𝐋𝐄𝐒 𝐎𝐏𝐏𝐎𝐒𝐄́𝐒 (𝐅𝐑𝐄𝐌𝐈𝐎𝐍𝐄)

𝐶ℎ𝑎𝑝𝑖𝑡𝑟𝑒 8 : 𝑀𝑎𝑢𝑣𝑎𝑖𝑠𝑒 𝑠𝑢𝑟𝑝𝑟𝑖𝑠𝑒

Octobre pointa le bout de son nez, amenant la chute des températures au château. Les arbres perdaient petit à petit leurs feuilles et le paysage devenait de plus en plus maussade. Hermione n'appréciait pas beaucoup cette période, étant obligée de s'emmitoufler dans sa cape à chaque fois qu'un petit vent frais venait lui fouetter ses joues déjà rosies par le froid.

Mais une bonne nouvelle était venue égayer les visages des élèves en début de semaine. La première visite du village de Pré-au-Lard de l'année était prévue ce samedi après-midi. La brune avait été ravie d'apprendre la nouvelle, car elle ne supportait plus de rester enfermer dans le château. Sa tristesse devenait de plus en plus conséquente chaque jour et son sourire se faisait plus rare.

Après avoir écrit sa première lettre à Fred, le rouquin lui avait répondu quelques jours plus tard. Il lui annonçait à quel point il était débordé avec la boutique, mais il ne se plaignait pas, heureux d'avoir ce projet avec son frère. Depuis, ils s'étaient envoyés peu de lettres, devenant de plus en plus courte.

Le sentiment de vide qu'Hermione éprouvait s'agrandissait de jour en jour. Cette distance avec Fred lui faisait mal, bien plus mal qu'elle ne se l'était imaginé, et elle avait l'impression de s'éloigner un peu plus de lui chaque jour. Elle avait besoin de le voir. Elle avait besoin de le toucher et de le sentir proche d'elle. Mais il restait encore trois mois à tenir. Trois longs mois avant les vacances de Noël.

Malgré sa déception d'être loin de celui qu'elle aimait, Hermione essayait de tenir bon. Mais pour combien de temps ? Les cours lui permettaient de se concentrer sur autre chose, aimant se plonger dans de vieux grimoires, mais cela ne durait que quelques heures.

Heureusement, elle avait ses meilleurs amis. Qui sait ce qu'elle aurait pu faire s'ils n'avaient pas été là. Lorsqu'elle se trouvait en leur compagnie, Fred disparaissait de sa tête et elle pouvait rire de bon cœur avec eux. Et c'est ce qu'elle espérait ressentir cet après-midi.

Le trio était en ce moment même dans le pub des Trois Balais, assis à une table, trois Bièraubeurre devant eux. La chaleur de la pièce était agréable, ne sentant plus la froideur de dehors, et l'ambiance était chaleureuse et conviviale.

- Oh non, pitié, grogna Ron.

Hermione sortit de ses pensées et se tourna vers Ron qui commençait à se cacher les yeux.

- Qu'est-ce qu'il t'arrive ? demanda-t-elle.
- Regarde par toi-même, dit-il en lui montrant du doigt.

La brune suivit sa main et ses yeux atterrirent sur Ginny, enlacée dans les bras de Dean, l'embrassant à pleine bouche. Elle ne put réprimer un rire face à cette vision.

- Je ne vois pas ce qu'il te choque.
- Ce qu'il me choque ? demanda-t-il consterné. C'est ma sœur, voilà ce qu'il me choque !
- Et alors ?
- Tu ne peux pas comprendre ! Je voudrais juste qu'il arrête d'enfoncer sa langue dans la bouche de ma sœur, voilà tout.

Hermione rigola sincèrement face à la remarque de Ron. Elle tourna le regard vers Harry, pensant qu'il serait tout aussi hilare qu'elle face à son comportement, mais à son grand étonnement, le brun à lunettes avait le visage fermé. Il jetait constamment des coups d'œil à la rouquine et Hermione remarqua ses poings serrés sur la table. Elle ne fit aucun commentaire, n'étant pas sûre de ce qu'elle venait d'observer.

- Tu vas devoir t'y faire. Ginny sort avec Dean, lança-t-elle.
- Impossible que je m'y fasse, dit-il en s'enfonçant dans sa chaise, le visage grognon.
- Au fait, Harry, commença-t-elle pour changer de sujet, le professeur Slughorn a prévu d'autres repas ces prochaines semaines.
- Je ne pourrais sans doute pas y assister. J'ai encore des retenues avec Rogue, je te rappelle, dit-il.
- Tu ne pourras pas y échapper à chaque fois.
- En parlant de Slughorn, je dois aller le voir, annonça-t-il en commençant à se lever de sa chaise.
- Pourquoi ?
- Dumbledore m'a demandé de me rapprocher de lui, tu te souviens ?