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Elle me pousse si fort que je vacille avant de recouvrer l'équilibre.

- Tu nous as laissé mourir de faim ! s'écrie-t-elle.

Je redresse mon dos pour me donner de la contenance.

- J'ignorais qu'il fallait que je fasse preuve de charité envers les personnes qui ; d'habitude, essayent de me voler ma gamelle, dis-je avec cynisme. Désolée, je tacherai de m'en souvenir la prochaine fois.

- Eh, grince Adriel en m'attrapant le col de ma chemise. Parle sur un autre ton la mauviette !

J'aperçois un mouvement du coin de l'œil, alors je tourne le regard pour voir Laslo débarquer dans le champ de tir comme une furie. Il a toujours le don de venir au bon moment lors d'une prise de bec.

- Qu'est-ce qu'il se passe encore ? dit Laslo en posant une main sur l'abdomen d'Adriel. Allez, lâche là.

Le garçon aux cheveux noirs et aux traits fins grommelle avant de desserrer sa prise. Je réajuste ma chemise en reculant d'un pas.

- Tu n'as qu'à demander à ta petite protégée, répond Madeline en posant une main sur sa hanche. C'est elle la fautive.

Laslo se tourne vers moi, en quête d'une explication.

- ... Je n'ai rien fais, réponds-je sur la défensive. Tes amis se sont mis à m'agresser parce qu'ils voulaient me piquer mon repas, mais qu'ils n'ont pas pût.

Mes yeux se fixent sur Madeline lorsque je déclare :

- Retenez une chose. Je ne partagerai jamais rien avec des gens comme vous.

C'est la phrase de trop. Je le sais, parce que l'adolescente bondit aussitôt vers moi en me lacérant le visage à l'aide de ses ongles. Ca ne dure qu'un instant, car Laslo lui attrape aussitôt la taille pour l'écarter de moi. Mes lèvres se fendent en une grimace alors que je pose une main sur ma joue.

- Espèce d'égoïste ! s'écrie Madeline en agitant ses jambes et ses bras dans tous les sens. Comment peux-tu nous laisser mourir de faim comme ça ?

- Calme-toi ! dis Laslo en la reposant par terre.

Pour mon plus grand soulagement, c'est à ce moment-là que l'instructrice de tir apparaît. Elle marche d'un pas rapide dans notre direction. Prise de court, Madeline abandonne sa mine fielleuse et pointe un doigt accusateur sur moi. Elle dit à toute vitesse :

- A la fin des cours, à quinze heures, j'aurais ta peau. Je vais te faire regretter de ne pas avoir partagé ton déjeuner avec le reste de la classe.

Puis s'éloigne de moi en me bousculant l'épaule, Adriel et Thane sur ses talons. A mes côtés, Laslo et Opale me lancent un regard inquiet.

- C'est pas bon signe, murmure Opale en secouant négativement la tête.

NeelaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant