𝐋𝐄𝐒 𝐎𝐏𝐏𝐎𝐒𝐄́𝐒 (𝐅𝐑𝐄𝐌𝐈𝐎𝐍𝐄)

𝐶ℎ𝑎𝑝𝑖𝑡𝑟𝑒 22 : 𝐴𝑚𝑜𝑢𝑟 𝑖𝑚𝑝𝑜𝑠𝑠𝑖𝑏𝑙𝑒

La fête battait son plein depuis quelques heures. Tous les adolescents étaient en train de s'amuser et danser sur la piste de danse, accompagnés par les Bizarr' Sisters. On pouvait apercevoir au milieu de la foule Hermione et Krum qui prenaient du bon temps. La musique s'arrêta et le bulgare attrapa la main d'Hermione pour l'emmener à l'écart. Il lui chuchota à l'oreille qu'il allait leur chercher des boissons.

Hermione acquiesça, affichant un grand sourire. Elle qui avait eu des à priori toute la journée s'était finalement résignée et passait une agréable soirée en compagnie de Victor. Elle aperçut à une petite table ses deux meilleurs amis, accompagnés des jumelles Patil, affichant une mine dépitée. Hermione les rejoignit et s'assit aux côtés d'Harry.

- Vous ne venez pas vous amuser ? s'écria-t-elle.
- Non. Tu t'amuses mieux sans nous, rétorqua Ron.

Hermione tourna la tête vers le rouquin, interloquée par son ton froid et brutal.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Quelque chose ne va pas ?
- Non, tout va bien. Tu es juste en train de fraterniser avec l'ennemi.
- L'ennemi ? s'offusqua la brune en se levant.
- Oui, l'ennemi, ne fait pas l'innocente, cracha Ron.

Hermione ouvrit la bouche pour l'incendier, mais se ravisa, préférant s'en aller avant que cela ne dégénère. Elle ne souhaitait pas se disputer avec son meilleur ami et encore moins gâcher toute la soirée. Elle alla s'installer à une autre table, en attendant Victor, mais une tout autre personne la rejoignit.

- Sérieusement, Hermione ? lança Fred.
- Quoi ? répliqua-t-elle sèchement.
- Victor Krum. Il y a mille garçons à Poudlard, tu n'aurais pas pu choisir quelqu'un d'autre ?
- Non, il me convient très bien, et je ne vois pas pourquoi tu aurais ton mot à dire, Fred.
- Justement, si. Et tu sais très bien pourquoi, lança-t-il.

Hermione se leva brusquement, le fusillant du regard et préféra partir. La discussion prenait une tournure qu'elle n'appréciait pas. Comme elle s'y était attendue, son choix de cavalier ne faisait pas l'unanimité. La brune prit la direction du parc, voulant se rafraîchir grâce au froid de l'hiver. Malheureusement, le rouquin l'avait suivi et il ne semblait pas prêt à la lâcher de sitôt.

- Qu'est-ce qui a changé entre nous ? cria-t-il soudainement.

Hermione se stoppa net, se retourna vers lui et cria à son tour.

- Tout a changé, Fred !

Ce dernier s'avança et se planta devant elle. Les deux adolescents étaient furieux et essoufflés, une forte tension régnant dans l'air.

- Excuse-moi, mais je ne supporte pas de te voir avec lui, chuchota-t-il.
- J'y vais avec qui je veux, tu n'as pas ton mot à dire à ce que je sache. Est-ce que moi, je te dis quelque chose avec Angelina ? ajouta-t-elle.
- Tu sais, Hermione, j'aurais aimé passer la soirée avec une autre fille.

La brune fronça les sourcils.

- Je ne comprends pas, demanda-t-elle posément.
- Je crois que tu sais aussi bien que moi de qui je veux parler.
- Je suis perdue, Fred...
- Depuis cet été... commença-t-il. Je ne sais pas l'expliquer, mais je n'arrive pas à oublier une fille. Dès que j'essaye de m'en éloigner, on se rapproche de nouveau.
- Et cette fille, que ressent-elle pour toi ?
- Je pense qu'elle éprouve la même chose que moi depuis quelque temps, mais qu'elle refuse de se l'avouer à elle-même. Et j'espère qu'elle va me le faire comprendre très rapidement.

Hermione déglutit difficilement, sentant son cœur battre de plus en plus vite, prêt à exploser.

