Chapitre 17 ; partie 2

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                                                              * * *

Quand je me réveillais pour la troisième fois, je me sentis en sécurité immédiatement. J'étais sur un matelas, j'avais une couverture et même un oreiller. La seule chose qui venait troubler le silence de l'endroit où je me trouvais, c'étaient des bruits de craquements permanents mais, étrangement, je ne les pris pas comme une menace.

Je pus ouvrir mes yeux sans problème cette fois. Au-dessus de moi, il y avait un plafond bétonné assez bas où des toiles d'araignées attrapaient toute la poussière qui volait.

Mon corps était encore tout engourdi mais je réussis quand même à m'asseoir sans trop de difficultés. Immédiatement, je remarquai que le haut de mon bras gauche était bandé et, en vérifiant, c'était aussi le cas de mon mollet droit. On m'avait soigné pendant que je dormais. D'ailleurs, je remarquai que mes poignets étaient couverts d'égratignures, sûrement à cause des menottes dans le train, et lorsque j'essayais de passer mes doigts dessus, je sentis quelque chose collant, quelqu'un m'avait mis de la pommade pour que ça guérisse plus vite. Même si je ne doutais pas que ce soit Ruben qui ait prit autant soin de moi, je me demandai comment à l'extérieur, il avait réussi à avoir du matériel médical.

Après avoir inspecté mon corps et fait l'inventaire de mes blessures, je me mis à observer la pièce où je me trouvais. Elle n'était pas très grande et n'avait pas de fenêtres contrairement à ce que j'aurais imaginé d'un bâtiment à l'extérieur.

Le matelas sur lequel j'étais assise était posé à même le sol à côté d'un autre totalement identique. Hormis cela, il y avait un escalier qui montait sur le mur à ma gauche et en dessous, je vis une réserve d'arbres coupés en petits morceaux, il ne restait plus que les troncs.

En continuant mon tour de la pièce, je vis Ruben qui me tournait le dos. Il était assis par terre avec une couverture sur lui devant un renfoncement dans le mur. Dedans, il y avait des flammes comme celles qui sortaient de mon briquet mais là, elles étaient gigantesques ! Elles prenaient tout le renfoncement et créait ces bruits de craquement que j'entendais depuis que je m'étais réveillée.

Un peu hésitante, je me levai et allai rejoindre Ruben près des flammes. Lorsque je m'assis à côté de lui, je ressentis la chaleur de ce feu géant dans le creux du mur et j'eus tellement peur de me brûler que je reculai un peu.

« Ne t'inquiètes pas tant que tu ne touches pas les flammes, il n'y aura pas de problème, me rassura Ruben en tournant la tête vers moi. Tu te sens mieux que tout à l'heure ?

-Oui, j'ai moins froid, répondis-je en le regardant. Et merci pour m'avoir soigné... Tu sais que tu as du sang sur la joue ? Qu'est-ce que tu as fait ?

-J'ai eu le malheur me frotter le visage alors que je m'occupais de ma jambe, dit-il en désignant l'énorme bandage à sa cuisse. Je vais le nettoyer mais il faut que j'attende que la neige finisse de fondre pour le faire. »

La neige ! C'était ça le mot qui désignait la matière blanche dehors ! Comment avais-je pu l'oublier ? Et les morceaux de neige tombant du ciel, c'étaient... Des flocons ! Des flocons de neige ! Voilà ! Je m'en souvenais maintenant.

« Tu es sûre que ça va ? me redemanda Ruben. Ne te vexe pas mais tu as une tête bizarre.

-Je vais très bien, souris-je. Tu viens juste de me rappeler que ce truc blanc dehors, c'est de la neige. Je n'arrivais plus à me souvenir du nom que ça portait.

-Tu vas te rappeler plein d'autres mots qu'on nous apprenait à l'Ecole quand on sortira, reprit-il en souriant. Quand j'étais petit, je ne voyais pas à quoi cela allait nous servir, surtout qu'à ce moment j'étais certain de ne jamais pouvoir sortir, mais maintenant, c'est bien pratique pour désigner ce qu'on voit. »

Cobayes : Expériences - Tome 1Where stories live. Discover now