Cobayes : Expériences - Tome 1

Chapitre 14 ; partie 2

                                                             * * *

Je me réveillais de moi-même cette fois-ci et je me sentis en meilleur forme par rapport à ces derniers jours. Dormir m'avait vraiment fait du bien.

Rapidement, je me rendis compte que je n'étais plus allongée par terre mais sur mon lit et que j'avais la couverture sur moi. Inquiète, je me relevai. Lorsque je vis Ruben étendu sur son lit, je soupirai de soulagement, on ne l'avait pas emmené. Cependant, il n'avait plus de tee-shirt, ni de chaussettes (tout était posé au bord du lavabo) et il avait enlevé une de ses jambes de son pantalon.

« J'essaye de faire sécher mes vêtements, expliqua-t-il les yeux fermés. J'espère que ça ne te dérange pas.

-Non, répondis-je sincèrement. C'est juste bizarre de te voir comme ça en se réveillant. »

Je ne mentais pas, ça ne me gênait pas mais me réveiller et le voir en sous-vêtements avec juste une jambe d'enfilée dans son pantalon, c'était surprenant.

« Si tu essayes de faire sécher tes vêtements, tu aurais dû enlever complètement ton pantalon.

-Je voulais faire ça à l'origine mais à cause de ce truc, dit-il en levant sa cheville pour me montrer la chaîne qui l'emprisonnait, c'était impossible alors j'ai dû fait avec les moyens du bord. »

Il se releva et s'assit au bord de son lit pour me regarder. Je sentis mes joues rougir et j'essayai de les dissimuler derrière mes cheveux mais cela me rendait totalement ridicule. Cela arracha un sourire à Ruben.

« Pourquoi tu étais trempé ? lui demandai-je.

-J'ai perdu connaissance pendant leur interrogatoire, répondit-il en perdant son sourire. Ils m'ont jeté un saut d'eau glacé dessus pour me réveiller mais j'étais trop sonné pour continuer après et ils m'ont amené ici.

-Qu'est-ce qu'ils t'ont fait ? m'inquiétai-je.

-Je préfère pas te le dire, souffla-t-il. »

Il eut un frisson avant de ramener ses genoux contre son torse et de se mettre à fixer le sol avec un regard vague, il était parti dans ses pensées. J'aurais aimé m'asseoir à côté de lui pour lui montrer mon soutien mais je savais que la chaîne qui me retenait n'était pas assez longue pour ça. Je me contentais donc de poser ma couverture par terre, de m'installer dessus et de proposer Ruben à venir.

Il accepta mon invitation et vint se mettre contre moi, comme durant les premiers jours, il avait besoin de quelqu'un auprès de lui. Je posai ma main dans son dos et commençai à le lui frotter doucement pendant qu'il fermait les yeux en mettant sa tête sur mon épaule.

« Tu sais ce qui me fait dire que c'est différent avec toi ? me demanda-t-il faiblement.

-Non mais je suppose que tu vas me le dire puisque tu me poses la question, dis-je calmement.

-Je ne sursaute pas quand tu touches mon dos, expliqua-t-il à voix basse. Dans votre Centre Médical, dès que quelqu'un le touchait ou même le frôlait, je prenais peur, les souvenirs revenaient me hanter. Ça n'est jamais arrivé avec toi. »

C'était une grande marque de confiance et j'en fus très honorée. Il n'avait pas peur que je lui fasse mal, il se sentait en sécurité.

Je le gardai près de moi jusqu'à ce que je me rende compte qu'il n'avait certainement rien avalé depuis son arrivée à Vigilance. Je me relevai donc sous son regard surpris, sortis le paquet de biscuits de sa planque et le lui tendis.