenir. Et ça a fonctionné. Tu es enceinte, Hermione. Tu vas avoir un enfant. Tu as une maison, et je suis là. Elle a montré la vérité. Ce n'est pas ce que tu aurais voulu, mais elle ne s'est pas trompée. Tu as la preuve que les légendes peuvent exister. Pourquoi celle-ci ne pourrait pas être réelle ?
- J'ai peur, George. Je suis effrayée de le revoir, avoua-t-elle.
- Je sais. C'est une chance inespérée. Mais une chance que l'on doit prendre. On ne peut pas la laisser s'envoler. Il y a quelques mois, tu ne priais que pour le revoir. Et ce jour est arrivé. Cette chance est arrivée. Tu pourras être en paix avec toi-même, Hermione. Tu pourras élever votre enfant et le dernier souvenir que tu auras de lui ne sera pas douloureux. Viens avec moi.

Hermione continuait de le regarder dans les yeux, incapable de prendre une décision. Elle avait cogité pendant une semaine. Elle avait pesé le pour et le contre. Parfois, elle s'interdisait d'y aller, mais d'autres, elle en mourrait d'envie. Elle pourrait le revoir et rien qu'à cette pensée, son cœur faisait des embardées.

Elle pourrait lui dire qu'elle attend son enfant et rien qu'à cette pensée, elle voyait son visage s'émerveiller de la nouvelle. Elle devait y aller. Pour Fred. Pour le bébé. Pour elle. Elle devait y aller et ensuite, elle le laisserait partir. Oui, c'était la meilleure solution.

- D'accord. Allons-y.

(...)

Quelques jours plus tard, Roumanie.

Faire le voyage jusqu'en Roumanie à plus de sept mois de grossesse ne fut pas une partie de plaisir pour Hermione. Avec du recul, la brune aurait mieux fait d'écouter Molly. Lorsque George lui avait annoncé qu'il emmenait Hermione avec lui, la mère de famille n'avait pas approuvé leur choix.

Elle avait essayé jusqu'au dernier jour de faire changer d'avis Hermione, mais c'était peine perdue. Elle avait accepté et désormais, elle ne pouvait revenir en arrière. Maintenant qu'elle s'était mise en tête qu'elle avait une possibilité de revoir Fred, personne ne pourrait lui faire changer d'avis.

Lorsqu'ils arrivèrent devant la maison de Charlie et Emmy, la porte d'entrée s'ouvrit, laissant apercevoir une petite fille courir dans l'allée principale, suivit de sa mère. George se baissa et il réceptionna Suzy, la faisant tourner dans les airs. La petite fille ria à pleins poumons et Hermione ne put s'empêcher d'esquisser un grand sourire à la vue de cette magnifique petite fille.

Emmy arriva vers eux et elle prit Hermione dans ses bras, ravie de la revoir après autant de temps.

- Je suis contente de te revoir, Hermione. Comment vas-tu ? J'espère que le voyage n'a pas été trop pénible.
- J'ai connu des jours meilleurs, ricana-t-elle. Mais je t'avoue que je ne sens plus mes pieds.
- Viens, rentrons.

Emmy emmena George et Hermione à l'intérieur et ils prirent place dans le salon où la brune s'affala dans le canapé moelleux. Suzy était sur les genoux de George, trop heureuse de revoir son oncle.

- Suzy n'a fait que te demander, George, annonça Emmy qui servit un verre d'eau à Hermione.
- Je crois qu'elle m'adore.
- Pas autant que moi, lança Charlie qui venait d'arriver.

Il salua Hermione et son frère et il prit place à côté de sa femme. Pendant les premières secondes, on ne pouvait entendre que le rire de la petite Suzy qui ne faisait que de gigoter sur les genoux de George. Mais Hermione brisa le silence, ne pouvant attendre une minute de plus.

- Donc... Où est ce fameux objet ? demanda-t-elle.
- Je vois que George t'a tout raconté, lança Charlie.
- Oui, et ça n'a pas été facile, mais j'ai réussi à la convaincre, ajouta George.
- Tu sais où il se trouve ? redemanda-t-elle.
- Oui.
- Tu sais de quoi il s'agit ?
- Non.
- Quand y allons-nous ?
- Tu sembles pressé, ricana-t-il.
- Si je peux parler à Fred, alors oui, je suis pressée.
- Nous pourrions y aller dans une semaine, répondit-il.
- Pourquoi dans si longtemps ?
- Je dois préparer notre itinéraire. Ce n'est pas la porte d'à côté. Et je dois m'assurer qu'il ne s'agisse pas de magie noire et que l'endroit soit protégé. Je dois tout préparer pour que ce voyage se passe au mieux.
- D'accord...
- Hermione, je te promets que tu pourras le voir.
- Merci, Charlie. Merci d'avoir trouvé cet objet, dit-elle.
- Tu me remercieras lorsque tu l'auras vu.

Une semaine. Plus qu'une semaine et Hermione pourrait enfin le revoir. Dans une semaine, elle serait face à lui, pour une dernière fois. Dans une semaine, elle pourrait lui dire au revoir et le laisser partir.

J'arrive, Fred. Attends-moi encore un peu. J'arrive, je te le promets.

𝐋𝐄𝐒 𝐎𝐏𝐏𝐎𝐒𝐄́𝐒 (𝐅𝐑𝐄𝐌𝐈𝐎𝐍𝐄)On viuen les histories. Descobreix ara