𝑬𝒑𝒊𝒍𝒐𝒈𝒖𝒆 6 : 𝑪𝒆 𝒏'𝒆𝒔𝒕 𝒒𝒖'𝒖𝒏𝒆 𝒍é𝒈𝒆𝒏𝒅𝒆

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Lorsqu'Hermione ouvrit les yeux le lendemain matin, la conversation avec George refit instantanément surface dans son esprit. La brune voulut se relever, mais elle sentit deux mains lui appuyer sur les épaules afin qu'elle se rallonge.

- Non, Hermione, reste allongée. Tu dois te reposer.

Hermione tourna la tête et elle aperçut Molly à ses côtés. Elle lui posa une serviette humide sur son front, tenant sa main.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demanda-t-elle.
- Tu t'es évanouie. Je me suis permis d'appeler le médecin, mais ne t'inquiète pas, tout va très bien. Le bébé est en bonne santé.
- Est-ce que... Est-ce que George est revenu ?
- George ? Oui, oui, il est en bas. Tu veux que je l'appelle ?
- Alors, ce n'était pas un rêve... chuchota-t-elle.
- Pardon, ma chérie ?
- Hm, oui, appelez-le, s'il vous plaît.

Molly se leva de sa chaise et elle disparut de sa chambre. Quelques minutes plus tard, Hermione s'était adossée à sa tête de lit, attendant patiemment. Elle essayait de se remémorer la conversation d'hier, mais il n'y avait simplement que la dernière phrase de George qui revenait en boucle dans sa tête. Revoir Fred et Alicia une dernière fois. Qu'avait-il voulu dire ?

- Je peux entrer ?

Hermione tourna la tête et elle aperçut George sur le seuil de la porte. Elle lui autorisa et ce dernier prit place sur la chaise qui avait été utilisée par Molly quelques minutes auparavant.

- Comment tu te sens ? demanda-t-il.
- Bien. Simplement fatiguée.
- Tu m'as fait peur, hier soir.
- Désolée... s'excusa-t-elle en prenant sa main.

Un silence s'installa entre eux. George paraissait nerveux sur sa chaise, gigotant sans cesse. Ne pouvant plus rester sans réponse, Hermione ouvrit la bouche.

- George, pourquoi est-ce que tu as dit ça, hier soir ?
- Parce que c'est la vérité.

Hermione n'y comprenait plus rien. Était-il devenu fou ? Était-il ensorcelé ? N'acceptait-il pas la mort de Fred et Alicia ? Était-il encore dans le déni ?

- George...
- Non, attends, la coupa-t-il. Je vais tout t'expliquer, d'accord ? Et ensuite, tu pourras me poser toutes les questions que tu voudras. Laisse-moi simplement t'expliquer.
- D'accord... accepta-t-elle.

Pendant les dix minutes qui suivirent, George expliqua tout à Hermione. Il expliqua les derniers mois qu'il avait passés en Roumanie, avec Charlie. Il expliqua toutes ses nombreuses recherches sur la mystérieuse légende. Et surtout, il lui annonça qu'avec cette trouvaille, ils auraient l'occasion de les revoir, une dernière fois.

Après avoir terminé, Hermione le fixait étrangement. Elle ne l'avait pas coupé une seule fois dans son récit, l'écoutant attentivement. Mais George n'eut pas la réaction qu'il espérait.

- George... C'est une légende. Une simple légende, dit-elle après plusieurs minutes de silence.
- Non. Charlie l'a trouvé. Il a trouvé la localisation de l'objet. Elle existe, Hermione. Elle existe réellement.
- C'est complétement insensé.
- Tu n'as pas entendu tout ce que je t'ai dit ? Toutes les recherches que j'ai faites ces derniers mois avec Charlie, tout...
- Oui, j'ai entendu, le coupa-t-elle. C'est une légende. Un mythe inventé il y a des siècles par des sorciers. Et depuis toutes ces années, personne ne l'a trouvé. Personne.
- Faux. On l'a trouvé. Charlie et moi.
- George...

Soudain, le rouquin se leva brusquement de sa chaise, marchant de long en large dans la petite chambre.

- Pourquoi est-ce que tu ne te réjouis pas Hermione ? Pourquoi est-ce que tu refuses d'entendre que cette légende existe ? Tu... Tu ne veux pas le revoir, c'est ça ?

Sur ces dernières paroles, Hermione se redressa dans son lit, la mâchoire serrée.

