𝐋𝐄𝐒 𝐎𝐏𝐏𝐎𝐒𝐄́𝐒 (𝐅𝐑𝐄𝐌𝐈𝐎𝐍𝐄)

𝐶ℎ𝑎𝑝𝑖𝑡𝑟𝑒 15 : 𝑃𝑟𝑜𝑚𝑒𝑡𝑠-𝑙𝑒-𝑚𝑜𝑖

Trois jours plus tard, le Terrier.

Cela faisait trois jours que la guerre était terminée. Trois jours que Voldemort avait disparu de la surface de la Terre. Trois jours qu'Harry l'avait tué. Mais aussi trois jours que Fred était mort. Trois malheureux jours.

Mais pour Hermione, cela faisait plusieurs mois qu'il l'avait quitté. Après avoir été invitée chaleureusement par Molly pour habiter au Terrier, n'ayant nulle part où aller, la brune s'était enfermée dans sa chambre la plupart du temps. Seule Ginny passait la voir quelques fois, mais sans grand résultat.

Hermione ne parlait à personne depuis trois jours. Elle ne mangeait que très peu, si bien que ses joues étaient maigres. Elle ne faisait pas l'effort de s'habiller, gardant le maillot de Quidditch de Fred sur elle toute la journée. Elle ne voulait pas s'en séparer. Plus jamais.

Mais aujourd'hui, elle décida de quitter son donjon pour aller prendre l'air dans le jardin. Elle avait descendu les escaliers sur la pointe des pieds et s'était faufilée de pièce en pièce afin de ne croiser personne. Elle n'avait pas envie de parler. Elle avait juste envie de prendre l'air, seule.

Et l'endroit où elle s'était rendue lui avait paru évident. Elle s'était assise sur l'une des deux balançoires, contemplant le ciel bleu qui s'étendait à perte de vue. L'été arrivait et le petit air chaud qui lui caressait le visage était agréable. Elle n'avait pas fière allure, mais sur ces balançoires, elle se sentait un peu mieux.

Un tout petit peu.

C'était le dernier endroit où elle et Fred avaient discuté au Terrier. Le dernier endroit où ils s'étaient embrassés avant qu'elle ne parte pour sa mission avec Harry et Ron, il y a presque un an. Alors ces balançoires étaient, maintenant, pour elle, un endroit qui lui rappellerait Fred pour toujours. C'était un endroit qui la réconfortait, pensant à son souvenir.

Mais son moment de quiétude fut de courte durée puisqu'un grand rouquin débarqua à ses côtés. Le simple fait de voir son portrait cracher chaque jour fit ressentir à Hermione une pointe dans son cœur. Elle voyait Fred dans son allure, ses expressions, son visage, mais ce n'était pas lui. C'était George.

Simplement George.

- Salut, dit-il en s'asseyant sur la deuxième balançoire.

Hermione tourna la tête vers lui. Il semblait être dans le même état qu'elle. Son regard était vide, ses joues étaient creuses, sa peau était d'une blancheur et ses yeux étaient dénués de vie.

- Je ne t'ai pas beaucoup vu depuis... commença-t-il en cherchant ses mots.
- Depuis la mort de Fred, lança-t-elle soudainement.
- Depuis la fin de la guerre, rectifia-t-il.
- Je préfère être seule.
- Ce n'est pas préférable.
- Comment tu fais ? demanda-t-elle soudainement.
- Quoi ?
- Alicia...
- Je ne préfère pas y penser, la coupa-t-il en fuyant son regard.
- Fred et Alicia sont morts.
- Hermione, s'il te plaît.
- Ils sont morts, dit-elle en laissant couler des larmes. Tu as perdu bien plus que n'importe qui, mais tu as l'air de...
- Je ne vais pas bien, la coupa-t-il de nouveau, mais cette fois-ci en se tournant vers elle. Je ne vais pas bien, Hermione. Mon frère est mort et ma copine également. Les deux êtres qui faisaient partie de moi sont morts. Je suis anéanti, mais je... Je n'y pense pas, dit-il.

Hermione aperçut ses yeux devenir humides. Il semblait se retenir, ne voulant laisser échapper sa tristesse.

- Moi, j'y pense tout le temps, commença-t-elle, la voix tremblante. Et quoi que je fasse, ça reste dans ma tête. Je repense à son corps sur la civière. Aux pleurs de Ron. À mon cœur qui se déchire lorsque je l'ai aperçu, inerte. À son visage blanchâtre, sans son merveilleux sourire. À ma douleur qui s'intensifiait au fur et à mesure que je réalisais ce qui se passait. Et ça fait trois jours. Trois jours qu'il n'est plus là. Chaque matin, je regarde par la fenêtre, espérant le voir passer le portail. Mais il n'est plus là, pleurait-elle. Il... Il m'a abandonné.
- Non, Hermione. Il ne t'a pas abandonné.
- C'est tout comme.