- Il se peut qu'elle soit morte de trouille et qu'elle ne sache pas quoi faire... répondit timidement la jeune fille.
- Mais si elle est d'accord, je pourrai prendre les devants, murmura Fred d'une voix rauque et séductrice.

À cet instant, dans la nuit noire et étoilée, au beau milieu du parc du château, Hermione avait l'envie de le sentir près d'elle. Fred, quant à lui, souhaitait goûter ses lèvres depuis bien longtemps. Ils oublièrent la soirée, leurs cavaliers respectifs et leurs amis.

Il n'y avait plus qu'eux. Fred ne voyait plus qu'elle. Hermione ne voyait plus que lui.

Le rouquin se rapprocha encore plus d'elle. La brune avait l'impression que son cœur allait lâcher à tout moment. Elle fixa ses lèvres, puis ses yeux et Fred en fit de même. Voyant qu'elle ne le repoussait pas, il posa son front contre le sien et caressa délicatement sa joue de ses doigts. La respiration d'Hermione était saccadée et elle était littéralement en train de perdre pied.

Puis, tout à coup, Fred déposa délicatement ses lèvres sur les siennes. Le baiser fut d'abord timide, mais le rouquin l'intensifia en écrasant sa bouche contre celle d'Hermione. Cette dernière passa ses bras autour de sa nuque et Fred derrière son dos afin de la rapprocher davantage de lui. Aucun des deux n'avait de retenue, voulant montrer le désir qu'ils avaient l'un pour l'autre. Leurs langues s'entremêlèrent et se rencontrèrent pour la première fois.

Ce baiser était à la fois doux et passionné. Fred écrasa son corps contre le sien et Hermione passa ses mains dans ses cheveux roux désordonnés. Son odeur de menthe envahissait ses narines pendant que le parfum de vanille venait chatouiller celles de Fred. Les deux adolescents, à bout de souffle, finir par s'écarter délicatement à contrecœur. Fred plongea son regard émeraude dans celui noisette d'Hermione.

- Je crois que j'en avais envie depuis un moment... souriait-il tendrement.

Aucun son ne sortit de la bouche d'Hermione, ne réalisant pas ce qu'il venait de se passer à l'instant. Elle avait encore la sensation des lèvres de Fred sur les siennes et son odeur de menthe. Ils venaient de franchir la limite qu'elle s'était promis de ne pas dépasser, mais à présent, il était trop tard. Hermione ne regrettait pas leur baiser, mais elle savait que cela ne mènerait à rien, car Fred était en couple et que leur relation était étrange et bancale.

- On ne peut pas faire ça, Fred... chuchota-t-elle.
- Je sais... C'est impossible.

Les larmes aux yeux, Hermione réalisa que Fred venait de dire à voix haute sa plus grande peur. Certes, elle avait de forts sentiments, mais elle savait tout comme lui qu'ils étaient trop différents.

Ils étaient les opposés.

Fred ne regrettait pas non plus son geste, mais il venait de trahir la confiance d'Angelina. Il déposa un léger baiser sur sa joue et s'éloigna à contrecœur, laissant derrière lui une Hermione chamboulée et déstabilisée, au bord de l'effondrement.

Hermione avait l'impression que son cœur s'était fissuré. Fred venait de l'embrasser et de quasiment lui avouer ses sentiments, mais au lieu de cela, il avait fui à cause de la complexité de leur relation. La douleur qu'elle ressentait était réelle, mais elle savait qu'il avait eu raison de s'en aller. Ses jambes tremblaient encore à cause des émotions qu'elle venait de ressentir.

Les larmes qu'elle retenait depuis plusieurs minutes s'échappèrent et coulèrent le long de ses joues rosies par le froid. Elle tentait de retrouver une respiration normale afin de ne pas se laisser submerger par sa douleur. La brune s'assit sur un banc, essayant de retrouver ses esprits et de se repasser étape par étape les derniers événements.

Fred Weasley avait posé ses mains sur elle. Fred Weasley avait caressé sa joue.
Fred Weasley avait plongé ses yeux dans les siens.
Fred Weasley avait effleuré ses lèvres avant de venir intensifier leur baiser.

Fred Weasley, le garçon farceur de Poudlard et grand séducteur, avait embrassé Hermione Granger, la Miss-Je-Sais-Tout de Poudlard et élève studieuse.