- Tu n'as pas le droit de dire ça !
- Alors pourquoi tu ne te réjouis pas ? répéta-t-il, commençant à élever la voix. Cette légende existe et elle pourrait nous permettre de revoir Fred et Alicia une dernière fois ! De leur dire tout ce que nous n'avons pas eu l'occasion de leur dire ! Et ensuite, on pourrait passer à autre chose et vivre notre vie, le cœur léger ! C'est l'occasion de leur dire au revoir et de continuer à vivre, Hermione !
- C'est une légende ! s'écria-t-elle, commençant à verser des larmes.
- Elle est réelle !
- Je refuse d'être de nouveau déçue par une maudite légende ! s'écria-t-elle. Je refuse d'avoir de l'espoir de le revoir, pour qu'ensuite, tout ne soit que mensonge !

George s'arrêta sur place, la fixant.

- Quoi ? dit-il plus calmement. Être de nouveau déçue ? Qu'est-ce que tu veux dire ?

À présent, Hermione pleurait. Elle pleurait, sentant son cœur se briser.

- J'ai... sanglotait-elle. J'ai découvert la fontaine de l'avenir.
- La fontaine de l'avenir ? La légende qui raconte que l'on peut voir notre futur ?
- Oui. Cette légende.
- Tu l'as trouvé ? Où ça ?
- À Poudlard, dans la Salle sur Demande, lors de ma sixième année.
- C'est... C'est...
- Fantastique ? Merveilleux ? Excitant ? Non, rien de tout ça n'a été excitant et merveilleux.
- Qu'as-tu vu ? Tu... Tu savais ? demanda-t-il, les yeux grands ouverts.
- Que Fred allait mourir ? Non... Bien sûr que non. Ce que j'ai découvert et cru apercevoir est bien pire, dit-elle en s'essuyant les yeux. J'y ai vu une maison, moi avec un enfant dans les bras, et... Fred.
- Fred ?
- Oui, Fred. C'est ce que j'ai cru depuis deux ans.
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
- Ce n'était pas Fred. C'était toi.

George fronça les sourcils, ne comprenant plus rien.

- Moi ?
- Oui, toi. Mais pendant tout ce temps, j'étais persuadée avoir vu Fred à mes côtés. Et quand cette guerre est arrivée, j'étais convaincu que rien ne pourrait lui arriver puisque je l'avais vu avec moi, partageant notre avenir ensemble, expliqua-t-elle. Mais quand je l'ai vu sur cette civière, mort, je n'y ai pas cru. Je n'y ai pas cru parce que la fontaine de l'avenir me l'avait montré. Et la fontaine de l'avenir ne pouvait pas se tromper. C'était impossible. Et elle ne s'était pas trompée. C'était moi. Je m'étais trompée.
- Comment ?
- Parce que vous êtes jumeaux, dit-elle en le regardant. Que vous vous ressemblez comme deux gouttes d'eau et que dans un reflet, on peut se tromper. J'étais tellement bouleversée à cette époque. Nous n'étions plus ensemble alors je me suis persuadée que celui qui était à mes côtés était Fred et que nos chemins se recroiseront, comme il l'avait prédit. J'étais tellement heureuse. Tellement, George, pleurait-elle. Alors quand je l'ai vu mort, mon cœur s'est déchiré. J'ai essayé de comprendre et j'ai réalisé en te voyant. J'ai réalisé que c'était toi, dans cette fontaine.

Hermione attrapa un mouchoir sur sa table de nuit et elle s'essuya les yeux, déjà bien gonflés.

- J'aurai pu éviter sa mort, George. J'aurai pu le sauver... Alors, désolée, mais je ne crois plus aux légendes. Je ne veux pas me réjouir, pensant que je pourrais le revoir, pour ensuite être déçue et ressentir à nouveau cette douleur insupportable. Je ne veux plus, George. Je l'ai accepté. Il est parti et maintenant, je dois prendre soin de notre bébé, dit-elle en posant une main sur son ventre. Ce bébé, c'est ma deuxième chance. Je n'ai pas pu sauver Fred, mais je peux prendre soin de notre enfant. Et je le ferai. Je l'élèverais, en lui racontant comment son père était. En lui racontant comment son père était formidable et combien il serait très fier de lui, sanglotait-elle. Alors je suis désolée, mais cette légende n'est qu'une légende.

Hermione se leva de son lit et elle quitta la chambre avec de nombreuses larmes qui coulaient sur ses joues. George ne bougea pas, s'asseyant sur la chaise. Il plongea sa tête entre ses mains, ne sachant s'il devait abandonner ou bien lui montrer qu'elle avait tort.

𝐋𝐄𝐒 𝐎𝐏𝐏𝐎𝐒𝐄́𝐒 (𝐅𝐑𝐄𝐌𝐈𝐎𝐍𝐄)Onde histórias criam vida. Descubra agora