𝐋𝐄𝐒 𝐎𝐏𝐏𝐎𝐒𝐄́𝐒 (𝐅𝐑𝐄𝐌𝐈𝐎𝐍𝐄)

𝐶ℎ𝑎𝑝𝑖𝑡𝑟𝑒 16 : 𝐿𝑒 𝑚𝑎𝑖𝑙𝑙𝑜𝑡 𝑑𝑒 𝑄𝑢𝑖𝑑𝑑𝑖𝑡𝑐ℎ

Le regard toujours fixé sur le plafond de sa chambre, ses pensées constamment plongées lors de sa dernière conversation avec le rouquin, Hermione se frotta les yeux et se secoua la tête. Elle se devait d'oublier. De tout oublier.

Elle s'adossa contre la tête de lit, regardant par la fenêtre les quelques rayons de soleil s'introduire dans sa chambre, réchauffant un peu l'atmosphère. Elle se recouvrit de ses couvertures, des frissons s'étant répandues sur l'ensemble de sa peau frêle. Elle n'était vêtue que d'un simple t-shirt, et pas n'importe lequel. Elle portait le maillot de Quidditch de Fred. Hermione n'avait pas réussi à s'en séparer, dormant constamment avec depuis leur rupture.

Quittant des yeux le paysage qui commençait à se recouvrir d'une fine couche de neige, elle loucha sur les rideaux de son lit à baldaquin qui étaient tirés devant elle. Lavande et Parvati semblaient déjà être descendue prendre leur petit-déjeuner puisqu'un silence régnait dans la pièce.

Mais le calme allait être de courte durée puisqu'une tornade rousse allait passer le pas de la porte d'un instant à l'autre. Comme tous les matins, depuis maintenant un mois, Ginny débarquait dans la chambre d'Hermione afin de ne pas la laisser seule trop longtemps.

Voyant l'heure avancée, Hermione se redressa et ouvrit d'un coup sec les rideaux et attrapa sa robe de chambre posée sur une chaise. Elle l'enfila et se dirigea vers son armoire. Deux minutes plus tard, la porte s'ouvrit et Ginny pénétra dans la pièce, un sourire aux lèvres.

- Salut 'Mione ! Bien dormi ?
- J'ai connu mieux, répondit-elle d'une voix sans conviction.

Hermione passait des nuits épouvantables depuis l'événement. Toutes les nuits, les dernières paroles de Fred à son égard faisaient constamment écho dans son esprit. Elle s'obligeait à ne plus y penser, mais c'était impossible. Même si ce dernier lui avait dit de l'oublier, Hermione en était incapable.

Alors, elle continuait de pleurer quelques fois dans son lit le soir, mais elle espérait au plus profond d'elle, qu'un matin, lorsqu'elle se réveillerait, ce vide et cette douleur dans son cœur auraient disparu.

- Tu as encore dormi avec ? demanda la rouquine.

Ginny faisait référence au t-shirt qu'Hermione portait. Elle avait aperçu le col qui dépassait de sa robe de chambre. Hermione essaya de le couvrir, mais c'était trop tard.

- Heu, oui, dit-elle d'une petite voix.
- Tu as réfléchi à ce que je t'ai dit ?
- Du fait que je devrais le lui rendre ? Oui.
- Et ?
- Et je vais lui rendre, concluait-elle.
- C'est une bonne décision. Si tu le mets constamment, ce sera encore plus dur de t'en séparer.
- Je sais... Je sais, dit-elle en effleurant le tissu et sentant son odeur une dernière fois. Je vais le faire aujourd'hui.
- Je t'attends dans la salle commune, dit Ginny en quittant la pièce.

La chambre retrouva le silence dans lequel avait été plongé Hermione quelques minutes plus tôt. Elle restait figée devant son armoire, sa main caressant le tissu du maillot. Ses yeux commençaient à se voiler, mais elle prit sur elle, ne voulant pas pleurer encore une fois. Depuis un mois, des larmes ne faisaient que tomber sur ses joues, et elle se demandait comment elle pouvait encore en avoir en réserve.

Elle prit une grande inspiration, et ravala sa tristesse. Une nouvelle journée débutait, et elle ne voulait pas la commencer en pleurant. Elle allait encore le croiser dans les couloirs, dans la Grande Salle au petit-déjeuner, et même dans la salle commune, mais elle devait être forte. Elle le devait, pour son bien.

Elle attrapa des habits et fila dans la salle de bain, se préparant en un éclair, ne faisant plus attention à son apparence depuis quelque temps. Elle prit son sac, et rejoignit Ginny qui l'attendait sur l'un des canapés de la salle commune. Les deux jeunes filles se dirigèrent alors vers la Grande Salle.