Cependant, les derniers mots de Della résonnaient dans l'esprit de chaque résistant, et lui vouant une obéissance totale, ils n'étaient prêts à reculer : ne faire confiance à personne, même une personne se réclamant d'Inimia. Un ennemi pourrait être un ami d'apparence.

- Je me rends, crie-t-il à nouveau, afin d'être entendu.

Mais pas de merci ne lui a été accordé, en plein milieu des tirs, il se reçoit une balle venant se loger dans le cœur. Cette acte a effrayé les autres soldats, voyant de leur propres yeux que nul merci ne leur sera accordé, alors ils n'avaient plus qu'un seul choix s'ils voulaient vivre : se battre ardemment.

- Que tu m'accompagnes, répond Azref. Je ne partirais nul part si tu restes dans le palais.

Je lâche un léger sourire sournois. Je comptais venir, mais que la demande vienne de lui est assez... surprenante. Je suis sur le bon chemin.

- À condition que je prenne le chaton avec moi, lui dis-je, un sourire en coin.

- Bien-sûr. Dans ce cas, je vais tout préparer pour nous. Cela nous fera du bien à tous les deux.

Plusieurs minutes se sont écoulés, et les tirs se faisaient toujours entendre. Les tirs du côté des soldats d'Althea s'affaiblissent, cependant, jusqu'à ce qu'ils disparaissent complètement.

Quelques résistants s'en vont vérifier qu'ils ne restent bel et bien plus de survivants, tandis que les autres vérifient les caisses d'armes. Les soldats survivants et blessés se sont fait éliminer sans hésitation.

- Prenez tout ! S'écrie leur chef. Vite, notre temps est compté !

Azref s'approche de moi, me fixant dans les yeux. Il semble m'étudier, comme s'il tentait de lire en moi. Je ne saurais dire s'il éprouve toujours une vive haine en lui, et la dissimule afin de me pousser à lui faire confiance...

Ou bien, il a complètement baisser ses gardes... Ce qui lui serait inhabituel. Il n'y a pas si longtemps que cela, il me provoquait, faisait tout pour m'irriter... il ne peut pas changer aussi rapidement.

Tente-t-il de jouer avec moi ?

Les résistants vident l'entrepôt vers leur tunnel, toujours aussi bien dissimulé. Il ne manquait plus qu'une dernier caisse, lorsqu'ils ont entendus l'arrivée des renforts.

Ils n'étaient pas censés arriver maintenant.

- Allez-y ! Vite ! Je vais tenter de les distraire.

- Tu manges de plus en plus, Della, remarque Azref.

- ... Est-ce là un problème ? Demandé-je.

- Non, bien au contraire. Ton état commençait à devenir inquiétant, comme si tu ressentais un blocage avec la nourriture... et ce sentiment de blocage s'est levé. J'en suis heureux.

Je baisse le regard. L'absence de Madame me pousse à agir comme je le souhaite. J'ai compris - bien trop tard - que tout ce qu'elle me faisait subir n'était pas simplement pour satisfaire sa volonté de se sentir supérieure à une princesse.

Non... elle voulait que je meurs lentement, elle voulait se débarrasser de moi. Ainsi, elle ne portera pas le blâme de ma mort.

- Fermez les tunnels ! S'écrie l'un d'entre eux.

Avec succès, ils réussissent à mener la dernière caisse d'armes dans les tunnels. Les renforts encerclent l'entrepôt trop tard, les résistants ont pu fuir et les armes n'étaient plus ... enfin, il ne manquait plus qu'un résistant.

Il a ordonné à ses frères d'armes de fuir et le laisser distraire les renforts. Il pouvait fuir, cependant il prenait le risque de dévoiler l'emplacement des tunnels.

Alors au lieu de prendre le risque, il lève les bras en l'air alors que tous les renforts l'encerclaient.

- Pour Inimia.

"Et la princesse d'Inimia," se disait-il dans son esprit, avant de sortir furtivement une arme et se tirer une balle en pleine tête.

"La mort ou la trahison."

Il choisit la mort.

L'ombre écarlateWhere stories live. Discover now