𝐋𝐄𝐒 𝐎𝐏𝐏𝐎𝐒𝐄́𝐒 (𝐅𝐑𝐄𝐌𝐈𝐎𝐍𝐄)

𝐶ℎ𝑎𝑝𝑖𝑡𝑟𝑒 14 : 𝐿𝑎 𝑑𝑒𝑟𝑛𝑖è𝑟𝑒 𝑏𝑎𝑡𝑎𝑖𝑙𝑙𝑒

Déambulant entre les civières, Hermione marchait sans but précis, le regard dans le vide. Elle quitta la Grande Salle et elle s'installa sur les grandes marches, relevant ses genoux contre sa poitrine. Elle posa sa tête sur ces derniers et elle ferma les paupières.

Elle n'entendait plus rien, simplement son cœur dans sa poitrine qui lui procurait une terrible douleur. Était-ce réel ? Fred était-il... Non, elle n'y arrivait pas. Elle ne pouvait pas le prononcer. C'était trop difficile. Il était à quelques mètres d'elle, allongé et dormant paisiblement. C'est ce qu'elle voulait penser. Qu'il dormait paisiblement et qu'il ne souffrait plus. Oui, il dormait, tout simplement.

Soudain, elle sentit une présence s'installer à ses côtés. Elle s'obligea à ouvrir les yeux et lorsqu'elle aperçut du coin de l'œil une chevelure rousse, elle pensa instinctivement à Fred. Mais ce n'était pas lui. Ce n'était pas Fred, mais Ron. Et à cette simple déception, son cœur se déchira de nouveau.

- Harry est parti, dit-il d'une petite voix.

Hermione tourna la tête vers ce dernier, les sourcils froncés.

- Parti ? répondit-elle difficilement, sa voix étant enrouée par ses nombreux pleurs.
- Oui. Je... Je crois qu'il s'est rendu... À Tu-Sa... À Voldemort.
- Non... chuchota-t-elle. Non, répéta-t-elle en se tournant vers l'entrée du château, espérant le voir, mais tout ce qu'elle aperçut fut la cour vide plongée dans l'obscurité. Non, pas lui, dit-elle en commençant à pleurer. Pas lui aussi...

Mais c'était trop tard. Ses pleurs réapparurent sur ses joues déjà humides. Ron la prit dans ses bras, posant sa tête sur son crâne.

- Je suis désolé, Hermione... Tellement désolé, dit-il en versant quelques larmes.
- Pourquoi ? Pourquoi doivent-ils tous partir ? sanglotait-elle dans ses bras. Ce n'est pas juste. Ce n'est pas juste, répétait-elle.
- Ne t'inquiète pas, tout ira bien.

Hermione ne savait pas combien de temps ils étaient restés ainsi, assis sur ces marches, pleurant toutes les larmes de leurs corps, laissant la douleur se rependre dans leur cœur. Mais lorsque le soleil se leva à l'extérieur, ils se détachèrent l'un de l'autre, se tournant vers la porte. Au loin, sur le pont qui menait au château, des centaines de sorciers aux capes noires se rapprochaient dangereusement d'eux.

- Qui... Qui est-ce ? demanda-t-elle.
- Voldemort, répondit Ron.

Les deux adolescents se levèrent des marches et ils allèrent en direction de la cour. Plus ils s'avançaient et plus l'armée de Voldemort semblait grandir davantage. Neville débarqua à la suite d'Hermione et de Ron, suivi de Ginny et de tous les survivants de la Grande Salle.

Ils se stoppèrent au centre, observant les ennemis avancer. Lorsque Voldemort et tous ses disciples s'arrêtèrent devant eux, Hermione aperçut Hagrid sur un côté, un corps inconscient dans ses bras.

- Qui est-ce dans les bras d'Hagrid ? demanda Ginny. Qui est-ce ? répéta-t-elle.
- HARRY POTTER... EST MORT ! s'écria Voldemort.

Soudain, le cri perçant et déchirant de Ginny s'éleva. Arthur l'attrapa par le bras, la retenant. Hermione sentit ses oreilles bourdonner de nouveau et ses jambes tremblaient, prêtent à fléchir.

Harry, mort. Non. Non. Pas lui. Harry ne pouvait pas mourir. Ce n'était pas possible. Elle ne le supporterait pas. Elle ne supporterait pas de perdre deux personnes qui lui étaient chères. Mais son corps inerte dans les bras d'Hagrid lui fit réaliser l'impensable. Fred, l'amour de sa vie, et Harry, qu'elle considérait comme son frère, étaient morts. Morts, tous les deux.